Marseille : un soir de match de l’OM au stade vélodrome
Le club de football de l’Olympique de Marseille fait vibrer le Vélodrome chaque soir de match. Voilà plus de cent ans que l’Olympique de Marseille fait partie intégrante de l’identité phocéenne. Le clib est onze fois champion de France et vainqueur de l’unique Ligue des Champions remportée par un club français. Plongée un soir de match au coeur du stade Vélodrome de Marseille, l’antre des supporters bleu ciel. Allez l’OM !
À quoi reconnaît-on que l’Olympique de Marseille joue « à la maison » ? Les jours de match, les maillots et survêtements bleu ciel fleurissent partout en ville. De la Canebière aux quartiers nord, des étals orientaux du marché de Noailles aux bistrots bobos de Saint-Victor, Marseille ne parle plus que du rendez-vous du soir au stade Vélodrome. Sur le Vieux-Port, Daphné et Christophe, originaires de Perpignan, rongent leur frein en attendant 21 heures. Sept heures de route aller-retour pour assister au match une fois par an, et ce depuis quinze ans ! Devant le stade, à une heure du coup d’envoi, la boutique des supporters Ultras est bondée. Ballons, peluches, briquets, pyjamas et cartables, tout ce qui est à vendre est siglé OM. Sur une fresque, Jean-Pierre Papin, Basile Boli et Chris Waddle, les légendes du club, brandissent le trophée de la Ligue des Champions 1993.
Le stade Vélodrome fait peau neuve
Gwenaël, habillé OM de la tête aux pieds, a été nourri aux exploits de l’Olympique. Au point d’être devenu guide du stade. « Loges VIP, salle de conférence de presse, vestiaires des joueurs, pelouse, on montre tout. Aller au stade tous les matins pour un supporter comme moi, ça n’est vraiment pas un travail ! » Si le stade se visite, c’est qu’il a fait peau neuve. Après trois ans de travaux, l’enceinte a été agrandie à 67 000 places dans l’optique de l’Euro 2016. Son toit couvert en forme de vague abrite les tribunes de la pluie grâce à ses 5 500 tonnes de structure métallique. « C’est beau et les chants résonnent beaucoup plus qu’avant », confie Gwenaël avant de rejoindre sa tribune, dans le virage sud. C’est, avec le virage nord, l’antre des plus acharnés. Bien avant le coup d’envoi, Ultras, Fanatics, Winners et autres amis de l’OM donnent de la voix, et pas qu’un peu, pour intimider les joueurs adverses et leurs supporters, cantonnés à une minuscule tribune. « Allez les gars, on tient comme ça pendant 90 minutes ! », hurle à la foule un fan marseillais dans un mégaphone. Les banderoles se déplient, les drapeaux s’agitent, les tambours résonnent, les chants de supporters se répondent d’une tribune à l’autre, les insultes aussi, les cris, les rires… Au premier but pour l’OM, le Vélodrome chavire. Des fumigènes pourtant interdits dans les enceintes sportives, illuminent le virage nord. Les sièges tout neufs irritent certains : « Ils nous gênent pour sauter ! Et ils ne nous servent à rien puisqu’on passe tout le match debout ! », lâche un habitué. Deuxième but pour l’OM. L’ambiance monte d’un cran, une bagarre éclate, vite contenue.
Le beau jeu d'un match de foot
L’atmosphère est plus paisible en tribune Ganay, composée d’un public plus familial. On s’égosille moins, on commente plus. « Ici, on aime le beau jeu. On veut des passes, des dribbles, des tirs, un jeu fluide. Du beau geste. Perdre n’est pas grave à condition de se donner à fond. Le public marseillais peut être très dur avec son équipe quand il n’est pas satisfait », explique Morgan, vingt ans, venu avec sa jeune soeur et son père. Tous portent le maillot olympien. Au même instant, Lucas Ocampos envoie le ballon au fond des filets dans un magnifique retourné. L’OM, qui l’emporte ce soir 6 à 0, renoue avec le succès. Marseille rêve toujours d’un nouveau titre européen. Peut-être en 2017 : la ville sera alors « capitale européenne du sport ».