Ce que le Pays basque a apporté à la France
Les régions et terroirs, riches de leurs contrastes, ont forgé l’unité de notre pays au fil des siècles. Innovations marquantes, gastronomie, sport... Découvrez ce que le Pays basque a légué à la France.
Le piment d'Espelette
Ce transfuge du Mexique, arrivé dans les cales des navires à l’époque de Christophe Colomb, a trouvé au pied des Pyrénées une terre d’élection. Au Pays basque, la zone du piment recouvre dix communes, sur 220 hectares, pour plus de 4 millions de pieds ; 200 producteurs sont habilités, pour une production globale annuelle d’environ 1 600 tonnes de piments frais lesquels, une fois séchés et réduits en poudre, donneront 200 tonnes ! Promu AOC puis AOP, le piment d'Espelette est devenu, avec son goût et sa couleur, une signature basque reconnue partout dans le monde.
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Le gouvernail d'étambot
Pour les navigateurs d’autrefois, qui affrontaient les mers les plus lointaines sans GPS ni pilote automatique, bien diriger le bateau était crucial. Le gouvernail d’étambot, qui fut un excellent substitut à la rame de gouverne, est probablement apparu en Extrême-Orient peu après l’an mille puis, deux siècles plus tard, dans les pays scandinaves. Par le jeu mystérieux des assonances et associations d’idées, il en vint plus tard à prendre le nom de « gouvernail à la bayonnaise ». Si les gens de Bayonne, marins chevronnés, n’en sont pas vraiment les inventeurs, ils sont parmi les premiers à l’avoir utilisé systématiquement, sur leurs « naus » au long cours, et à l’avoir représenté, dès le XIVe siècle : levez la tête vers la clé de voûte de la cathédrale Sainte-Marie et vous le verrez !
Le chocolat
Bayonne encore et toujours... Le cacao, matière précieuse en Amérique mais inconnue en Europe, revient dans les bagages des Conquistadors, notamment de Cortés, et séduit d’abord la cour des Bourbons de Madrid, dans la première moitié du XVIe siècle. C’est l’expulsion des Juifs d’Espagne, en 1492, qui va amener une population d’artisans à se fixer de l’autre côté de la frontière, principalement à Bayonne, et à transformer ce nouveau produit. D’abord consommé – sous forme de breuvage – pour ses vertus thérapeutiques, le chocolat devient peu à peu synonyme de douceur et de plaisir.
Le surf
En 1956, Peter Viertel, scénariste, et Richard Zanuck, producteur, sont en repérage à Pampelune pour Le soleil se lève aussi de Henry Ford. Comme ils s’ennuient en attendant le reste de l’équipe bloquée en Grèce, ils partent en excursion à Biarritz. Sur la Côte des Basques, ils sortent leurs planches devant la jeunesse locale médusée. La nouveauté s’enracine tant sur cette portion du littoral que c’est à un Biarrot qu’on doit une invention majeure. La première version du leash, la corde qui permet de retenir sa planche dans les tourbillons, a été mise au point par Georges Hennebutte, en 1957 ; il la baptise « fil à la patte ».
La baïonnette
L’étymologie est explicite : Bayonne est une fois de plus en première ligne... Ce vocable guerrier apparaît d’abord sous le nom de « couteau bayonnais ». Au XVIIe siècle, pour pallier une pénurie de poudre, les soldats de la région auraient eu l’idée de ficher au bout du mousquet leur tranchante lame... Vauban, lors d’un séjour au Pays basque en 1687, l’améliora. Il milita pour une généralisation de cette arme blanche, qui fut effective dans les armées de Louis XIV. Son nom a gardé une trace basque dans presque toutes les langues : bayonet, Bajonett, bayoneta... Jusqu’en albanais : bajonetë !