Luberon : circuit touristique au départ de Cavaillon
Prenez place à bord de votre voiture ou camping-car et partez faire le grand tour du Luberon. Sur les deux versants du massif provençal, des routes secondaires sillonnent des villages et des villes, longent des vignobles, suivent des rivières... Départ et arrivée de Cavaillon pour une boucle traversant des villages comme Lourmarin, Lauris, Roussillon, Gordes...
Rendez-vous à Cavaillon dans le Vaucluse pour le départ de notre itinéraire. En France, Cavaillon est définitivement connue pour son melon, depuis qu’Alexandre Dumas avait obtenu une rente annuelle de douze cucurbitacées, en échange de livres donnés à la bibliothèque de la ville... Cavaillon mérite plus que cette anecdote. La cité tente de redorer son blason en réhabilitant son centre ancien. Ainsi du cours Gambetta, porte d’accès au noyau urbain, où l’on visitera avec intérêt la cathédrale Saint-Véran et la synagogue, vestige de la présence d’une communauté juive.
Du melon à Cavaillon et Albert Camus à Lourmarin
Il est l’heure de prendre le large. Bien calés dans votre véhicule, vous voilà roulant sur la D973, direction Pertuis (distant de 50 km). Le paysage est simple : à droite, les champs arboricoles de la plaine de la Durance ; à gauche, les reliefs calcaires bousculés des premières pentes du Luberon. Des panneaux fermiers vous invitent à l’arrêt, histoire d’acheter quelques fruits. Vous pourrez en prendre chez Éliane Joumond (Les Jardins de Gaïa, à Cheval-Blanc). Avant Mérindol, la route, rectiligne (profitez-en, cela ne durera pas !) passe devant les gorges de Régalon (sur la gauche, parking gratuit à l’entrée). Commence alors le défilé des villages provençaux. Mérindol est le premier, maisons groupées en pied de versant. Puis c’est Lauris, splendide village-belvédère en rebord de falaise où il reste des maisons troglodytiques. Enfin Cadenet, gros bourg tassé au pied d’une ruine médiévale. Juste après, vous n’éviterez pas la courte escapade (à 5 km) à Lourmarin, peut-être le seul village un peu people du sud du Luberon. Normal, l’harmonie de son habitat ramassé autour du clocher central est parfaite et c’est ici qu’est enterré Albert Camus, qui possédait une résidence.
Manosque, le pays de Giono et de l'Occitane
Nous vous recommandons de quitter la plaine de la Durance et de rejoindre Pertuis, en divaguant le long de la formidable petite D56. Via Vaugines, Cucuron (oui, oui, Cucuron...) et Ansouis (visitez le château, il a appartenu à la même famille du XIIe siècle aux années 2000). À travers les vitres, vous apercevrez les champs de vignes, les mas en pierres isolés dont la terrasse, toujours exposée au sud, est ombragée de platanes. En levant les yeux, vous distinguerez la croupe verdoyante et plutôt altière du Mourre Nègre (1 125 m), point culminant du massif. Par La Tour-d’Aigues, Grambois et La Bastide-des-Jourdans, trois villages viticoles, ou bien par La Motte-d’Aigues et Peypin-d’Aigues, villages encore plus tranquilles au pied du massif, nous vous invitons à rejoindre Manosque, située à 35 kilomètres de Pertuis. La ville marque la limite est du parc régional du Luberon. C’est la patrie de Giono et la terre d’élection d’une célèbre marque de cosmétiques provençale, l’Occitane (boutique d’usine pour acheter des produits). Toute ronde et protégée de portes médiévales, la vieille ville, très provençale, donne envie de musarder. Allez-y le samedi matin, jour de grand marché.
Au nord du massif, sur la route d'Apt
Filez plein ouest, dans le cœur emblématique du Luberon, c’est-à-dire son versant nord. La route de Manosque à Apt est des plus agréables. La D907 se tortille durant 15 kilomètres jusqu’à la D900, franchissant à travers l’épaisse garrigue le « haut » col de Montfuron (650 m). À l’intersection des deux routes, vous pourrez poursuivre tout droit jusqu’à Reillanne (à 3 km). Ce gros village surélevé a été investi par de jeunes néo-ruraux, dont la riche activité associative côtoie une vieille tradition agricole. Prenez un verre au Café du Cours, qui se transforme à l’occasion en café-spectacle. Sur la route d’Apt, vous pourrez grimper au village de Montjustin, splendide d’isolement au-dessus de la vallée (par la petite D214, prudence); pousser jusqu’à Viens, au nord, perchoir moyenâgeux bizarrement laissé de côté par les touristes ; plonger dans les gorges d’Oppedette (à pied) ; effectuer une courte halte du côté de Céreste, pour voir l’ancien prieuré de Carluc ; marcher une ou deux heures dans le Colorado provençal, au cœur d’anciennes carrières d’ocre. Apt, petite « capitale » du Luberon n’est pas en reste. Deux aires de camping-car, route de Rustrel et sur la base de loisirs de la Riaille (à 3 km), vous permettront de profiter en toute liberté de cette cité épicurienne, réputée pour sa vieille ville, sa cathédrale et son exceptionnel marché du samedi matin.
Retour à Cavaillon, de quoi finir en beauté
Reste la cerise sur le gâteau, on veut dire les 37 kilomètres qui séparent Apt de Cavaillon, par la D900. Doit-on vous présenter les villages qui bordent cette fin d’itinéraire? Roussillon, Gordes, Ménerbes, Oppède, Bonnieux : ils surgiront devant votre pare-brise, au détour d’une courbe, remarquables villages-éperons. De quoi clore en beauté un circuit dans l’un des plus beaux territoires de France.