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L'Opéra Royal de Versailles : une salle à grand spectacle

Par Hugues Dérouard

En 1770, à la fin du règne de Louis XV, Versailles est enfin doté d’une salle de spectacle. Inaugurée pour le mariage du futur Louis XVI avec Marie-Antoinette, l’œuvre de Gabriel étonne encore par son décor raffiné et son ingénieuse machinerie.

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L'Opéra Royal de Versailles

Lorsque l’on pénètre dans l’Opéra Royal, c’est le silence qui l’emporte. La salle, tout habillée d’or et de bleu azur, aux proportions si harmonieuses, baignée d’une lumière qui sculpte les reliefs d’un décor foisonnant de moulures, bas-reliefs et drapés, est intimidante. Mais elle n’est pas contemporaine de Louis XIV !

Une salle de 1 000 places...

C’est surprenant pour un palais de cette importance – et quand on connaît la place du divertissement dans la vie de la Cour – mais Versailles n’offrait pas de salle de spectacle. L’Opéra Royal fut inauguré en 1770. Louis XIV avait bien sûr lancé l’idée d’un opéra, à l’extrémité de l’aile du Nord, mais son coût colossal lui valut de nombreux reports. En 1748, Ange-Jacques Gabriel, assisté du machiniste Blaise-Henri Arnoult, reprend les plans du projet de Mansart. Les travaux sont interrompus par la guerre de Sept Ans, reprennent, puis cessent à nouveau, faute d’argent. Ce joyau néoclassique fut finalement achevé à toute vitesse pour les festivités prévues pour le mariage de Louis Auguste – le futur Louis XVI – avec Marie-Antoinette, en 1770. La déclivité du terrain, à cet endroit, a permis d’installer en sous-sol d’impressionnant dessous de scènes qui pouvaient accueillir une machinerie très innovante pour l’époque : grâce à un système de treuils, il était possible d’élever le parquet du parterre au niveau de la scène. La salle ovale est modulable selon qu’elle doit accueillir opéras, bals ou festins. Autre innovation, les loges traditionnelles à l’italienne sont remplacées par de simples balcons, accueillant plus de mille spectateurs. Il s’agit du plus grand théâtre de Cour que l’on connaisse.

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L'Opéra Royal de Versailles
... Eclairée par 2 000 bougies

La salle a été réalisée tout en bois, par économie comme pour une meilleure acoustique. Seule une enveloppe de pierre sert de pare-feu. La décoration raffinée est signée du sculpteur Augustin Pajou. Son élégance tient à son plan ovoïde à l’italienne, aux harmonies de bleu, blanc et or, à ses colonnes et arcades garnies de miroirs au dernier étage, à la peinture du plafond central où figure Apollon distribuant des couronnes aux Muses, de Durameau. La réalisation fait alors l’unanimité : c’est « la plus belle salle qu’on ait jamais vue en Europe », s’enthousiasme le duc de Croÿ dans son journal. C’est le Persée de Lully qui l’inaugure lors du mariage du dauphin et de Marie-Antoinette le 17 mai 1770. Les témoignages laissent entendre que la complexité de la machinerie avait causé quelques maladresses dans le déroulement de ce grand opéra... Par ailleurs, le fonctionnement de cette salle était si coûteux – trois mille lampes à huile et deux mille bougies pour une soirée – qu’elle n’accueillit que très peu de représentations. On comprend mieux aussi la situation géographique de l’Opéra Royal : à l’extrémité de l’aile du Nord, tout près des réservoirs d’eau.