Les 10 lieux les plus isolés de France pour déconnecter
Assez de la foule, des villes en surchauffe, des injonctions à l’urgence, de la tyrannie des réseaux sociaux ? Pour échapper à un quotidien toujours plus aliénant, cap sur ces 10 petits coins de France où le temps est la valeur la mieux partagée.
Ile de Molène, une idée de « Finis Terrae »...
Des hommes qui bavardent devant des bateaux en cale sèche. L’accueil chaleureux et familial de l’hôtel L’Archipel. Un sentier solitaire longeant les côtes est et sud. Le vent d’ouest. L’odeur du goémon frais. Le soleil – quand il brille ! - irisant la mer bleue verdâtre. Le roulement des cailloux dans le ressac. Des murets de pierre sèche. L’herbe spongieuse. Les toits gris du village… Ainsi est Molène, l’une des îles du Ponant, au large du Finistère. Un peu moins de 150 habitants, dont une poignée d’enfants encore scolarisés sur place. Deux à trois pêcheurs. Un luxe de tranquillité !
Mille Etangs, le petite Finlande de Haute-Saône
Il flotte un air de Scandinavie dans ce territoire perché entre Luxeuil-les-Bains et les Vosges. Piqué d’étangs et de fermes, le plateau renvoie l’image d’une France rurale oubliée, celle où l’on devait compter sur ses seules forces pour supporter le froid hivernal. Fréquenté par des touristes néerlandais et allemands, ce bout du monde rude et intègre, encore peu connu des vacanciers français, a tout pour séduire les fondus de nature. Lacs bordés de feuillus et de sapins, tourbières et chalets de pêche, balades pédestres et barbecues… : les Mille Etangs façon Robinson.
Le Boziu, un lieu secret corse
C’est l’un des écrins les plus méconnus de Corse. Perdue du côté de la Castagniccia, cette haute vallée à l’accès « impossible » est un défi à l’occupation humaine. Une poignée de villages et sa centaine d’habitants s’accrochent sur des pentes abruptes, entre chapelles romanes et châtaigneraies impénétrables. L’arrivée par la route dégage des perspectives uniques sur les pentes boisées et les hameaux inaccessibles, 100% corses. Erbajolo, Focicchia, Castellare-di-Mercurio (superbe village perché), Sermano, Bustanico… Quelques gites, des maisons d’hôtes, des petits villages… Le bonheur corse.
Le Jabron, vivre en silence dans le sud de la France..
Perdue aux marges des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes et de la Drôme, cette longue vallée campagnarde préserve son intimité provençale autant qu’elle vibre d’initiatives culturelles. Bordée au sud par la Montagne de Lure, elle aligne sous un ciel souvent bleu une poignée de villages et de hameaux paysans, rudes et isolés. Mais pas abandonnés. Depuis plusieurs années, la vallée revit grâce à une communauté de néo-ruraux experts en thérapies douces, agriculture biologique, stages de cuisine, animations musicales… Pour des vacances ressourçantes !
Le Minervois, villages-refuges occitans
On connait ses vins, gorgés de soleil. Moins son terroir, situé au sud du Parc naturel régional du Haut-Languedoc, entre Hérault et Aude. À de rares exceptions, cette région naturelle occitane n’est pas entrée dans le tourbillon des migrations estivales. Et c’est tant mieux. Avec sa rusticité méridionale et ses territoires encore en "zones blanches" (sans réseau mobile ni 4G, comme vers Ferrals-les-Montagnes), le Minervois déroule un chapelet de villages liés à la vigne, une terre calcaire émaillée de surprises. Minerve en est une, petit joyau médiéval. La circulade d’Aigne, une autre, comme les gorges de la Cesse, les chapelles romanes, l’abbaye de Caune-Minervois… Surprise au Sud !
La Hague, un air d’Irlande
On lui accole une image « nucléaire », avec son usine de traitement de déchets radioactifs. Passée cette verrue disgracieuse et inquiétante, la presqu’île est une formidable péninsule sauvage. Assailli par les tempêtes, ce cap de prairies maillé de murets et de haies se garde de la mer à coups de maisons de granit, basses et sommaires, serrées les unes aux autres. Les petites routes plongent et s’élèvent dans ce décor d’Eire, livrant des points de vue solitaires sur la Manche, en baie d’Ecalgrain, au Nez des Voidries. Des gites et des maisons d’hôtes y attendent les contemplatifs…
Le Tanargue, terre de vacances nature
Isolée au sud-ouest de l’Ardèche, cette montagne échappe complètement aux grands flux touristiques d’un département célébré pourtant comme destination de vacances. Avec son relief granitique altier et ses hautes pâtures pour moutons transhumants, il se drape de solitude, parcouru de chemins où l’on ne croise que de rares marcheurs. À ses pieds, des villages « oubliés », Loubaresse (25 habitants), Valgorge, Borne… Depuis les cols du Tanargue, on devine la ligne de partage des eaux, l’influence océane et méditerranéenne. Un « angle mort » géographique revivifiant !
La haute Soule, antre de l’identité basque
Du pays basque, la Soule n’est pas la plus esthétique. Ici, pas de fioritures sur les maisons, plutôt un air d’austérité. Au pied des reliefs pyrénéens, Saint-Engrâce ravira cependant les fans de confins et de régions naturelles préservées. Au bout de 11 kilomètres de route tortueuse, l’arrivée dans ce village cul-de-sac est saisissante : multitude de « quartiers » aux noms basques perchés sur les versants ; vieux trinquet posé à la croisée des hameaux ; église rurale modèle ; tombes du cimetière aux disques hélicoïdaux… Au cœur de la montagne, la culture basque est vivante.
Les Monédières, pays buissonnier au centre de la France
En Corrèze, plusieurs fiefs peuvent revendiquer un isolement propice à la déconnexion. C’est le cas des Monédières, petit massif reconnaissable à ses sucs et à ses puys arrondis. Terre de bruyère, de myrtilles sauvages et d’élevage, son dépeuplement lui a donné des allures de sanctuaire naturel. Entre sapinières, landes violettes et prés à vaches, les petites routes sont délicieusement désertes. Les rares villages se tiennent coi. Treignac livre ses belles maisons de pierre dégringolant vers la Vézère, Lestards une inédite église au toit de chaume… Un sanctuaire apaisant.
Lacs du Morvan, des vacances en forêt près de Paris…
Beau terrain de jeu pour citadins, le massif du Morvan et ses « zones blanches » (sans réseau mobile ni 4G) n’est qu’à 3h de route de la capitale. Même au plus fort de l’été, ses trois lacs majeurs conservent une virginité qui les place sans contestation dans la catégorie des territoires discrets. Les Settons, le plus connu des trois, se pratique aisément à vélo, de hauteurs boisées en hameaux isolés. Le pourtour du lac de Pannecière, le plus grand, regorge de chemins forestiers perdus. Magnifique en automne, à l'occasion d'un week-end ! Saint-Agnan, enfin, est entouré de vertes prairies et de légendes morvandelles. Intrigant…