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Beynac-et-Cazenac, en sentinelle sur la vallée de la Dordogne

Par Détours en France

De part et d’autre de la Dordogne se dressent châteaux et villages. En aval de Sarlat, celui de Beynac-et-Cazenac compte parmi les plus spectaculaires et les plus authentiques.

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Panorama
Huit siècles après sa construction, la forteresse de Beynac demeure nimbée de mystère, sa silhouette, émergeant du voile de brume qui rôde en automne au-dessus de la Dordogne lui procure des allures de vaisseau fantôme de pierre. Sur cette image, on s’aperçoit sans trop de difficulté combien le site a contraint les architectes à se montrer inventifs pour contourner les obstacles naturels.

Son histoire : la forteresse

À lire Christian Signol – ou tout au moins sa saga sur la Dordogne – on est pris d’une envie soudaine de glisser en bateau au fil de La Rivière Espérance, depuis la bastide Domme jusqu’au pied de Beynac-et-Cazenac, au coeur du Périgord noir. Dans « une lumière de premier jour du monde », de celle qui irradie l’oeuvre, on n’aperçoit que le château, pièce maîtresse du site défensif de la vallée. La forteresse se déploie sur une grande superficie, et une structure architecturale très élaborée, encore dotée de sa haute et basse cours, s’enserre entre deux enceintes successives.

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Panorama
Tout le Périgord noir dans une seule vue. Nous sommes au 12ème siècle ! On peut y apercevoir, l'imposant et magnifique château de Beynac-et-Cazenac donnant sur un magnifique panorama de la vallée. À la proue du piton rocheux, à droite se trouve la chapelle castrale. 

Si la féodalité place son premier castrum au Xe siècle, avec le premier seigneur connu, Hélie de Beynac, c’est au XIIe siècle que le croisé Adhémar de Beynac perfectionne les défenses du château fort. Il faudra les attaques de Richard Coeur de Lion pour que la forteresse s’incline une première fois. La seconde, au début du XIIIe siècle, portera la signature de l’impitoyable guerrier Simon de Montfort, pourfendeur des cathares et autres hérétiques. Celle que l’on surnomme « l’arche de Satan » est attaquée davantage pour des motifs de consolidation de pouvoir économique que parce qu’elle soutenait les Albigeois.

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1 - La montée au donjon central, pièce essentielle du système défensif beynacois, qui fut renforcé par la tour de l’Oratoire. 
2 - Se balader dans les ruelles du village castral est l’occasion de découvrir d’anciennes échoppes qui ont conservé la trace des étals où potiers, drapiers, et artisans exposaient leurs marchandises. 

La guerre de Cent Ans est une valse sanguinaire entre les Anglais et les vassaux du roi de France. En 1453, la victoire des Français à Castillon marque la fin d’un interminable conflit. La vallée retrouve la paix. Beynac choisit alors de sortir de ses murs fortifiés. 

Le village «colonise» le flanc de la falaise. Au XVe siècle, avec l’organisation du comté du Périgord, Beynac revêt le statut de baronnie, aux côtés de Biron, Bourdeilles et Mareuil. Le corps de logis s’agrandit, augmenté rapidement d’une tourelle à trois étages. Bordant la falaise, à 150 mètres de hauteur, s’érige la chapelle castrale, lauzes au toit et clocher-peigne. Elle deviendra l’église paroissiale.

Côté village

Les ruelles du village très pentues et grossièrement pavées, les placettes, les maisons anciennes aux pierres blondes racontent la riche histoire des quartiers, ou « barry » selon la terminologie médiévale.

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Barque

Le barry du Port concentrait les maîtres gabariers, qui déchargeaient sur les quais les marchandises provenant du Bergeracois et du Massif central. Les pêcheurs à l’épervier ou ceux des pêcheries barrant le «flume de Dordonha», la Dordogne, commerçaient également les poissons d’eau douce dont les saumons de grande réputation.

Action !

Fin 1999, le cinéaste Luc Besson cède à son tour au charme de ce décor incroyable. Il y tourne sa version de Jeanne d'Arc. Faye Dunaway, qui incarne Yolande d’Aragon, refuse de croire que le château est bien réel. Quand on vous dit plus vrai que nature !

Assurant la jonction entre ville basse et ville haute, le barry del Soucy était réservé aux tisserands, marchands, vanniers. Observez d’ailleurs attentivement certaines demeures qui témoignent de leurs anciennes fonctions d’échoppes. Le quartier des maraîchers (ou des Sarrazis) se blottissait autour de la source du « Maure ».

Un contrée d'inspiration 

Environ à mi-pente de la ville haute se distingue un petit édifice carré, un pigeonnier, posé à flanc de falaise sur une terrasse jardinée. Georges Manzana-Pissarro, le troisième fils du peintre impressionniste Camille Pissarro, y posa chevalet et palette de couleurs. Un lieu inspiré puisque l’actuelle propriétaire du pigeonnier, Madame Covarelli, y travaille ses toiles. Le peintre Pierre van Dijk et son frère Christian tiennent également une galerie dans la rue de la Balme.

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Rue

Ne quittez pas Beynac sans être allé dire un bonjour au poète, pilier du surréalisme, Paul Éluard. Il s’installa dans une maison toute proche du château, dans une rue qui porte désormais son nom. C’est dans la dernière partie de sa vie qu’il vécut dans ce village périgourdin, une période assez sombre de son existence. Il y écrivit son oeuvre ultime Poésie ininterrompue (1946) où son « savoir vieillir, savoir passer le temps » s’accorde en notes majeures à son quotidien beynacois.

Un village reconstitué

Au pied du château, le parc archéologique rappelle que l’histoire de Beynac débute dès le néolithique (–6 000 avant notre ère). Un village (oppidum) a été reconstitué grandeur nature pour permettre au visiteur de se faire une idée pertinente de ce que furent les maisons d’habitation, les fortifications, les ateliers artisanaux (potiers, forgerons…) à l’époque de l’âge du bronze (– 2 300 à – 750). Par ailleurs, le parc est aussi un centre de recherches et d’expérimentations.

Parc archéologique de Beynac