Une journée avec les pêcheurs de coquilles Saint-Jacques
A chaque région, son trésor. Dans les Côtes d’Armor, il en est un qui ravit les plus gourmands, c’est la Coquille Saint-Jacques, l’or blanc de la Baie de Saint-Brieuc. Embarquez avec nous !
La Saint-Jacques, symbole de la Baie de Saint-Brieuc
La coquille Saint-Jacques, tout le monde la connait. Elle est l’un des mets que les français aiment à retrouver dans leurs assiettes, notamment au moment des fêtes de fin d’année. Sa chair tendre et savoureuse fait de ce coquillage un aliment d’exception prisé aussi bien par les consommateurs que par les plus grands chefs cuisiniers. Ce que l’on sait moins à propos de ce bivalve, c’est que sa pêche est soumise à de nombreuses législations afin, avant tout, de préserver ce mollusque cher aux côtes françaises et plus précisément aux Côtes d'Armor.
Une réglementation stricte
D’octobre à mars, elle est autorisée à raison de deux sessions de 45 minutes par semaine, afin de permettre un renouvellement règlementé des coquilles. Depuis les années 90, ce sont les organisations professionnelles des pêcheurs en collaboration avec l’administration des Affaires Maritimes qui gèrent cette pêche et veillent au bon respect des cycles de reproduction de l’espèce. Les quotas sont très stricts et les coquilliers travaillent sous bonne surveillance, avec la présence quasi permanente d’un avion ou encore d’un hélicoptère, et d’une navette des douanes. Une trêve hivernale est observée juste après les fêtes de fin d’année mais les coquilliers peuvent toutefois partir en pêche spéciale durant 4 jours, et ce pendant 2 heures, sans quota particulier afin de préparer les fêtes locales à venir.
Le Gisement de la Baie de Saint-Brieuc est le plus important de France
Si la Saint-Jacques est le symbole de la Baie de Saint-Brieuc, c’est parce que l’on y trouve l’un des plus importants gisements nationaux, avec 150 000 hectares, représentant à lui seul presque la moitié de la production française. De plus, la pêche cesse avant la formation du corail, permettant à la noix de se développer davantage que dans d’autres régions, ce qui lui vaut l’appellation de « Coquille Blanche ».
D’Erquy à Loguivy-de-la-Mer, ce sont des centaines de bateaux qui vivent de cette pêche chaque hiver, comme le Gimaco et son propriétaire, Gilles Bocher. Fils de pêcheur et patron depuis plus de 20 ans, Gilles est un habitué de cette mer qu’il connait sur le bout des doigts. Accompagné de 4 de ses hommes, Gilles part ce jour-là au petit matin pour une pêche spéciale de 2 heures au large de Saint-Brieuc. Après 45 minutes de navigation, le chalutier largue les dragues en pleine mer, par 30 mètres de fond, pour y récolter les coquilles qui reposent sur les fonds sablonneux.
Qu'est-ce que la drague ?
La drague est le nom donné à l’engin métallique qui permet la pêche des coquilles. Cette grande poche aux anneaux de métal de taille réglementée est trainée sur les fonds marins et, à l’aide d’une barre dentée, les sédiments sont remués afin de permettre une meilleure prise.
Après environ une vingtaine de minutes de drague, les pêcheurs remontent l’armature à l’aide d’un palan afin de vider la prise de cette pêche sur le pont. Durant la drague suivante, les hommes de Gilles trient immédiatement les coquilles, dont la taille minimum réglementaire doit être de 10,2 centimètres, en les mettant en bacs puis en sacs de 25 à 30 kilos. Les plus petites seront remises à l'eau pour leur permettre de continuer leur croissance.
Ce jour-là, en 2 heures, c’est environ 1,5 tonne qui sera ramenée au port de Loguivy-de-la-Mer, avant de partir vers les sous-traitants qui se chargeront de les préparer avant qu'elles ne finissent dans les assiettes des plus gourmands!