Champ de Bataille : le mini Versailles de l'Eure
À 30 km d'Evreux, en Haute-Normandie, laissez-vous surprendre par un château et des jardins incroyables. Scrupuleusement restauré par le décorateur Jacques Garcia, le domaine de Champ de Bataille n'a pas volé son surnom de "mini Versailles de l'Eure".
L'histoire de Champ de Bataille
L'histoire du nom "Champ de Bataille" remonte au Xe siècle. En 935, deux familles se livrent une grande bataille sur ces lieux. Celle qui régnait sur le Cotentin, menée par Guillaume Longue Épée, gagne face à celle de Robert le Danois. Grâce à cette victoire, la Normandie conquit son indépendance.
Ce n'est que beaucoup plus tard, en 1651, que se produit un événement fondateur : Alexandre de Créqui, frondeur et ami du prince de Condé, est exilé par Mazarin et condamné à résidence. Créqui décide alors de se faire construire un magnifique palais qui lui rappellerait les fastes de la Cour que jamais plus il n'allait connaître.
Les intérieurs
Ici règne l'ampleur
Le célèbre architecte et décorateur français, Jacques Garcia, rachète le domaine en 1992. Si les avaries du temps ont peu affecté l'architecture, considérée depuis toujours comme un chef-d'œuvre du style baroque, à l'intérieur seulement deux pièces ont échappé au naufrage : le vestibule-haut et le salon de compagnie.
Jacques Garcia entreprend alors de réinventer l'ensemble des décors. Il y présente des meubles et des objets acquis depuis longtemps. Ils proviennent pour la plupart de collections royales ou princières et avaient été dispersés lors de ventes révolutionnaires. Vingt ans d’efforts seront nécessaires pour restaurer la magnificence voulue par le premier propriétaire du château au XVIIe siècle.
Les Jardins
Les jardins, nés de la main d'un grand paysagiste - peut être Le Nôtre en personne - ont sans doute été somptueux, mais le temps en a effacé jusqu'à la dernière trace. Le même principe de grandeur guide Jacques Garcia quand il s'agit de les recréer, à partir de rien ou presque. Seul un bout de croquis a échappé à l'oubli. Ce document désignait l'emplacement de quelques éléments d'époque qui ont été restitués scrupuleusement. Pour le reste, Jacques Garcia fait appel à l'aide du créateur et paysagiste, Patrick Pottier.
Rejetant l’option d’une reconstitution anachronique de jardins français les deux hommes adoptent le parti d'une uvre contemporaine dans l'esprit, quoique intemporelle dans ses lignes. L'inspiration du moment dans les formes de toujours : tel aura été le principe directeur d'un parc plus que moderne, harmonieusement éclos dans un cadre classique, et même romain.
Ces jardins en ruine sont néanmoins assez évocateurs pour nous laisser imaginer les splendeurs, la fantaisie, le caractère ludique et exubérant de ces grandes maisons romaines. Le temple de Léda, construit par Jacques Garcia, en est le point fort. Il est composé d'éléments antiques et n'est pas sans rappeler une évocation du Panthéon de Rome.
L'eau joue sur ces jardins un rôle essentiel d'animation et de fête. Elle est bouillonnante au creuset de la Source, jaillissante sur les Marches, dominantes sur les miroirs latéraux.
L'ambition artistique de Jacques Garcia trouve ici sa concrétisation la plus aboutie. Le créateur, parvenu au terme de son œuvre, reprend pour faire sienne cette définition de l'écrivain et auteur de théâtre, Daniel Boulanger :
Embellir, c'est se sauver du peu, s'élever au-dessus de soi
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