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Biarritz, balade dans les quartiers secrets

Par Philippe Bourget

Biarritz. Si son littoral l'a rendu célèbre, cette station balnéaire ne se résume pas à l'océan, aux plages et au casino mais bien à des quartiers moins connus des estivants, comme Saint-Martin, Saint-Charles, Parc d'Hiver, la Négresse, Bibi-Beaurivage...ainsi qu'autour des lacs Mouriscot et Marion. Depuis les Halles, découvrez un Biarritz caché, mélange surprenant de cultures. 

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La villa Belza - noire, en basque -, est bâtie en 1882 par l'architecte Alphonse Bertrand pour le directeur d'une compagnie d'assurance de Paris

S’il y a bien un lieu que les visiteurs fréquentent au centre-ville, ce sont les Halles. Sous ce bâtiment du XIXe siècle, récemment rénové, ils trouvent ce qu’ils recherchent : de purs produits basques et la saine convivialité du Sud-Ouest, teintée d’une pincée de parisianisme. Les restaurants-concepts des rues du Centre ou Gambetta en témoignent, cocktail de bars à tapas chics et de caves à vin branchées, B2, Hey Jo, Baleak, Puig & Daro... En saison, à l’heure de l’apéritif, les vendeurs des Halles côtoient les touristes aux terrasses des cafés, dans un esprit de camaraderie estivale. Il y a du plaisir à s’étourdir ainsi. La parole est aisée, le verre de blanc facile – n’est-ce pas, les frères Nopal, jeunes et dynamiques écaillers ? Éric en conviendra aussi, lui qui fédère au comptoir de son Amuse-Gueule, marchands, chalands, Biarrots et rugbymen, souvent rassemblés autour de la volubile crémière Olga. Une ambiance qui contraste avec l’austérité de l’église Saint-Joseph voisine où, le matin, on peut entendre des messes en grégorien.

La gare du Midi, un pôle culturel

Quelques pas plus loin, la belle architecture symétrique de la gare du Midi en impose. Son histoire ferroviaire fut somme toute assez brève. Parce que l’impératrice Eugénie ne voulait pas de bruit lors de ses séjours biarrots, elle manœuvra pour que la première gare soit construite à La Négresse. Puis, la Compagnie du Midi décida de remettre le train au centre-ville et fit édifier la gare du Midi, deux ans avant la Grande Guerre. Jusqu’en 1980, le trafic voyageurs était assuré dans cette gare, avant que la SNCF ne choisisse le retour définitif à La Négresse. Débarrassée de sa verrière mais toujours avec ses deux tours et son hall Art déco, elle est devenue un pôle culturel majeur, avec une salle de spectacles – construite à l’emplacement des quais ferroviaires – et le Malandain Ballet Biarritz. Tout près se cache un autre foyer biarrot, sportif celui-là : le trinquet Plaza Berri, avec ses galeries comme dans une église. Derrière les murs de la bâtisse à fenêtres en ogive se jouent la « main nue » et la pala.


Après un détour par la médiathèque (2005), dressant ses lignes épurées vers le ciel près de l’avenue de Verdun, voici Saint-Martin. C’est un quartier historique, loin de la mer et des touristes. À côté de l’église gothique (XVIe siècle) dotée d’un beau portail, le vieux cimetière abrite les tombes d’anciens maires de Biarritz. Autour, le tissu urbain dévoile de grandes villas à jardins, témoins d’anciennes villégiatures. Les châteaux d’Arcadie et de Gramont (1866), les villas Natacha (1905), Sion et des Trois Fontaines racontent comment l’aristocratie européenne suivit, du XIXe siècle jusqu’à la Première Guerre mondiale, l’exemple de Napoléon III et de l’impératrice, ambassadeurs de Biarritz en leur villa Eugénie.

Le lac Mouriscot, poumon vert de Biarritz et inconnu des touristes

La noblesse russe (ah ! la fameuse « Saison russe »), anglaise, prussienne, espagnole... afflue sur la côte, édifiant des logis imposants. On les découvre aussi dans un périmètre rapproché, autour de la chapelle impériale, des avenues de la Marne, de l’Impératrice, de Verdun, Sarasate, Édouard-VII, de La Rochefoucauld... rues Gardères, Moussempès, Louison-Bobet, de la Frégate... Les villas des Acanthes (1892), Océana (1903), Quo Vadis et Maïtia (1904), Miraflores, Bellocq, Ventura, Larralde, le chalet Les Rochers, la maison La Providence... sont les symboles de l’élite triomphante. La tradition se perpétue aujourd’hui avec les maisons très cossues du quartier du Parc d’Hiver. D’autres demeures historiques restent cachées. La villa Sanchis (1904) abrita le comte Nostitz, chef d’état-major de la garde impériale du tsar Nicolas II. La villa Lou Pradot (1924), dont la façade tourne le dos à la rue, hébergea après 1945 le prince russe Youssoupoff. Le Domaine de Françon (1882), très old English et propriété d’un négociant britannique, abrita des fêtes somptueuses où l’on vit Élisabeth (la fameuse Sissi), l’impératrice d’Autriche, Nathalie de Serbie, le prince de Galles... la villa Mouriscot (1874) accueillit la princesse de Hanovre et les fiançailles du roi Alphonse XIII avec la princesse de Battenberg, en 1906. Le lac Mouriscot entouré d’un espace naturel boisé de 110 hectares, au sud de la ville, est le poumon vert de Biarritz. Inconnu des touristes occasionnels et miraculeusement épargné par l’urbanisation – une partie est désormais classée zone Natura 2000 –, il affiche de rares maisons basques à pelouses « pieds dans l’eau » et l’incroyable quiétude d’une campagne urbaine préservée. Prisé des joggeurs (un parcours rejoint la plage d’Ilbarritz), le lac est alimenté par un ruisseau et bordé d’une tourbière, royaume des aigrettes. Exploité comme pêcherie au XIXe siècle, il accueillit une base d’hydravions puis, en 1956, un club de ski nautique. Réchappé de projets immobiliers et d’un port de plaisance, il demeure une parcelle de nature à deux pas de l’affluence balnéaire. Non loin de là, le lac Marion soutient la comparaison. Aménagé en 1998 et fréquenté par les sportifs et les familles à landaus, le plan d’eau est entouré d’un parc vallonné de dix hectares qui se distingue par son boisement de chênes, pins et saules. Une quarantaine d’autres espèces pousse sur le site, cyprès, bouleaux, hêtres... Idéal quand il fait très chaud et que les plages sont bondées.

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Les abords aménagés du lac Mouriscot 

Le quartier de La Négresse, entrée de la ville

Entre les deux lacs se tient le quartier de La Négresse. Pas franchement terrible au premier abord, avec le viaduc de la RN10 en perspective... Secteur populaire et d’entrée de ville, avec quelques rues résidentielles, il a vu passer aux siècles précédents quantité de malles-postes et de charrettes paysannes. Le café-trinquet de la Négresse symbolise l’esprit du quartier. Il faut y venir le dimanche matin, quand de solides sexagénaires font chauffer la balle de pala sur le mur du fronton couvert. Reste à revenir vers le centre-ville pour observer deux quartiers phares du « Biarritz caché ». Bibi-Beaurivage en fait partie. Vrai village urbain, ses maisons se serrent autour de la place Pradier et ses commerces. Ici ont trouvé abri les réfugiés espagnols, les immigrants portugais et maghrébins venus chercher la bonne fortune. Artisans, employés, commerçants ont façonné l’image faubourienne de Bibi-Beaurivage.

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Le domaine de Françon abrita des fêtes somptueuses où l’on vit Élisabeth (la fameuse Sissi), l’impératrice d’Autriche, Nathalie de Serbie, le prince de Galles...

Saint-Charles, encore un "vrai" quartier de Biarritz

En dépit de l’embourgeoisement, ce cliché est encore visible, rue des Chalets et venelle Mazon, le long du terrain de pelote. Pour rejoindre Saint-Charles, au nord de la ville, il faut sacrifier au Biarritz balnéaire. Entre les « lieux de mer », dont tous les guides vous parlent, se trouve l’église orthodoxe russe Saint-Alexandre-Nevsky. Construite pour la communauté entre 1890 et 1892, sa messe en slavon accueille jusqu’à 200 fidèles, mélange de descendants de nobles familles devenus Biarrots et de touristes russes. Un effort encore et voici donc Saint-Charles. Encore un « vrai » quartier de Biarritz. L’atmosphère boutiquière et conviviale de la rue de la Bergerie convaincra définitivement les sceptiques que la station balnéaire ne se résume pas à son front de mer, aussi prestigieux et attrayant soit-il.

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L'église orthodoxe russe Saint-Alexandre-Nevsky fut construite en 1892 sur le domaine impérial
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