Détours en France : Rêver et visiter, apprendre et voyager, se divertir et voir la France autrement

3 balades à vélo à faire en bord de Loire

Le pont-canal de Briare construit par Gustave Eiffel Le pont-canal de Briare construit par Gustave Eiffel - © Bruno Morandi / Détours en France

Publié le par Vincent Noyoux

Partez à la rencontre des richesses patrimoniales du Cœur de France. Des vignes du Sancerrois aux vieilles pierres pleines de charme des villages ligériens, ce sont trois excursions surprenantes au bord de l’eau qui vous attendent. Tous en selle !

Circuit facile : De Briare à Sully, la Loire en pente douce

Peu avant la Loire des châteaux, découvrons une Loire moins fréquentée, mais non moins charmante. En suivant l’itinéraire cyclotouristique de la Loire à Vélo, on parcourt, sans forcer sur les pédales, trois pépites riches en patrimoine (Briare, Gien et Sully-sur-Loire) baignées par la douceur ligérienne.

Gien dans le Val de Loire
© Bruno Morandi / Détours en France

La promenade commence à Briare avec un petit sentiment de vertige. Le pont-canal, chef-d’œuvre de style Eiffel de 660 mètres de long, enjambe le fleuve avec majesté. On se frotte les yeux en voyant une péniche voguer au-dessus d’une gabarre (sur la Loire) ! La piste cyclable suit le trottoir du pont-canal, jalonné de 62 candélabres, sans compter les superbes colonnes rostrales qui rappellent le pont Alexandre-III à Paris. On ne saurait rêver départ plus grandiose... Peu avant, on aura pris le temps de flâner autour du port de plaisance où les marins d’eau douce amarrent leurs pénichettes. La piste emprunte une route qui longe les bords de Loire, large et tapissée ici et là de bancs de sable. Une jolie route bucolique trouve son chemin entre champs de blé et l’orée d’un bois. À Saint-Brisson, des roses trémières ornent les maisons basses et l’air doux de la Loire invite déjà au farniente. Le château tourne le dos au village et regarde vers la Loire, qui coule plus loin. La route, moins belle après Saint-Martin-sur-Ocre, rejoint le « fleuve des rois ». Bientôt, la ville de Gien apparaît, telle qu’elle est représentée dans les vieux livres d’histoire : les 12 arches du vieux pont, les belles façades à pignons quasi flamands alignées sur le front de Loire, le château de briques rouges coiffé d’ardoise... Impossible de ne pas faire un crochet pour admirer ça de plus près : traversons donc la Loire ! Par pitié pour nos mollets, on attachera notre vélo et on grimpera à pied au sommet de la butte pour visiter le château-musée et l’église Sainte-Jeanne-d’Arc, dont le chemin de Croix est réalisé en faïence... de Gien, bien sûr. Quittant Gien, la piste cyclable s’éloigne du fleuve et s’enfonce dans les terres. À Saint-Gondon, on s’octroie une pause sous les saules bordant La Quiaulne, au déversoir du Moulin d’en bas. En s’en allant vers Saint- Florent-le-Jeune, l’itinéraire perd de son charme. La vision des quatre réacteurs nucléaires de Dampierre y est pour quelque chose ! Mais la route a le mérite d’être plate. Revenu au bord du fleuve, caché par la végétation, on empruntera une des rampes pavées qui mènent sur les berges sauvages. La Loire coule avec sa fausse indolence, sa lenteur feinte... Peu avant Sully-sur-Loire, la piste retrouve le fleuve, désormais bien visible. Le château de Sully apparaît, entouré de ses douves. Il fut la demeure du duc de Sully, ministre d’Henri IV. On en fait le tour, admirant le reflet de ses tours blanches dans ses eaux dormantes. Au coucher du soleil, traversez la Loire sur l’ancien pont ferré, vous aurez une vue splendide sur le château et la ville du même nom. Pour continuer dans le val de Sully, on peut faire l’une des 15 boucles cyclo (environ 20 km chacune) proposées à l’office de tourisme.

Le Château de Sully-sur-Loire
© Bruno Morandi / Détours en France

PRATIQUE

Durée : 2h30 à 3 heures
Distance : 42 km
Niveau de difficulté : Facile
Itinéraire : À télécharger sur loireavelo.fr. On peut aussi lire et s’inspirer de L’Intégrale de La Loire à Vélo de Nevers à l’Océan (éd. Ouest-France, 15,90 €).
En pratique : Possibilité de faire transférer son vélo par un transporteur privé. Renseignements sur loireavelo.fr

 

 

Circuit sportif : Sancerre, entre vignes et patrimoine

Cette boucle épouse les creux et bosses du Sancerrois. Entre clochers et rangs de vigne, une belle balade de 25 kilomètres parmi les coteaux pentus peignés de sauvignon blanc. Attention, ça grimpe ! Par chance, on trouvera en chemin de quoi étancher sa soif... avec modération.

Les vignobles de Sancerre dans le Berry
© Bruno Morandi / Détours en France

« Les collines de Sancerre à vélo ? Vous n’y pensez pas ! Ça monte de trop, vous allez user vos mollets ! » Ce genre de mise en garde ne doit pas vous décourager. Cette balade en boucle s’adresse aux bons grimpeurs, mais qu’on se rassure, l’assistance électrique permet à tous de la réaliser sans effort. Depuis Saint-Satur, on commence en douceur en longeant le canal latéral aux bords de la Loire, ouvert à la navigation en 1838. On atteint bientôt Bannay et son église aux deux tours en poivrière. À la sortie du village, il faut suivre le balisage « Vélo 4 ». Nous voici sur un sentier caillouteux mais roulant qui traverse une petite vallée secrète jusqu’aux vignes du Sancerrois. Revenus sur la route, les premières côtes commencent en douceur. Au lieu-dit les Griffes, le panorama déploie un bel ensemble de collines rondes, griffées par la vigne (le toponyme ne ment pas). Ce paysage paisible de coteaux striés de rangs de ceps ne nous quittera plus. Voici Sainte-Gemme-en-Sancerrois, dont le clocher domine l’océan de vignes, tel un phare du vignoble. Au loin, on aperçoit déjà Sancerre perchée sur son piton. Ceux qui ont un VTT ne doivent pas hésiter à s’engager entre les rangs de cep pour apprécier à sa juste mesure l’ondoiement des coteaux, qui plongent au fond de vallons pour ressurgir aussitôt après. Au hameau des Chaises, bien tourner sur la gauche en direction de Sury-en-Vaux (le panneau est caché par la végétation). Cheveux au vent, nous descendons jusqu’au hameau des Vignes, blotti au creux de son vallon. Le sauvignon nous tend ses grappes tentatrices ! Après une pause au bord du ravissant étang des Vignes, on remonte en selle. En haut d’une côte apparaît Sury-en-Vaux. Les toits de tuile évoquent un bateau au creux des vagues de sauvignon. Un parfum suranné flotte dans les ruelles du village, qui a conservé ses bâtiments très IIIe République, ses portes vigneronnes et ses beaux enduits sableux. De Maimbray, un raidillon nous mène sur l’arête d’une colline d’où l’on peut admirer toutes les autres. En contemplant le vignoble du Sancerrois, on songe à un manteau fait de pièces d’étoffe du même vert. Un panorama sublime et très dégagé, qui met sous nos yeux tous les villages traversés. Il est temps de redescendre jusqu’à Verdigny, qui propose en été des séances de cinéma au milieu des vignes ! La route nous dépose au pied de la butte de Sancerre par une agréable descente en lacets. Si on en a encore l’énergie, on peut grimper la longue côte jusqu’au cœur du vieux Sancerre, élu « Village préféré des Français 2021 ». L’ancien bastion des comtes de Sancerre a fière allure. Flânant au hasard de ses ruelles médiévales, on rencontrera la maison de Jacques Cœur, la tour des Fiefs, sans compter la pléthore de galeries d’art et de marchands de vin. De la porte César (devant l’office de tourisme), la vue porte loin sur la vallée de la Loire et les monts du Morvan. La longue descente finale nous fait prendre des petites routes qui sentent bon les vendanges. On rejoint l’élégant viaduc, qui fait une belle courbe au-dessus de Saint-Satur, notre point de départ, 150 mètres plus bas que Sancerre.

Le village de Sancerre dans le Cher.
© Bruno Morandi / Détours en France

PRATIQUE

Durée : 3 heures
Distance : 25 km
Niveau de difficulté : Moyen (difficile sans assistance électrique !)
Itinéraire : À télécharger sur tourisme- sancerre.com. Voir aussi la carte IGN n° 2423 SB « Les Aix-d’Angillon / Sancerre »
En pratique : Emporter de l’eau, les côtes donnent soif ! Location de VTT électriques chez Loc’VTT Sanc’R (0651880854; locvttsancr.com): 38 à 50 € la journée.

 

Circuit longue distance : d’Apremont-sur-Allier à Sancerre

Comptez une journée pour profiter de cette virée qui démarre au bord de l’Allier ! C’est ensuite une Loire en mouvement que l’on explore au fil des kilomètres. Les hommes ont su y apporter leur touche par une série de villages de charme et d’ouvrages d’art.

Apremont-sur-Allier, labellisé Plus Beaux Villages de France, dans le Cher
© Bruno Morandi / Détours en France

Mieux vaut partir de bon matin, à l’heure où la brume enveloppe la rivière Allier. Nous sommes à Apremont-sur-Allier, un adorable village médiéval mis en valeur dans l’entre-deux-guerres par le maître de forges du Creusot, Eugène Schneider. De la belle ouvrage : pas une tuile, pas un pan de bois, pas une tourelle ni une rose trémière qui ne participe à l’harmonie de l’ensemble. Quelques kilomètres en aval, on passe l’écluse ronde des Lorrains puis le pont-canal du Guétin, tous deux construits n 1838. Ce dernier permet au canal latéral à la Loire de passer 11 mètres au-dessus de l’Allier. D’ici, la « boucle des Mariniers » mène par une levée de terre au Bec d’Allier, à la confluence de la Loire et de l’Allier. Les deux cours d’eau se réunissent dans un décor de bancs de sable piquetés d’aigrettes. Une poignée de coquettes maisons de mariniers profitent de ce spectacle. Une plateforme fixe ici le kilomètre zéro de la Loire à Vélo. Avant de suivre cet itinéraire bien connu, échappez-vous quelques instants à vélo sur une rampe empierrée pour admirer le fleuve de plus près, car après on le perdra souvent de vue. Peu avant Cuffy, la piste cyclable longe un temps les berges du canal latéral à la Loire. Avec sa maison d’éclusier, le port de plaisance de Marseilles-lès-Aubigny marque la jonction entre le canal latéral à la Loire et le canal de Berry. La véloroute longe les bords de Loire, mais celle-ci, cachée par un rideau d’arbres, n’est pas toujours visible. Aussi est-il recommandé de quitter l’itinéraire de temps en temps pour faire une pause au bord de l’eau, où somnolent parfois des gabarres. À la Charité-sur-Loire, on retrouve le fleuve dans toute sa splendeur. L’île du Faubourg offre la plus belle vue qui soit sur la ville, qui se reflète dans l’eau du fleuve. Les arches du vieux pont de pierre, si élégantes, nous conduisent au prieuré clunisien et à l’église Notre-Dame, qui fut l’une des plus grandes de la chrétienté au XIIe siècle. Ici commence la réserve naturelle nationale du Val de Loire, qui prend fin 12 kilomètres en aval. Sur la rive gauche, en face de la Charité-sur-Loire, l’arboretum d’Adeline offre aux visiteurs l’ombre de ses essences rares ou exotiques : bouleau d’Himalaya, châtaignier de Chine, aubépine d’Orient... Une bouffée (érudite) de chlorophylle idéale pour souffler un peu avant de remonter en selle. À voir de préférence au printemps et à l’automne. Dix-sept kilomètres plus loin, c’est la vigne qui s’invite : les coteaux de Pouilly-sur-Loire, côté Nièvre, arborent des rangs de vigne peignés comme des enfants sages. Aux Vallées (commune de Couargues), la piste longe « une boire », ainsi qu’on appelle les bras morts de la Loire. Sur des bancs de sable, des baigneurs font l’école buissonnière. Encore quelques kilomètres et, à hauteur de la Gargaude, le piton de Sancerre apparaît au loin. Nous voici au pays du crottin de Chavignol et du vin de Sancerre, ce qui devrait aider tout cycliste bon vivant à trouver les dernières ressources en lui pour achever ce périple.

Pouilly-sur-Loire dans la Nièvre
© Bruno Morandi / Détours en France

PRATIQUE

Durée: 3h30 à 5 heures
Distance : 63 km
Niveau de difficulté : Moyen. Pas de difficulté technique, peu de dénivelés (sauf à vouloir monter sur le piton de Sancerre) mais une distance élevée
Itinéraire : À télécharger sur tourisme-sancerre.com
En pratique : Prévoir la pause déjeuner à La Charité-sur-Loire, car on ne trouve aucun autre point de restauration jusqu’à Sancerre.