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Châteaux de la Loire : 5 seconds rôles de premier plan

Par Marine Guiffray

En Anjou, un choix compliqué s’impose aux indécis. Parmi les quelque mille châteaux qui composent le paysage, il y a de tout : forteresses, manoirs, demeures princières, logis Renaissance… Chacun a son originalité et son public, à l’image de ces cinq monuments aux styles bien différents.

Brissac, la vraie vie de château

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Château de Brissac

Acquis en 1502 par René de Cossé, premier seigneur de Brissac, le plus haut château de France – il compte sept étages et plus de 200 pièces ! –, entouré d’un superbe parc paysager aux arbres centenaires, est aujourd’hui la résidence du quatorzième duc de Brissac. Son propriétaire, le marquis Charles-André de Brissac, le dit : cette très haute bâtisse du XVIIe siècle bâtie sur les vestiges d’une forteresse médiévale est un peu « bizarroïde ». Il reste ici deux tours du XVe siècle qui semblent avoir été découpées à la hâte, là une fenêtre posée dans une embrasure, ailleurs des pierres d’attente qu’aucun mur n’a jamais épousées. Si cette façade composite d’inspiration Renaissance fait le charme de ce château de la Loire excentré, situé à moins de 20 kilomètres d’Angers, ce n’est pas son seul atout ! Ce qui le distingue, c’est l’atmosphère qui se dégage de son grand parc paysager, de ses vignes, de ses grandes pièces richement meublées, de son théâtre du XIXe siècle… Dans ce château appartenant à la même famille depuis cinq siècles, la vie ne s’est pas arrêtée.

Brissac pendant la Seconde Guerre mondiale

Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que l’on craignait que Paris et d’autres villes françaises soient bombardées, plusieurs demeures historiques en France servirent à stocker des oeuvres d’art menacées. Réquisitionné par les Musées nationaux en 1939, le château de Brissac fut à ce titre le plus grand dépôt privé du pays. Jusqu’en 1946, il renferma des trésors issus des collections du château de Versailles, du musée des Arts décoratifs de Paris, du palais du Sénat, du musée de la tapisserie d’Angers… C’est ainsi que la fameuse Tenture de l’Apocalypse se retrouva, pendant un temps, sur la table de la salle à manger !

Saumur, à l'épreuve du temps

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Château de Saumur

Ni palais Renaissance ni forteresse, le château de Saumur tel qu’il a été voulu par Louis Ier d’Anjou à la fin du bas Moyen Âge est unique en son genre. Construit plus d’un siècle avant que ne s’installe la mode des demeures d’agrément en France, il se différencie des châteaux forts, massifs et austères, par sa silhouette élancée digne d’un conte de Perrault. La célèbre miniature publiée dans le manuscrit des Très riches heures du duc de Berry le montre dans toute sa splendeur à l’aube du XVe siècle. Si les tours apparaissent aujourd’hui plus petites et que l’aile ouest a disparu, c’est que la vie du château de Saumur n’a pas été un long fleuve tranquille.

Une histoire mouvementée

Sa pierre de tuffeau est un matériau très fragile qui nécessite un entretien régulier. Fortement délabré à la fin du XVIIe siècle, proche de la ruine au début du XIXe siècle, le monument sera sauvé en devenant une prison d’État puis un arsenal, avant d’être racheté par la ville de Saumur en 1906 et de devenir un musée communal. Abîmé pendant la Seconde Guerre mondiale par une centaine d’obus, victime d’un glissement de terrain en 2001, le château fait l’objet de nombreuses campagnes de restauration depuis la fin des années 1990.

Montsoreau, une œuvre d'art ?

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Château de Montsoreau

Dans les pièces claires du château de Montsoreau, meubles et tableaux anciens sont absents. Pour les amateurs de sagas, l’histoire se révèle à première vue décevante... Que peuvent bien nous raconter les murs de ce palais, s’il n’y subsiste plus de traces de la vie passée ? Une oeuvre d’art qui en renferme d’autres, voilà ce qu’est le château de Montsoreau ! On le voit aujourd’hui comme il a été pensé au milieu du XVe siècle par Jean II de Chambes, personnage influent du royaume de Charles VII qui fut ambassadeur à Rome et à Venise. À l’époque, son architecture inspirée de la Renaissance italienne est particulièrement avant-gardiste. Elle précède d’une soixantaine d’années l’édification des autres châteaux de la Loire. D’aucuns disent d’ailleurs que Montsoreau est le tout premier château Renaissance de France. Construit dans le lit du fleuve, il était jadis entouré d’eau tel un palais vénitien. Mais abandonné par ses propriétaires, il tombe peu à peu en ruines à partir du XVIIIe siècle. Au XIXe siècle, il inspire peintres et écrivains romantiques (William Turner, Alexandre Dumas, Gustave Flaubert…), avant d’être entièrement restauré. Et depuis 2016, il est devenu un musée d’art contemporain.

Un château de roman

Au XIXe siècle, la silhouette romantique de Montsoreau inspira à Alexandre Dumas La Dame de Monsoreau (1846). Traduit dans de nombreuses langues, adapté en opéra et en films, ce roman a largement contribué à la notoriété du château dans le monde. D’abord publié sous forme de feuilleton, il est le deuxième volet d’une trilogie consacrée aux derniers Valois, avec La Reine Margot et Les Quarante-cinq. L’écrivain emprunte à la vie de Françoise de Maridor – elle devient Diane de Méridor sous sa plume –, épouse de Charles de Chambes qui a réellement vécu dans le château à la Renaissance, pour dérouler histoire d’amour et intrigues de cape et d’épée avec, pour toile de fond, le règne d’Henri III.

Château de Serrant, l'écrin des trésors

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Château de Serrant

« Je vois enfin un château en France ! », cette phrase, prononcée par Napoléon en parlant de Serrant, fait le bonheur des guides touristiques. Elle amuse également la propriétaire des lieux, la princesse de Merode Westerloo : « L’empereur a dû séjourner vingt minutes au château, en tout et pour tout. On lui a servi un dîner. Il a mangé un gigot de mouton à toute vitesse. » Un passage éclair qui marqua les esprits, mais aussi le château, qui garde de l’aventure une « chambre impériale » et nombre d’artifices censés charmer l’hôte de marque. Cela fait près de vingt-cinq ans que la princesse vit au château avec son époux. Elle est l’un des maillons d’une longue chaîne. Parmi les grandes familles qui marquèrent les lieux, notons les Brie, les Bautru, les Walsh et enfin les de la Trémoille dont descendent les actuels propriétaires. Depuis le cygne au coeur percé d’une flèche de la grille d’honneur, symbole des Irlandais en exil qui évoque les Walsh, jusqu’aux nombreux portraits qui parent les murs, les lignées successives laissèrent leur marque et un patrimoine mobilier extraordinaire qui fait la renommée du lieu. L’héritage le plus touchant du château est peut-être celui constitué par l’arrière-arrière-grand-père de la princesse. Son trésor est à l’abri dans la seule bibliothèque privée classée monument historique en France. Les livres se déploient sur sept mètres de haut. L’on remarque parmi eux des joyaux tels que la Description de l’Égypte, par les savants qui accompagnèrent Bonaparte ainsi qu’une première édition originale de L’Encyclopédie, de Diderot et d’Alembert.

Château de Plessis-Bourré, une élégante puissance

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Château de Plessis-Bourré

Érigé sur un domaine répondant au doux nom de Plessis-le-Vent, le château ne mit que cinq ans à sortir du sol. En 1473, l’oeuvre de Jean Bourré, confident du roi de France Louis XI, était accomplie. Rien ne semble avoir réellement altéré cet ouvrage qui témoigne à merveille de cette période de transition, entre le Moyen Âge et la Renaissance. Du passé, il a gardé le goût des forteresses aux larges murs. Du nouvel art de vivre qui s’annonce, il a su capter une certaine grâce, un promenoir à arcades, des fenêtres à meneaux ainsi qu’un confort intérieur. Passé de mains en mains, le château semble traverser les siècles sans s’altérer. En déambulant dans ces salles, on oublierait qu’il se retrouva un jour presque en ruines, sur le point de devenir une carrière de tuffeau. Jean Bourré lui aurait-il insufflé une promesse de jeunesse éternelle ? On raconte en tout cas que le premier propriétaire des lieux était adepte de l’Art royal. D’aucuns croient voir des symboles alchimiques, dispersés dans le domaine, notamment au niveau de la façade du Grand Logis et de l’escalier de France. Pièce maîtresse sur le thème : l’énigmatique plafond en bois de la salle des gardes sur lequel se croisent une sirène enceinte, une ourse portant des singes ou encore une tortue à queue de serpent.

Joutes festives

Des reconstitutions sont régulièrement organisées au château. Comme de nombreux édifices médiévaux, Plessis-Bourré accueille gentes dames, paysans et gueux pour assister à de grands tournois de chevalerie. Dans le galop des chevaux, l’Ordre de Saint-Michel, sous la bannière duquel Jean Bourré fut chevalier, revit le temps de week-ends festifs.