Ault, deux étages sur la mer
Entre Le Tréport et la baie de Somme, les falaises de craie blanche d’Ault, typiques de cette partie de la Manche, offrent un superbe point de vue sur la mer. Victime de violentes tempêtes au XVIIIe siècle, le bourg situé au bord de l’eau a dû se développer en haut des falaises. Vers le nord, la côte s’abaisse, on découvre alors des prairies et des marais, véritable réserve ornithologique.
Après l’église, le phare d'Ault - en céramique blanche et surmonté d'une lanterne rouge - est l’un des marqueurs de la cité. Planté juste au nord du village sur la colline d’Onival, il s’élève à 106 mètres au-dessus du niveau de la mer, bénéficiant de la hauteur que lui procurent les 80 mètres de falaise de craie. On y découvre une vue superbe sur les Bas-Champs de Cayeux-sur-Mer, une zone plus ou moins marécageuse – le Hâble-d’Ault – un espace naturel protégé où les espèces d’oiseaux abondent.
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Les colères de la mer
C’est le phare le plus puissant de la région, son faisceau porte jusqu’à la baie de Somme au nord et jusqu’au Tréport au sud. Il rappelle aux habitants que les tempêtes avaient détruit le village d’Ault en 1770, obligeant ses habitants à s’installer en haut de la falaise. Une falaise qui recule en moyenne de 30 centimètres par an et qui aurait perdu 70 mètres au XXe siècle.
Des travaux ont été entrepris par la commune afin de bâtir le premier « balcon sur la mer » en béton. C’est aujourd’hui l’occasion de s’y promener et de s’y arrêter un temps pour profiter du magnifique point de vue. Inversez la perspective et descendez ensuite, à basse mer, au pied des falaises que la mer vient lécher à marée haute. On fera toutefois attention à ne pas les serrer de trop près à cause des menaces d’éboulements. L’impression y est fantastique, surtout lorsque la craie est éclairée par le soleil de l’après-midi. Remontant vers le nord, le rivage s’affaisse et laisse la place à une plage qui s’étend à perte de vue.
De somptueuses villas Belle Époque
Durant le Second Empire, des amateurs de stations balnéaires commencent à fréquenter Ault. Deux établissements de bains s’ouvrent : un dans le bourg d’Ault et un autre sur la page d’Onival. Plus de 120 villas cossues sont construites entre 1883 et 1900. On rencontre ici ou là celles qui restent, bâties pour la plupart avec ces briques rouges de la région et arborant, pour certaines, des jolies céramiques multicolores ainsi que des plaques portant le nom de baptême de la maison. Alors que la villa Verveine a pu créer la polémique avec ses fresques peintes sur la façade par la propriétaire et artiste contemporaine Caroline Dahyot, la villa du Moulinet étonne par des dimensions imposantes. Elle offre l’une des curiosités de la ville : la porte du Moulinet, rue Charles-Bréhamet. Construite par un banquier amiénois, la demeure abrite un long escalier voûté de briques permettant au propriétaire des lieux d’accéder plus facilement au centre du bourg. Parmi ces demeures insolites, on trouve aussi le moulin de pierre, le seul des cinq moulins que comptait la commune à être encore debout (les autres étaient en bois). Flanqué d’un corps d’habitation et dépouillé de ses ailes, il est devenu un lieu de rencontres sous l’influence du peintre Firmin Girard, qui affectionnait particulièrement Ault. Restauré et entretenu par ses propriétaires successifs, c’est aujourd’hui une résidence privée dotée d’une grosse tour ventrue.