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Royaumont, le joyau du roi Saint Louis

Par Dominique Le Brun
, Dominique Roger

La piété de Louis IX (1214-1270) n’avait aucune limite financière : à Paris, la Sainte-Chapelle en donne un éclatant aperçu ! À Royaumont, les bâtiments conventuels et ce qui reste de l’église abbatiale donnent une petite idée de l’abbaye que fonda le futur Saint Louis, et qui devint la première sépulture des rois de France.

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Royaumont

En rebaptisant « Royaumont » le site de Cuimont où il faisait construire une abbaye, Louis IX afficha clairement sa volonté d’avoir « son » monastère. Peut-être les informations selon lesquelles le futur saint avait coutume de servir les moines à table quand il ne partageait pas leur repas, ou bien tenait le rôle du frère lecteur, relèvent-elles de la légende. Mais un fait demeure : Royaumont devint la nécropole de la famille royale puisqu’un de ses frères, trois de ses enfants et deux de ses petits-fils y furent inhumés. Sa qualité d’abbaye royale n’empêcha pas Royaumont d’être affiliée à l’ordre cistercien, et par conséquent, d’en adopter une architecture stricte et de se contenter d’ornementations plus que sobres.

140 moines de chœur

Elle montrait en revanche des dimensions exceptionnelles, comme l’indique son cloître, le plus vaste de toutes les abbayes cisterciennes. De l’immense dortoir et du sublime réfectoire à deux nefs – aujourd’hui aménagé en salle de concert – on a pu déterminer que l’abbaye accueillit jusqu’à 140 moines de chœur. Quant à l’église abbatiale consacrée en 1235, Louis IX l’avait voulue aussi imposante qu’une cathédrale afin de pouvoir accueillir des foules de fidèles : 105 mètres de long ! Aujourd’hui, il n’en reste qu’un vestige stupéfiant, planté comme un crayon géant dans l’alignement du bâtiment des moines. C’était une tourelle d’angle du transept nord, et de cette ruine on peut déduire que la clé des voûtes du chœur se trouvait à 28 mètres du sol. Quoique généreusement dotée par le Trésor royal, l’abbaye représentait à elle seule une puissance économique considérable, et l’ingéniosité des moines avait fait des merveilles. En témoigne le système hydraulique couvrant tout le domaine : la rivière Thève alimentait ainsi des étangs destinés à la pisciculture, puis les trois canaux qui traversaient l’abbaye pour faire tourner les roues à aubes de la tannerie, de la poterie et de la forge ; et pour nettoyer les latrines. Sachant par ailleurs que Royaumont possédait nombre de terres et de moulins dans la région alentour, on imagine qu’aux moines de chœur, déjà nombreux, s’ajoutait une armée de frères convers.

Un édifice prétentieux 

La séduisante unité architecturale de Royaumont est cependant rompue par un édifice dont le style néoclassique évoque les villas à l’italienne du XVIIIe siècle. En retrait des bâtiments conventuels se dresse en effet le palais abbatial que se fit construire, peu avant la Révolution de 1789, le dernier abbé commendataire de Royaumont. Luxueuse et prétentieuse, cette résidence illustre de manière caricaturale l’évolution que le monachisme avait subie depuis le Moyen Âge. La suite de l’histoire est tout d’abord triste. Déclarée bien national pendant la Révolution, l’abbaye voit son église servir de carrière, tandis que les bâtiments conventuels deviennent filature de coton. Entre 1864 et 1905, Royaumont accueille de nouveau des communautés monacales : oblats puis religieuses de la Sainte Famille. Mais avec les lois sur la séparation de l’Église et de l’État, l’abbaye revient à un industriel, Jules Gouïn, dont le petit-fils, un demi-siècle plus tard, fera de Royaumont le rendez-vous d’artistes et d’intellectuels que l’on connaît aujourd’hui.

 

Écoutez l'histoire de l'abbaye contée par Nathalie Le Gonidec, responsable des archives de la fondation Royaumont