Saint-Brieuc : la transformation de la Maison Saint-Yves
En septembre 2015 débutera le chantier de restructuration de l'ancien Grand séminaire de Saint-Brieuc. Bertrand Aubry, architecte de l'agence Archipole, qui a remporté l'appel d'offre, décrit le projet. Interview.
Comment décrire le style du bâtiment actuel ?
Il a été construit par l’architecte Georges-Robert Lefort, représentant du mouvement des Seiz Breur. La première pierre a été posée en 1925. Ce bâtiment est intéressant car il s’inspire à la fois de la tradition locale avec l’utilisation du granit de Saint-Brieuc pour la façade, et d’un mouvement plus moderne (années 1920) avec l’emploi d’un matériau nouveau à l’époque : le béton.
J’aime ce dialogue avec l’architecte de l’époque.
Il s’agit de proposer du nouveau tout en se « coulant » dans ce qui a été construit dans les années 20.
S’il peut paraître un peu austère de l’extérieur avec ses façades de pierre grise, le bâtiment une fois transformé a vocation à devenir un lieu plus ouvert et accueillant du public. Les espaces extérieurs (2 ha de terrain) sont également repensés et réaménagés dans ce but.
Sur quelles parties du bâtiment intervenez-vous ?
Avec le cabinet Archipole, nous avons été retenus par le diocèse pour imaginer l’architecture de la nouvelle Maison Saint-Yves. Nous intervenons sur les espaces extérieurs ainsi que sur l’intérieur du bâtiment. La réfection de la chapelle et du clocher relève de l’architecte en charge de l'aspect "patrimoine" du projet. Il y a notamment une série de peintures murales et de mosaïques qui doivent être protégées au titre de monuments historiques.
Quelles transformations opérez-vous à l’intérieur ?
Nous conservons bien sûr les murs à l’identique, mais nous allons en quelque sorte « vider » le bâtiment afin de reconstituer l’enveloppe intérieure et de donner à l’ensemble un aspect plus moderne avec une circulation facilitée.
Le lieu doit être aménagé afin de répondre aux nouveaux usages auxquels il est destiné : il accueillera en premier lieu des catholiques (le diocèse, l’évêché, des associations) mais aussi des bureaux, des salles de conférence, une grande médiathèque, une cafétéria, un grand hall d’accueil…accessible au public.
Vous évoquez la circulation dans l’enceinte de la maison Saint-Yves, cela semble essentiel ?
En effet, l’un des grands axes de notre travail est de déterminer comment l’on va d’un espace à un autre, et cela aussi bien dans les jardins que dans la Maison.
L’ensemble du projet s’articule suivant l’interface profane/sacré, ouverture au monde/annonce de l’évangile.
• A l’extérieur
Cela commence par avec le mur d’enceinte qui va être percé d’ouvertures pour donner à voir depuis la rue et guider le regard vers les jardins puis vers le bâtiment.
L’entrée principale mérite d’être mieux signalée : nous avons imaginé une sorte de filtre avec des madriers, qui laisse apparaître l’entrée.
• A l’intérieur
Nous devons concevoir une circulation plus fluide, plus agréable et plus lumineuse, et organiser les cloisonnements en préservant cette enveloppe intérieure : c’est à la fois une contrainte et une chance. Nous jouons avec les nombreuses ouvertures de la façade et nous créons un cheminement qui pourrait faire référence au « chemin de la vie », une note spirituelle.
Après les transformations de la nouvelle Maison Saint-Yves, les passants auront davantage envie d’y pénétrer et de la découvrir.
Bertrand Aubry, architecte de l'agence Archipole
Frédérique Le Bec, architecte en charge de l'aspect "patrimoine" du projet de la nouvelle Maison Saint-Yves
L'agence Archipole

Remerciements à Bertrand Aubry (ci-contre) de l'agence Archipole de Rennes. Archipole Urbanisme et architecture dispose de 4 agences à Rennes (siège social), Quimper, Brest et Paris. Son gérant est Thierry Le Berre. Archipole intervient principalement sur le Grand Ouest, sur tous les types de projets, tant publics que privés, en neuf comme en réhabilitation.