Compostelle : la collégiale Saint-Pierre de La Romieu
Sur le chemin du Puy-en-Velay ou Via Podiensis, en direction de Saint-Jacques-de-Compostelle, découvrez la collégiale de La Romieu. En dépit des injures du temps, c'est l’un des plus remarquables exemples de construction gothique méridionale mâtinée d’influences nordiques. Rares sont les sauvetés qui offrent aujourd’hui une telle unité architecturale. Partez sur les pas d'un pélerin pour tout savoir sur la collégiale Saint-Pierre de La Romieu.
Le chœur de Saint-Pierre entre les deux tours.
L’imposante tour de la collégiale Saint-Pierre domine le village et s’élève très haut au-dessus des champs gersois. Classé depuis 1998 au patrimoine mondial de l’Unesco, le site a de quoi impressionner, surtout dans un aussi petit village, où vous pouvez suivre un itinéraire fléché parmi remparts, ruelles et couverts. La Romieu, du gascon «l’Arroumiou», signifie tout simplement «le pèlerin », en référence à un moine allemand, Albert, qui, revenant de Compostelle, y implanta en 1082 un prieuré bénédictin rattaché à l’abbaye Saint-Victor de Marseille. La Romieu fut d’abord une sauveté sur la célèbre route de Compostelle, la Via Podiensis.
Découvrez notre article sur les 10 infos à savoir sur le périple de Saint-Jacques de Compostelle
Les sauvetés, lieux d’asile
C’est à l’Église que l’on doit au Moyen Âge les sauvetés, ces villages dont les abords sont symboliquement gardés par des croix de sauvegarde. Il s’agissait de protéger les petites gens contre les exactions des pillards et les conflits entre petits seigneurs. Souvent dotées de fortifications, la plupart ont été créées entre la fin du IXe siècle et celle du XIe siècle. C’étaient de véritables refuges pour les paysans qui y trouvaient asile.
Influences du gothique méridional et de l'art du Nord
Édifiée de 1312 à 1318, grâce à l’enfant du pays, le cardinal Arnaud d’Aux (cousin du pape gascon Clément V), la collégiale Saint-Pierre, influencée à la fois par le gothique méridional et l’art du Nord, se signale par son vaisseau unique de quatre travées qu’achève une abside polygonale. Elle est flanquée de deux tours. Le cloître à arcades gothiques, qui jouxte l’église, est une œuvre majestueuse, vraisemblablement bâtie au XIVe siècle. En dépit de restaurations maladroites (pendant les guerres de Religion, les troupes de Montgomery prirent d’assaut le village), on distingue encore quelques traces d’un très riche décor sculpté de feuilles de chêne, de vigne et de lierre mêlées à des figures humaines et animales. Du cloître, on descend à l’église par un portail ouvert sous un arc à mâchicoulis. Le chœur abrite les tombeaux du cardinal d’Aux et de ses neveux. Du palais construit par Arnaud d’Aux ne reste plus que la tour du Cardinal, un petit édifice carré à trois étages orné de fenêtres gothiques.
Un jardin de toute beauté
Face à la collégiale s’étendent les six hectares des jardins de Coursiana, un ensemble végétal de toute beauté. Un véritable havre de paix composé d’un arboretum de sept cents essences rares d’arbres et d’arbustes provenant des quatre coins du monde, un jardin à l’anglaise, de plantes médicinales et d’un grand potager familial. Les jardins de Coursiana, 32480 La Romieu, tél. 05 62 68 22 80.
Découvrez aussi d'autres lieux sur la Via Podiensis
Compostelle : du Puy-en-Velay à Saint-Privat-d'Allier
Compostelle : Conques, merveille de l'art roman
Compostelle : d'Aumont-Aubrac à Nasbinals
Compostelle : Aubrac, le « vertige horizontal »
Compostelle : des Faux à Aumont-Aubrac
- Office de tourisme de La Romieu - Voir la fiche