Entre Collioure et Aix-en-Provence, sur les pas des peintres
Collioure et Aix-en-Provence, deux villes du sud érigées en véritables muses par de grands maîtres de la peinture. Suivez le guide pour découvrir des sites de mémoire en Provence et dans le Roussillon.
Collioure, « la cité des fauves »
Charmant petit port de pêche, Collioure a inspiré depuis un siècle les peintres qui ont été séduits par la beauté de son site, sa luminosité intense et ses couleurs vives. Un circuit pédestre « Le chemin du fauvisme » permet de découvrir, au départ de l’Espace Fauve quai de l’Amirauté, 20 reproductions de tableaux majeurs des deux maîtres fauves que sont Henri Matisse et André Derain, sur les lieux mêmes où ils ont été peints.
C’est ainsi que l’on est projeté à l’été 1905 quand Matisse invite son ami Derain à le rejoindre. Tout en confrontant leurs recherches, ils peignent dans l’exaltation le village, le port, le phare, les barques catalanes… en utilisant des couleurs très vives, expressives et non plus réalistes, posées en larges aplats contrastés. Au Salon d’Automne 1905 à Paris, leur peinture « violente » déclenche le scandale. Un critique d’art parle de « cage aux fauves ».
Aix-en-Provence, le pays de Cézanne
L’âme de Paul Cézanne plane toujours sur la cité aixoise. Des rues ouatées du quartier Mazarin aux courbes envoûtantes de la Sainte-Victoire, de l’émouvant atelier-musée sur la colline des Lauves à la bastide familiale de Jas de Bouffan, le peintre impressionniste est le meilleur ambassadeur d’Aix-en-Provence et de sa montagne iconique.
Natif d’Aix, Paul Cézanne exprime dans ses toiles une relation intime au paysage aixois. Une promenade dans la ville dévoile les lieux qui ont marqué sa vie. Tout rappelle le souvenir de cet artiste farouche et solitaire. Pour voir « avec ses yeux », les sites et paysages qu’il a immortalisés, cinq chemins balisés conduisent notamment aux carrières « géométriques » de Bibémus, au Pont des 3 Sautets… à l’atelier des Lauves sur les hauteurs d’Aix.
L'atelier de Paul Cézanne
Cézanne fait construire en 1901 cet atelier avec vue sur la montagne Sainte-Victoire, « le motif » cézannien qui l’a rendu célèbre. Son chevalet, sa palette, les objets modèles de ses natures mortes, dessins et aquarelles font ressentir avec émotion sa présence. Jusqu’à sa mort en 1906, il y reçoit son ami Émile Bernard et de jeunes admirateurs Braque et Picasso qui en feront le fondateur du cubisme. De l’atelier, une promenade sur le chemin de la Marguerite est une invitation à confronter la montagne Sainte-Victoire aux 10 tableaux peints par l’artiste à cet endroit.
Philippe Cézanne, le souvenir du maître
