Tourisme industriel : les 20 spots à ne pas manquer
La France, malade de son industrie ? Si des pans entiers de ce secteur ont disparu depuis les années 1970, il reste des usines et des ateliers armés de savoir-faire uniques. Par bonheur, certains organisent des visites d'entreprises. Une occasion rare de découvrir des métiers captivants.
La savonnerie Marius Fabre, à Salon-de-Provence
La plus ancienne savonnerie familiale de France, à Salon-de-Provence dans les Bouches-du-Rhône, cultive depuis 1900 un savoir-faire qui a fait la réputation du « savon de Marseille » en France et dans le monde. La visite de l’atelier de la savonnerie Marius Fabre plonge dans un univers d’un autre temps : sous la charpente métallique, trois vieux chaudrons sont toujours utilisés pour cuire le savon noir. Un demi-étage au dessus, « l’atelier des mises » sert à couler la pâte. Une boutique (savons à base d'huile d'olive, produits cosmétiques...) complète l’heureuse découverte.
La confiserie Florian, à Tourrettes-sur-Loup
« Faiseur de douceurs depuis 1921 », affiche fièrement la petite entreprise, nichée dans une vieille bâtisse au fond de la vallée du Loup, à Tourrettes-sur-Loup, sur la Côte d'Azur. Odeurs de fruits confits, couleurs acidulées, tours de mains ancestraux… Dans cette confiserie des Alpes-Maritimes, l'offre touristique consiste à découvrir cinq ateliers gourmands transformant les fruits et les fleurs du sud (citrons, mandarines, jasmin, violette…) en délices de bouche.
Les Ateliers Bohin, à Saint-Sulpice-sur-Risle
C’est le dernier fabricant d’aiguilles et d’épingles de France. Niché depuis 190 ans au bord d’une rivière de l’Orne, en Normandie, ce site de tourisme industriel dévoile ses ateliers d’une autre époque, sous le cliquetis des vieilles machines fabriquant les aiguilles à coudre, les épingles de sûreté et celles à têtes de verre. Un musée moderne complète la visite, autour des métiers de l’aiguille et de la métallurgie régionale. Un savoir-faire normand unique !
L’Atelier du Cuivre, à Villedieu-les-Poêles
Entreprise du Patrimoine Vivant, cet atelier normand immerge le visiteur au XIXèm siècle. Fondé en 1850, il est l’un des plus anciens ateliers de dinanderie et de chaudronnerie (batteries de cuisine, bassines, alambics…) en activité en France. Ici, les artisans travaillent avec des gestes et des outils ancestraux, des pratiques anciennes pour étamer, repousser et polir le cuivre. Spécialisés dans les pièces de luxe, ils ouvrent leurs portes au public lors de visites organisées.
La fonderie de cloches Paccard, à Annecy
À Sevrier, près d’Annecy, se trouve l’une des dernières fonderies de cloches de France. Référence mondiale en matière de cloches d’églises et de carillons, cette entreprise… fondée en 1796 a vu sept générations de Paccard se succéder. L'offre touristique consiste à visiter des ateliers, à découvrir la coulée hebdomadaire et assister à des concerts de chant et de carillons… Bienvenue dans l’univers d’une PME dont plus de 120 000 cloches sonnent aujourd’hui dans le monde !
La clouterie Rivièrre, à Creil
Installée dans l’Oise depuis 1888, cette Entreprise du Patrimoine Vivant est tout bonnement la dernière usine de clous forgés en activité d’Europe ! Créée pour fabriquer des clous de cordonnier et de tapissier, la clouterie Rivierre produit de nos jours près de 3 000 types de clous pour l’artisanat, l’industrie et le secteur du luxe. Aux visiteurs de ce site de tourisme industriel, l’entreprise promet une découverte décalée d’un savoir-faire fondé sur de vénérables machines du XIXème siècle.
Les dentelles Jean Bracq, à Caudry
La France et le luxe, c’est une vieille histoire. Héritier d’une tradition de savoir-faire textile, l’atelier « Jean Bracq Dentelles de Calais-Caudry », dans le Nord, crée et fabrique depuis 1889 des dentelles d’exception. Destinées aux grandes maisons de couture et de prêt-à-porter de luxe, elles sont élaborées par des salariés travaillant sur 40 métiers Leavers, des machines de haute performance. Parmi l'offre touristique que constitue cette visite, une boutique de vente propose des objets en dentelle.
Le barrage de Génissiat, dans l’Ain
L’hydroélectricité est l’un des fers de lance de la production d’énergie en France. Parmi les nombreux barrages qui barrent les cours d’eau de l’Hexagone, plusieurs sont ouverts aux visiteurs. Ainsi du barrage de Génissiat, sur le Rhône, site de tourisme industriel. Inauguré en 1948, cet ouvrage XXL dévoile son univers de béton et de machines, entre porte monumentale, turbines et grande galerie. À l’extérieur, un parcours permet d’apprécier le décor boisé autour du barrage.
La tannerie-parcheminerie Dumas, à Annonay
C’est dans cette cité ardéchoise que se niche l’atelier, l’une des trois dernières parchemineries de France. Depuis 1926, la famille Dumas entretient un artisanat qui consiste, par 25 opérations différentes – dont certaines très odorantes ! -, à passer d’une peau brute à une peau « en tripe séchée », vendue aux maîtres de la décoration et de l’enluminure. Une visite inédite dans le métier rude des tanneurs de peaux.
La parfumerie Fragonard, à Grasse
Capitale française incontestée du parfum, Grasse abrite cette usine qui compte parmi les plus anciennes de la ville. C’est l’endroit idéal – quoique très touristique – pour assister à l’élaboration d’une fragrance, à travers un parcours mêlant espaces muséaux et ateliers en activité. On y croise l’ancien bureau des nez et le fameux « orgue à parfums », la salle du distilloir, une mappemonde des matières premières… Et bien sûr une boutique !
La cristallerie de Saint-Louis, à Saint-Louis-les-Bitche
La petite cité de Moselle abrite depuis… 1586 cette entreprise d’art verrier d’exception. Le public découvre un musée mais aussi un atelier où perdure la technique « soufflé bouche, taillé main ». Adoubée en 1767 par Louis XV, la manufacture travaille le cristal dans un atelier bruyant où s’activent les ouvriers du « chaud ». Le matériau s’affine au « verre froid », où des experts taillent, polissent et gravent à main levée vases, lustres et verres. Une forme de tourisme industriel fascinante.
La Cité de la Pêche Haliotika, au Guilvinec
Ce port du sud Finistère est peut-être le meilleur endroit de France pour découvrir l’univers de la pêche. A l’intérieur de cette criée, l’une des plus grandes de l’Hexagone, on assiste au retour des chalutiers et des « côtiers », au débarquement du poisson à quai, à la vente, au « ballet » des mareyeurs. Un espace pédagogique sur la pêche et un embarquement virtuel donneraient presque, en prime, l’envie de changer de métier !
Le moulin d’Ecordal, dans les Ardennes
La campagne ardennaise cache l’un des derniers fabricants de terres colorantes de France. Une « poudrière » posée au fond d’une vallée humide où l’on tombe nez à nez avec des charriots remplis de terre, des fours de cuisson, des manomètres… Depuis 1866, on y sèche et brûle de la terre et des argiles pour fabriquer des poudres teintées, utilisées par des artistes ou des restaurateurs de patrimoine. La boutique propose pas moins de 45 coloris.
La faïencerie Henriot, à Quimper
Qui n’a pas déjà eu entre ses mains l’inimitable bol à oreilles de chez Henriot ? Cet atelier breton fondé en 1690, site de tourisme culturel et patrimonial, a connu la gloire avec cet objet mais la tradition ne l’a pas empêché de se moderniser et de produire désormais des pièces d’un rare design, certaines signées d’artistes de renom. Cet univers à forte image de marque est à découvrir dans un atelier où de petites mains s’activent à couler, calibrer, façonner, estamper et cuire des faïences de toute beauté.
Le site minier de Lewarde, dans le Nord
Près de Douai, voilà peut-être l’endroit le plus complet pour raconter ce que fut la mine en France, ses hommes, ses machines, ses métiers industriels, son histoire… Lewarde, dans le Nord, témoigne des heures de gloire et de peine du charbon français. Dans l’ancienne fosse Delloye, on a reconstitué une vraie galerie, tandis qu’en surface, lampisterie, bureaux et salles des machines rappellent le quotidien des salariés. D’anciens mineurs font la visite. Une émouvante "mise en tourisme" d'un site historique.
La Filaventure Brun de Vian-Tiran, à l’Isle-sur-la-Sorgue
Cette entreprise vauclusienne travaille la laine depuis… 1808. Plus de deux siècles qu’elle fabrique des étoffes de haute qualité à partir de laines naturelles venant des cinq continents. Couvertures, plaids, châles, écharpes, coussins… l’espace muséal et immersif La Filaventure dévoile sur 460 m² les 15 étapes de leur fabrication, depuis la matière première animale jusqu’à la conversion en lainages rares, en version mode ou intemporels.
La Grande Saline, à Salins-les-Bains
Au cœur de cette ville du Jura, c’est un site inédit. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, la Grande Saline est en activité depuis… le Néolithique ! Ce site d’eaux salées fut pompé dès le XIIème siècle puis exploité au XVIIème siècle par des centaines de travailleurs. Quasiment intacte, la galerie creusée par les moines au XIIIème siècle se visite. On découvre avec stupeur que l’eau saumâtre est encore exploitée pour produire du sel de déneigement…
La rotonde SNCF, à Chambéry
Comment retourne-t-on les locomotives ? À Chambéry, on utilise une rotonde. C’est l’une des dernières encore utilisée en France. Sous une structure métallique circulaire de type Eiffel, bâtie entre 1906 et 1910, un pont central tournant permet de replacer les motrices dans le bon sens. De 108 mètres de diamètre, la rotonde dispose de 36 voies rayonnantes et de 72 places de locomotives. On peut visiter ce site de tourisme urbain via l’office de tourisme.
La tonnellerie Allary, à Archiac
Fondée en 1953 dans ce village de Charente-Maritime, la tonnellerie incarne un savoir-faire très français de fabrication de barriques, cuves, foudres et tonneaux pour la viticulture. Des fûts d'un litre aux cuves tronconiques de 400 hectolitres, la visite guidée plonge dans un univers très artisanal où l’on découvre des opérations spécifiques comme l’écourtage, le dolage, le jointement du merrain, le montage des douelles… Captivant.
Airbus, à Toulouse-Blagnac
Le géant de l’industrie aéronautique européenne, basé à Toulouse, ouvre ses portes aux curieux à travers plusieurs parcours de visites. « Airbus & Airbus XL » offre l’opportunité de découvrir la chaine d’assemblage de l’A350XWB et de monter à bord de l’avion militaire A400M. Le « circuit panoramique » permet de sillonner en bus les 700 hectares du site de production toulousain et de voir notamment le siège social, les bureaux d’études et les centres de livraison. Unique !
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