Clermont-Ferrand : ville de modernité
La rivalité entre Riom et Clermont-Ferrand a imprimé dans la pierre de chacune un caractère singulier. « Riom le beau, Clermont le riche », affirme le dicton. Clermont, elle, assume son tempérament dynamique, industrieux, en perpétuelle mutation.
Vue panoramique sur la ville depuis la colline de Montjuzet, avec au premier plan, la cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption, érigée au XIIIe siècle, tel un gros bijou noir avec ses murs de lave.
Autant Riom semble avoir dédaigné la nouveauté et les symboles urbains, autant Clermont, a contrario, les aura accumulés. Pour s’étendre, se gonfler, assurer dans la pierre noire du volcan sa légitimité de capitale... Chaque époque a élargi son périmètre, mais aussi biffé allègrement le décor ancien au profit du plus moderne. Autour de la cathédrale, dont les flèches noires et épineuses semblent surgir à l’horizon de chaque rue comme des témoins du temps qui passe, bienheureux s’il reste un hôtel Savaron ou une maison Fontfreyde pour nous prouver, escaliers et galeries sur cour à l’appui, de quoi le gothique finissant et la Renaissance étaient capables ici. Le premier s’ouvre en crêperie sur la rue de la Chausseterie, le second, qui abritait rue aux Gras un musée d’ethnographie, est depuis peu dédié à la photographie contemporaine.
L'Hôtel de Fontfreyde : escalier à vis Renaissance.
La place Jaude
Au XVIIIe siècle, on rasait ces vieilleries, pour bâtir à leur place des merveilles de classicisme. Surtout, on rasait les remparts pour faire courir des avenues. Un meilleur endroit pour construire que « ce lacis de ruelles noires qui se tordent et s’enchevêtrent autour de la cathédrale comme un paquet de lacets de souliers », pour citer Alexandre Vialatte, le caustique chroniqueur du journal La Montagne. La proximité d’hôtels bourgeois fait de la place de Jaude une promenade, et non plus une foire aux chevaux et aux planches, malodorante et fangeuse.
Sur la place de Jaude, face à l'Opéra Nouveau, la statue équestre de Vercingétorix conquérant et vainqueur des Romains à Gergovie, une œuvre signée Bartholdi.
Élevé en bordure de la place de Jaude, il y a cent vingt ans tout juste, le vieil Opéra était fermé depuis qu’un morceau de plafond s’y était effondré, en 2007. Des réparations n’auraient pas suffi : pour transformer ce vieux vaisseau, qui fonctionnait toujours avec sa machinerie du XIXe siècle, en salle conforme aux normes et aux technologies du XXIe siècle, six années de travaux ont été nécessaires. Déconstruit puis reconstruit, il a retrouvé sa salle à l’italienne, ses escaliers d'honneur et le foyer dont on avait oublié le décor peint d’origine. Il est à nouveau le fer de lance de la vie musicale et théâtrale clermontoise.
On est au XIXe siècle : de la promenade aux cafés chics, il n’y a qu’un pas ; un autre des cafés aux grands magasins « à la parisienne » : le Paris-Clermont, les Galeries de Jaude (aujourd’hui Lafayette) ; l’Opéra qui remplace bientôt une halle aux toiles pas encore centenaire... Le XXe siècle se bouscule à la suite : immeubles Art déco, béton déprimant des trente glorieuses, cubes d’avant-garde tout de verre et d’acier... Le centre de gravité de Clermont a glissé au pied de la butte. Cette « Jaude » qui s’affirme aujourd’hui comme le rendez-vous obligé de tous les grands événements − trente mille personnes devant l’écran géant pour suivre l’équipe de rugby, cent mille si c’est une finale − est comme une métaphore des transformations de la ville : décousue, parfois foutraque, jamais à court d’un mélange hasardeux, mais toujours en mouvement. On se prend à chercher la cité ténébreuse et janséniste, annoncée encore un coup par Vialatte. Il est vrai qu’il parlait aussi d’une « ville à surprises, pleine de trappes d’où tout peut sortir (...) de souks caverneux et grouillants, hétéroclites et discuteurs » !
Halte fraîcheur, à la fontaine du Terrail, sur la place éponyme. Construite fin XVIe début XVIIe siècle en pierre de lave, elle comporte quatre niches abritant les génies des eaux assis sur des dauphins.
Perspective sur le puy de Dôme depuis la rue des Gras, dont l’aménagement piétonnier a remis en valeur les paliers marchands qui divisaient la rue en degrés.
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