4 bonnes raisons de se balader dans les vignes de la Côte Vermeille
Couchés sur les toiles de Derain et Matisse, les plus grands peintres du fauvisme, les paysages de la Côte Vermeille se découvrent avec bonheur et pas qu'en automne. A l’heure où les caves sont en effervescence ou pendant la taille, en route pour une balade sur les coteaux vineux, de Collioure à Banyuls.
1 - Admirer les vignes en terrasses
Venant s’échouer dans les eaux de la Méditerranée, les derniers contreforts des Pyrénées offrent depuis Collioure et jusqu’à Cerbère, leurs pentes abruptes couvertes de vignes. Là, poussent grenache noir, syrah, mourvèdre ou encore carignan, autant de cépages qui alignent leurs rangs sur des terrasses façonnées par l’homme depuis l’Antiquité.
Des kilomètres de murets de pierre sèche
En empruntant des tronçons du GR 10 au départ de Collioure, Port-Vendres ou Banyuls, ce ne sont que murets de pierre sèche qui strient le paysage de leurs lignes tour à tour horizontales, obliques et verticales. Certains prétendent que cet aménagement aurait été initié par les Templiers. Toujours est-il qu’aujourd’hui on compte 6000 km de murets permettant de limiter l’érosion des sols.
Se balader le long de ces « agulles » ou rigoles, est un vrai bonheur. Mais attention, mieux vaut être bien chaussé car les pentes peuvent attendre 25 voire 50 % ! Depuis les vignes, les coups d’œil sur la mer sont tout simplement sublimes. Nous, on a surtout aimé le point de vue sur les vignes réhaussées de leur casot, ces abris de pierre, juste à la sortie de Collioure en filant vers Port-Vendres. Partout, les vignes dévalent les pentes. Somptueux !
Se régaler
Faites une halte au 5ème Péché (Collioure). Juste pour le plaisir de découvrir la créativité du chef Masashi Lijima, qui joue sur le mélange de la cuisine française et des saveurs japonisantes. Menu à partir de 39 €.
Visiter le musée Maillol
Originaire de Banyuls-sur-Mer, le sculpteur avait installé son atelier dans l’ancienne métairie reconvertie aujourd’hui en musée. Il faut se perdre sur une petite route isolée pour découvrir l’endroit où il aimait venir méditer, peindre et sculpter. (5 €/adulte et 4 € pour les + de 11 ans). Infos sur Musée Maillol.
2 - Se balader de tours en forts
En prenant un peu de hauteur, la côte dévoile ses contours taillés par le vent et la mer. Accrochées dans l’azur, des sentinelles de pierre semblent veiller sur ce paysage marqué par le sceau du schiste. Des forts, des tours de guet qui servaient autrefois à la défense de ce territoire entre France et Espagne.
Imperturbables sentinelles de pierre
Campé au-dessus de Collioure, le fort Saint Elme bâti sur une tour de garde érigée par les Maures au VIIIème siècle puis remanié par Vauban, a longtemps servi à veiller sur la terre des Rois de Majorque. En lien avec les Tours de la Madeloc et de la Massane, il s’inscrivait dans un système de communication à travers des signaux de fumée. Aujourd’hui, le fort se visite et offre une collection d’armes médiévales et Renaissance. Quant aux deux tours, elles apostrophent de leur silhouette une terre farouchement catalane. Leur point commun ? Une vue à couper le souffle.
Le conseil de Détours en France
L'idéal pour découvrir le fort Saint-Elme est de suivre une visite guidée. On y apprend plein d'anecdotes sur ce bastion, propriété privée d'un passionné. Pour amuser les enfants, vous pouvez y accéder en petit train (10,50 € petit train + visite). Visite seule 6 €/adulte, gratuit pour les moins de 12 ans.
Si la route pour grimper jusqu’aux tours est parfois étroite, la vue à 360° qu’elles offrent méritent tous les efforts. Notre coup de cœur ? Une randonnée au départ de Banyuls de 6 h sur le GR10 à travers châtaigneraie, cistes et genêts, pour atteindre la ligne de crêtes et la Tour de la Madeloc. La vue du Cap Leucate au cap Creus est somptueuse. En redescendant à travers vignes en direction de Port-Vendres puis de Banyuls, une chapelle mérite que l’on s’y attarde. Silhouette blanche sur fond de pins, chênes verts et liège, Notre Dame de la Salette apparaît, virginale, dans sa solitude. Une solitude seulement troublée chaque second dimanche de septembre lorsqu’une foule de pèlerins vient lui rendre hommage.
3 - En profiter pour s'offrir une dégustation
Impossible de venir sur ces terres vineuses sans céder au plaisir de pousser la porte des caves. En redescendant des coteaux striés de ceps, il faut se laisser aller aux délices de la dégustation. Plusieurs domaines ouvrent leurs portes, faisant toute la lumière sur cette AOC Collioure déclinée en rouges charpentés, blancs aux arômes de fruits à noyaux ou encore rosés à déguster avec quelques rondelles de fuet catalan, cette incontournable et typique saucisse sèche. Ne pas rater également les VDN autrement dit, les vins doux naturels.
Blanc, rosé, rimage, ambré, tuilé, hors d’âge ou rancio, ces vins-là expriment tout le soleil du Roussillon et la rudesse de cette terre semée de schiste. Nous, on a craqué pour ces Banyuls élevés en extérieur dans des bonbonnes de verre et notamment le Grand Cru Doux Paillé de la Cave de l’Etoile. Ces arômes de fruits confits, de miel et de caramel restent longtemps en bouche et en mémoire.
4 - Faire une pause gourmande
Les anchois
Gorgée de soleil, battue par la tramontane, cette terre sait aussi se faire douce et gourmande. Si les vins restent l’un des fleurons de la côte, les anchois en sont un autre. Fierté de tout un département, la pêche aux anchois était hier une véritable tradition. Au début du XXème siècle, pas moins de cinq cents personnes et une centaine de barques catalanes étaient dévolues à cette économie.
Salué en 1994 par l’obtention du label « site remarquable du goût », ce savoir-faire récompense ces pêcheurs-vignerons qui ont su puiser leur singularité dans la mer et la montagne. Si aujourd’hui la Méditerranée leur fournit peu d’anchois, la salaison s’effectue toujours sur place. Il suffit pour s’en rendre compte de pousser la porte de quelques établissements de renom à Collioure. Parmi eux, Roques saleur depuis 1870 et qui ouvre son atelier à la visite.
Du vinaigre au parfum de Banyuls
Autre star du coin, le vinaigre. Terre de vins, la côte Vermeille se devait de faire du vinaigre. Surtout depuis que Nathalie Lefort de la vinaigrerie La Guinelle s’est attelée à la tâche. Dans sa maison de Cosprons, un tout petit village, elle élabore des vinaigres rouges et blancs aussi aromatiques, qu’élégants. Notre préféré ? Celui à la cannelle et au clou de girofle.
La Guinelle élabore dans le secret de ses barriques, des vinaigres de vins de Banyuls blancs ou rouges.
- Agence de développement touristique des Pyrénées Orientales - Infos touristiques - Voir la fiche
- Office de tourisme de Banyuls-sur-Mer - Infos touristiques - Voir la fiche
- Office de tourisme de Port-Vendres - Infos touristiques - Voir la fiche
- Office de tourisme de Collioure - Infos touristiques - Voir la fiche
- Poissonneries de la Côte Catalane - Producteurs (métiers de bouche) - Voir la fiche
- La Guinelle - Producteurs (métiers de bouche) - Voir la fiche
- Etablissements Roque - Producteurs (métiers de bouche) - Voir la fiche
- Domaine Pietri-Géraud - Vins et spiritueux - Voir la fiche
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- Casa Païral - Hôtel - Voir la fiche
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