Les 10 plus beaux édifices religieux des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle
Un florilège de cathédrales, de basiliques, d’églises et d’abbayes jalonne le parcours des quatre principaux chemins français vers la cathédrale de Sainte-Jacques de Compostelle, les voies d’Arles, du Puy-en-Velay, de Vézelay et de Tours. Marcheurs et visiteurs ont ainsi l’occasion de découvrir parmi les plus beaux édifices romans et gothiques de l’Hexagone.
La basilique de Vézelay, le roman bourguignon au firmament
Au sommet de la « colline éternelle » de Vézelay, en Bourgogne, la basilique Sainte-Madeleine brille par son architecture romane, en témoignent ses splendides portail et chapiteaux sculptés. Bâtie au XIIème siècle, elle rappelle la présence ici, dès le IXème, d’un monastère bénédictin, devenu un haut lieu de pèlerinage pour avoir abrité les reliques de Sainte-Marie-Madeleine. Symbole de la chrétienté, la colline de Vézelay a vu partir la troisième croisade, en 1190, et demeure un lieu très fréquenté par les pèlerins du chemin de Saint-Jacques.
L’abbatiale de Saint-Gilles-du-Gard, grand témoin du chemin d’Arles
Première étape du chemin d’Arles vers Saint-Jacques de Compostelle, l’abbatiale de Saint-Gilles, en Camargue, a été édifiée au XIIème siècle. Sa façade sculptée de style roman, son escalier à vis et son immense crypte rappellent qu’elle fut jadis beaucoup plus grande, mesurant près de 100 m de long avant les démolitions effectuées par les protestants et à la Révolution. Parce que saint Gilles aurait vécu ici (l’abbatiale abrite son sarcophage), le lieu fut au Moyen-Âge le 4ème site de pèlerinage du monde chrétien, après Jérusalem, Rome et St-Jacques de Compostelle.
Rocamadour, la prodigieuse cité mariale
Site de pèlerinage et sanctuaire millénaire, « Plus beau Village de France » et grande cité touristique, Rocamadour est sans conteste l’un des lieux les plus remarquables des chemins de Saint-Jacques (c’est une variante du chemin du Puy-en-Velay). Etagée sur plusieurs niveaux au flanc d’une falaise séparant la vallée de l’Alzou du causse de Gramat, dans le Lot, la cité perchée est visitée par les pèlerins venus se recueillir devant la Vierge Noire. Les sites religieux (basilique, chapelle, crypte…) cohabitent avec quantité de magasins de produits locaux.
Le Puy-en-Velay, capitale religieuse
De tous les pores de sa pierre volcanique, la préfecture de la Haute-Loire suinte la religiosité. Cela est surtout vrai dans la ville haute, quartier épiscopal dominé par la célèbre statue Notre-Dame-de-France, élevée 132 mètres au dessus de la cité. À ses pieds, un écheveau de ruelles est bordé de chapelles et d’églises, de congrégations religieuses et de gites pour pèlerins… C’est à partir du Puy-en-Velay, en 950, que l’évêque Godesac entreprend le voyage vers Saint-Jacques. Il initie alors la Via Podiensis, un chemin emprunté depuis par des milliers de pèlerins.
Abbaye de Conques, étape cultuelle en Rouergue
Autre sanctuaire de pèlerinage sur le chemin de Saint-Jacques (Via Podiensis), cette abbatiale romane au célèbre tympan se niche au cœur du Haut-Rouergue, dans l’Aveyron. Élevée à l’emplacement d’une basilique du Xème siècle, elle se caractérise par les dimensions généreuses de sa nef et du transept, un « vaisseau central » long mais étroit permettant d’accueillir des centaines de pèlerins. Sauvée au XIXème siècle par Prosper Mérimée, après son abandon au lendemain de la Révolution, l’abbatiale Sainte-Foy et son village restent voués à l’accueil des pèlerins.
Abbaye Saint-Pierre de Moissac, l’excellence romane
Un portail, un cloître… what else ? À eux seuls, ces deux éléments valent le voyage à Moissac, dans le Tarn-et-Garonne. Le portail et son tympan forment un décor exceptionnel du XIIème siècle, illustré par le chapitre IV de l’Apocalypse selon Saint-Jean. Le cloître se déploie autour de 76 chapiteaux dont certains sont finement historiés, une merveille d’art roman. Entamé au Moyen Âge, ce monastère bénédictin fut l’un des plus en vue du monde chrétien occidental. Remarquablement conservé dans cette ville médiévale, il se trouve sur la voie du Puy.
Sanctuaire de Lourdes, dévotion pèlerine
Placée sur la voie du Piémont pyrénéen, qui joint Montpellier à Saint-Jean-Pied-de-Port, Lourdes n’est plus à présenter. Des millions de personnes viennent chaque année se recueillir et prier dans la grotte de Massabielle (dite des Apparitions) et les trois basiliques de la cité, l’Immaculée Conception, Notre-Dame du Rosaire et Saint-Pie X (église souterraine). Y croiser des pèlerins à pied se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle ajoute donc une touche de religiosité à cette cité pieuse et bienveillante… qui n’oublie pas non plus le commerce spirituel.
L’abbaye de Saint-Sever, le relais du sud-ouest
Au sud de Mont-de-Marsan, dans les Landes, l’abbaye de Saint-Sever est l’une des étapes clefs de la voie de Tours vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Fondée à la fin du Xème siècle, l’ancienne abbaye bénédictine, typique de l’art roman, s’impose dans la ville par ses dimensions inhabituelles, 71 mètres de long et 31 mètres de large, et par sa conception inédite autour d’un chevet monumental à sept absides, forme rare inspirée de Cluny II. L’ornementation intérieure, illustrée par les décors sculptés et le cloître, contraste avec la sobriété qui prévaut à l’extérieur.
Cathédrale de Chartres, quintessence gothique
La voie de Tours est précédée du tronçon Paris-Tours, qui débute au pied de la tour Saint-Jacques, dans la capitale. Dès lors, le pèlerin passera par Chartres, où se dresse la cathédrale Notre-Dame, l’un des plus grands édifices gothiques de France. Premier monument français inscrit au patrimoine mondial par l’UNESCO, en 1979, il domine la ville et sa campagne, visible des lieux à la ronde. Bâtie au XIIIème siècle, la cathédrale fut l’objet d’un pèlerinage à la Vierge, très populaire dans l’Occident médiéval. Elle reste de nos jours un haut lieu de la chrétienté.
Cathédrale de Saint-Bertrand-de-Comminges, halte occitane
Appuyée sur le piémont pyrénéen, la cathédrale Notre-Dame de Saint-Bertrand-de-Comminges (XIIème - XIVème), en Haute-Garonne, prend place sur un ancien site gallo-romain. L'édifice connait un véritable rayonnement sous l’influence du pape Clément V, ex-évêque du lieu. C’est sous son règne qu’il prend sa forme actuelle, avec une nef et des chapelles gothiques. Sa décoration est remarquable, notamment son chœur aux boiseries polychromes et ses 66 stalles sculptées. Ouvert sur la montagne, le cloître est une parfaite « aire de repos » pour les pèlerins.