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Forteresse de Gisors, l'énigme du trésor caché des templiers

Par Détours en France

Verrou à l’entrée du duché de Normandie, la forteresse de Gisors a été pendant longtemps au centre des querelles entre Français et Anglais. Et pour certains chasseurs de trésors, elle recèlerait toujours l’or des Templiers, recherché par Philippe le Bel. La forteresse de Gisors témoin des conflits sans fin qui opposèrent Français et Anglais au Moyen Âge a encore fière allure, avec ses tours rondes, carrées, polygonales et ses murs hauts de 10 mètres. Trésor ou pas, le château vaut bien votre visite.

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Château
Posé sur sa motte de terre et de pierre, entouré d’une fortification circulaire, le donjon du XIIe siècle s’est vu adjoindre une tourelle d’escalier au XIVe siècle.

« Je suis dans une chapelle romane. Le long des murs, posés sur le sol, des sarcophages de pierre. Et dans la nef, 30 coffres de métal précieux rangés par colonnes de 10. » C’est à peu près par ces mots que Roger Lhomoy décrit à la mairie de Gisors la découverte qu’il vient de faire, en ce jour de mars 1946.

Roger Lhomoy,  est jardinier et gardien au château. Depuis six ans, il creuse une galerie sous la motte féodale, persuadé que s’y cache un fabuleux trésor : celui des templiers.

Un trésor à Gisors ?

Il faut remonter au XIIe siècle. Objet de convoitises entre le royaume de France et l’Angleterre, le château est confié pendant trois ans à l’ordre du temple, le temps que se négocie le mariage entre la fille de Louis VII et le fils d’Henri II Plantagenêt. Deux siècles plus tard, Philippe le Bel y fait incarcérer Jacques de Molay, grand maître de l’ordre avant de le faire brûler en 1314.

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Château

Son objectif : mettre la main sur la fortune de l’ordre. Mais la veille de l’arrestation de tous les templiers, le 13 octobre 1307, une poignée d’entre eux aurait quitté Paris avec trois chariots remplis d’or en direction de l’Angleterre : ils ont pu s’arrêter à Gisors et trouver une cache dans ce château qui leur avait appartenu. Celui qui construisit le premier édifce en 1096, Robert de Bellême, était lui-même un chevalier du temple.

Roger Lhomoy sait-il tout cela ? En tout cas notre gardien ne se montre pas convaincant : le trou est rebouché et les recherches abandonnées. En 1960, Roger raconte son histoire à un journaliste passionné par les histoires de trésor, Gérard de Sède. Un livre sort : Les Templiers sont parmi nous, et André Malraux, alors ministre de la culture, ordonne de nouvelles fouilles. On ne trouvera jamais rien.

Trésor... Où te caches-tu ?

Trésor ou pas, le château vaut bien votre visite. C’est un impressionnant témoin des conflits sans fin qui opposèrent Français et Anglais au Moyen Âge. L’enceinte du XIIe siècle a encore fière allure, avec ses tours rondes, carrées, polygonales et ses murs hauts de 10 mètres. Une partie du côté de la porte de la ville possède encore une fausse braie, c’est-à-dire un deuxième rempart plus petit qui permettait de protéger le plus grand depuis le fossé.

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Rempart
Une partie des communs a certes été détruite au XVIIe siècle, des pierres dérobées dans la foulée… Il n’en reste pas moins qu’une promenade au pied de ces murs hauts de 10 mètres, sous ces tours (de guet, « du Prisonnier »…) rondes, carrées, polygonales, vous fera revivre une belle page d’histoire.

L’intérieur, désormais occupé par de pacifques jardins, est dominé par la silhouette altière du donjon. Posé sur une motte, il est entouré d’une fortification circulaire ou « chemise » et date comme elle du début du XIIe siècle. Remarquez les contreforts qui le consolident : ils sont postérieurs de quelques dizaines d’années. Quant à la tourelle d’escalier qui lui est accolée, elle date du XIVe siècle.

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Tours

Désormais, le donjon ne se visite plus : les fouilles intempestives des chasseurs de trésors, qui ont suivi la parution du livre de Gérard de Sède, ont transformé la motte en gruyère et compromis la stabilité de l’édifice. La légende du trésor des Templiers a été plus fatale à Gisors que des siècles de guerre contre les Anglais !

Le prisonnier de la tour

Le trésor des Templiers ne doit pas faire oublier l’existence du prisonnier qui fut enfermé pendant des années dans la tour du même nom. Il a laissé dans sa cellule des graffitis de toute beauté, qui les apparentent plus à des bas reliefs : scènes de la Résurrection, Adam et Ève, Saint Nicolas ressuscitant des petits enfants, bal des Ardents, écusson avec des coeurs et même la croix pattée des Templiers que l’on retrouve aussi, souvent, dans le Vexin. Ces graffitis seraient l’oeuvre d’un sieur Nicolas Poulain, puisqu’on peut y lire l’inscription O Mater Dei, memento mei, Poulain (« Ô Mère de Dieu, souviens-toi de moi, Poulain »). Ce Nicolas serait un fils illégitime de Charles Ier de Bourbon, archevêque de Rouen, que les Ligueurs tentèrent d’imposer comme roi de France après l’assassinat d’Henri III, à la place du futur Henri IV ! Les raisons de sa présence à Gisors restent bien mystérieuses…