Le marais de Brière : la lagune mystérieuse
Le marais de Brière est l’un des plus petits parcs naturels régionaux ; il se partage entre un ensemble d’étangs, de tourbières, de roselières et autres zones humides, et des terres plus élevées – des îles – où se sont construits villages et hameaux.
Le saviez-vous ?
Couvrant 49 000 hectares, le marais de Brière est l’un des plus petits parcs naturels régionaux, mais c’est aussi l’un des plus densément peuplés. Il est situé aux portes de Saint-Nazaire, Guérande, Herbignac et Pontchâteau. C'est sans surprise qu'il se retrouve dans notre classement des 10 plus beaux parcs naturels régionaux de France !
Se sentir seul au monde
Sous la poussée régulière de la perche, le bachot file en silence sur les eaux immobiles. Comment est-il possible que, à quelques kilomètres plus loin seulement, l’autoroute de Saint-Nazaire soit en train de déverser des milliers de baigneurs sur les plages de La Baule et de Pornichet ? Ici, au beau milieu de la Grande Brière, vous êtes comme seul au monde. Peut-être même, si votre guide vous a conduit au centre du marais, ressentez-vous une forme d’inquiétude. Une agoraphobie provoquée par le panorama qui s’offre à votre regard. Devant, derrière, comme de chaque côté de l’embarcation, aux quatre points cardinaux, un canal rectiligne s’enfuit vers des horizons indiscernables, noyé dans la brume de chaleur. Pas une brise ; l’eau est un miroir dans lequel le ciel, les joncs, les libellules et les oiseaux, en s’y reflétant, composent une image aussi nette que l’original.
Le marais est immense. Sur la carte, du nord au sud, on mesure 14 kilomètres entre le point de vue des Fossés Blancs et le lieu-dit Pont-de-Paille ; d’ouest en est, on compte 9 kilomètres entre Bréca et Fédrun, où commence la Petite Brière. Près de Kerhinet, hameau constitué de caractéristiques chaumières briéronnes, le port de Bréca est un bon point d’embarquement pour glisser au coeur du marais. Le moyen de locomotion privilégié pour progresser dans ce monde lacustre est le même depuis que les hommes occupent le marais : le chaland, barque traditionnelle à fond plat.
Ecoutez les animaux
Au croisement de ces chemins d’eau, lequel de ces quatre larges canaux suivre ? Qu’importe. Avec leurs berges strictement parallèles, uniformément plantées de roseaux et de joncs, rien ne les différencie. D’après la carte, un repère géodésique est placé à l’intersection des canaux de Bréca du Nord, de Rosé et du Vieux Canal. Mais au rendez-vous, il n’y a rien. Nous nous félicitons tout de même que le ciel soit dégagé, ce qui permet de nous orienter d’après le soleil !
Le retour s’effectuera par quelques errances à travers l’ensemble de ces canaux, curées, chalandières… pour reprendre la gamme de termes employés pour désigner les chemins d’eau du pays des oiseaux. Sur une grande mare – une piarde, en langage briéron – des dizaines de canards se reposent. Le bachot coupe un discret sillage : il est levé par le museau d’un ragondin. Un mouvement de panique subit est celui d’une poule d’eau. Cet oiseau a un comportement absurde : lorsqu’il repère une apparition potentiellement dangereuse, au lieu de se tenir immobile pour passer inaperçu, il tente bruyamment de fuir ! Soudain, un mugissement laisse supposer qu’une vache erre dans le marais. Sourire du guide : c’est le cri du butor étoilé !
Il faut garder le doigt sur la carte pour ne pas perdre le fil de l’itinéraire, qui vaut autant par la poésie des noms des canaux empruntés que par la beauté des lieux. Nous voici entre le Copis Ardent et la curée Denis Vince, cap sur Fédrun où nous trouverons la curée de la Chalandière. Tout un programme. Enfin apparaît une présence humaine : c’est un chasseur, dans un autre bachot. Un vieil habitué du marais, si on en juge d’après la souplesse de son corps qui se ramasse puis se détend le long de la perche, tandis que la barque file régulièrement, sans le moindre à-coup.
Un lieu authentique
Ces quelques images d’une balade sont révélatrices de l’ambiance et des paysages du marais de Grande Brière. Car ce sont des jours et des jours qu’il faudrait pour en achever l’exploration systématique. Alors on découvrirait de nombreuses nuances, si ce n’est des atmosphères radicalement différentes. L’île de Fédrun, sur la côte est, paraît le village le plus typiquement briéron du marais, avec ses chaumières et ses maisons de pêcheurs. On peut y louer un bachot. Plus au sud, le Pont-de-Paille jouxte Trignac. Ici, dans les faubourgs de Saint-Nazaire, le lieu reste étonnamment authentique, du simple fait des pêcheries au carrelet, ces grands filets rectangulaires qu’on descend à l’eau et remonte à l’aide d’un treuil. Bréca, sur le côté ouest du marais, fait penser à la Camargue ; sans doute parce qu’on y organise des randonnées équestres sur de petits chevaux blancs, jumeaux de Crin-Blanc. Saint-Lyphard, un peu plus au nord, est le pendant de Fédrun.
Pour comprendre la vie d’autrefois en Brière

Se renseigner
Office de tourisme de Brière
Maison du Parc
Village de Kerhinet
44410 Saint- Lyphard
02 40 66 85 01 et parc-naturel-briere.fr
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