Un jardin potager
Fleurs de courgette, allées d'aubergines, choux romanesco : ce potager n’aurait rien d’extraordinaire si, au second plan, ne se détachait la silhouette du château de Chambord, hérissée de clochers, de tours et de lanternons. Plus loin, potimarrons et plants de tomates s’épanouissent dans les allées des anciennes écuries du maréchal de Saxe. Depuis quelques années, Chambord renoue avec son passé agricole. Des brebis de race solognote pâturent aux abords du château. La vigne pousse sur le site de l’Ormetrou (appellation Cheverny) de 14 hectares. Chambord aura même son chai, malgré l’abandon du projet initial porté par Jean-Michel Wilmotte en raison de la crise du Covid-19. Et le potager, donc, des jardins de Chambord. Plus d’une cinquantaine de variétés de légumes sont cultivées en bio pour les restaurants du domaine, les paniers d’épicerie et quelques bonnes tables de Blois. Le fumier de la garde républicaine est utilisé comme engrais et pour le paillage des cultures. Bientôt, un rucher d’abeilles noires de Sologne verra le jour. Ce virage maraîcher n’est que la dernière métamorphose d’un domaine qui en a connu bien d’autres.
Un ancien marais

Terrain de chasse de François Ier, d’Henri II et de Louis XIV, Chambord se pare d’un château superbe, qui deviendra le fleuron de la Renaissance française. La forêt autour abonde de gibier, mais les jardins sont d’abord réduits au strict minimum. Nous sommes sur un marais inhospitalier, et il faut attendre Louis XIV, puis Louis XV (sur les conseils de son beau-père Stanislas Leszczynski), pour voir les abords aménagés. Le Cosson est canalisé et une vaste terrasse est créée pour accueillir un jardin à la française. C’est ce jardin à la française du XVIIIe siècle, disparu durant l’entre-deux-guerres, que le domaine redécouvre depuis cinq ans. Restitué d’après une gravure de 1748, l’espace extérieur a nécessité seize années de recherches documentaires, de sondages archéologiques et de prospections géophysiques. Résultat : 6,5 hectares de pelouses, d’arbustes, d’arbres et de plantes au pied de la façade nord du château. Depuis les terrasses, le regard embrasse l’ensemble : les deux rectangles gazonnés sertis de topiaires d’ifs et ornés de broderies en fleur de lys, les allées bordées de fusains japonais... Tout autour, le moutonnement des arbres du domaine forestier (5 440 hectares clos de murs).
Un jardin à la française

L’ensemble nous rappelle que le grand château de Chambord, où nul roi n’osa vraiment s’installer, n’est qu’une petite clairière au sein d’une vaste forêt. Au nord du Cosson, les jardins à la française ont vu naître un « bosco », dont les carrés en quinconce reprennent le plan du célèbre escalier à double révolution du château. Les merisiers à fleurs doubles, alignés en rangées rectilignes, dispensent une ombre salutaire en été. Dans le parc, le règne du végétal ne s’arrête pas là. Une fleur de lys en pierre, symbole royal, coiffe la tour-lanterne, la plus haute tour du château. Un œil attentif aussi remarquer la présence d’hommes-feuilles dans l’escalier hors œuvre de l’aile royale, ou de feuilles d’acanthe sur divers modillons.
PRATIQUE
Comment visiter les jardins de Chambord ?
Pour accéder aux jardins du château de Chambord, il faut prendre un ticket d'entrée.
Quel est le prix de l'entrée du château de Chambord ?
Pour visiter le château et ses jardins, comptez 13 euros en plein tarif et 11 en tarif réduit. L'entrée est gratuite pour les enfants de moins de 18 ans et les ressortissant de l’Union européenne entre 18 et 25 ans.
Peut-on manger au château de Chambord ?
Il existe plusieurs points de restauration ouverts toute l'année dans le parc du château de Chambord, allant de la restauration rapide au restaurant plus gastronomique.