Turenne, une fière commune de la Corrèze
À quelques kilomètres au sud de Brive-la-Gaillarde, rive gauche de la Tourmente et aux confins du Lot et de la Corrèze, Turenne émerge soudainement des vertes ondulations qui enserrent la vallée. De « Barri-Bas » aux ruines de la forteresse, l'histoire et le patrimoine de Turenne s’égrènent au rythme de vos pas.
C’est de la place du Foirail, et de l’hôtel Sclafer avec sa terrasse à l’italienne, qu’il faut partir pour découvrir Turenne, ce village chargé d’histoire du causse corrézien. L’unique rue traversant dans toute sa longueur le quartier du bas – rue du Commandant-Charolais - se partage en deux sections de part et d’autre de la place de la Halle. Ce carrefour animé est bordé de maisons bourgeoises et d’hôtels particuliers des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles ; jouxtant la maison des Dames de Montgalvy, la maison Vachon fut l’ancienne demeure des consuls de Turenne aux XVIe et XVIIe siècles.
Face à elles, remarquez la maison Crozat, l’hôtel de Carbonnières et la maison des Chanoines et sa porte de style gothique flamboyant. Après la place, s’insinuant entre deux hôtels, la rue Droite monte à l’assaut de la plateforme circulaire des anciennes lices ceignant le promontoire du château. Celles-ci dénombrent des maisons de notables, des demeures à encorbellements, des échoppes ; nombre de ces demeures ont été bâties avec les pierres issues du démantèlement des fortifications après 1650 et de la destruction partielle du château ordonnée par le pouvoir royal en 1753. La rue de l’Église passe devant la maison de l’Ancien-Chapitre (porte Renaissance) et vous dépose sur le parvis de l’église collégiale Saint-Paul fondée probablement par Charlotte de La Marck, première épouse d’Henri Ier en 1593. Son riche mobilier renferme notamment un maître-autel au-dessus duquel resplendit un retable en bois doré finement sculpté (XVIIe siècle). Au-dessus de Saint-Paul, un vaste édifice nommé maison Tournadour était le grenier à sel.
Bienvenue dans la ville haute
Des trois enceintes enveloppantes à courtines ne restent que des éléments très épars et une porte fortifiée, jouxtant la maison dite du Sénéchal ; c’est en la franchissant que vous pénétrez dans la Ville Haute. La terrasse sommitale porte les vestiges du château médiéval, démantelé par Louis XV suite à la réunion de la vicomté de Turenne à la Couronne de France. À l’entrée, à droite, l’ancien donjon (XIIIe siècle) ou tour du Trésor ouvre sur la salle des gardes. À l’opposé se trouve la tour César (XIe siècle), tour de guet cylindrique très aérienne. Un escalier à vis logé dans l’épaisseur de la pierre vous hisse jusqu’à son sommet pourvu d’une table d’orientation.
Du barri de Magal au barri Saint-Paul
Le plan urbain de Turenne laisse apparaître une configuration très particulière. Au nord, l’éminence aux parois abruptes portait le castel, d’où se détache en direction du sud-ouest le corps principal du village descendant en pente douce. Il se prolonge au-delà de la place du Foirail par le faubourg – ou « barri » - du Marchadiol. Un toponyme qui évoque la corne d’abondance de la cité : son réputé marché d’huile de noix. À cette pointe nord de la butte se trouvaient également deux autres faubourgs : le barri de Magal organisé autour d’un large puits toujours présent et, sur le flanc est, le barri Saint-Paul dont il ne subsiste que l’ancien ermitage Saint-Paul. Cet ensemble est desservi par un maillage de rues, ruelles, passages sous voûtes aux tracés originaux car épousant, de manière perpendiculaire ou en oblique par rapport à la butte du château, les courbes de niveau. Ces petites voies sont très resserrées, fort raides et pentues.