Grotte de Lascaux, les 10 infos à savoir
Lascaux est la grotte la plus célèbre du monde. Fermée au public depuis 1963, elle est l'objet d'études continuelles qui livreront peut-être des clés sur la spiritualité des magdaléniens. Une reproduction intégrale de ce chef d'œuvre a ouvert en décembre 2016 au Centre International de l’Art Pariétal à Montignac, aussi appelé Lascaux IV. Avant d’aller faire un tour dans le Sud-Est de la France, voici 10 infos à savoir sur la grotte préhistorique la plus connue au monde.
Une découverte inattendue
Tout ou presque a été dit sur la grotte de Lascaux. Les conditions de sa découverte inopinée, tout d’abord, comme une scène de La Guerre des boutons. Quelques garnements, par cette fin d’été 1940 de mauvais augure, explorent les crevasses de leur village de Montignac, au coeur du Périgord noir.
Emmenés par Marcel Ravidat, 17 ans à l’époque, ils s’aventurent, découvrent tout un système souterrain. Le secret des potaches ne résiste guère et l’on revient de façon plus officielle avec l’instituteur du village. À peine dix jours plus tard, l’abbé Breuil, la sommité du moment, est à pied d’oeuvre et reconnaît immédiatement l’importance de la découverte.
La naissance de l'art
Par une procédure expéditive, le site est classé au lendemain de Noël. Par sa puissance esthétique, ensuite : avec son millier de figures peintes, ses innombrables signes gravés, Lascaux est la plus riche de toutes les grottes ornées. Les sarabandes d’animaux qui y cavalent fascinent aussi bien le grand public que les intellectuels. Georges Bataille n’y voit rien moins que la naissance de l’art.
Picasso prononce la sentence définitive : « Nous n’avons rien appris. » Par les problèmes de conservation, enfin. Après avoir accueilli des milliers de visiteurs quotidiens pendant les années 1950, la grotte est en mauvais état. Les champignons y prolifèrent à cause de la lumière et de l’augmentation de la température.
André Malraux prend un arrêté de fermeture totale en 1963. Depuis, Lascaux n’est plus ouverte qu’à quelques spécialistes triés sur le volet, n’autorisant que de rarissimes passe-droits (comme celui dont ont bénéficié le président Sarkozy et son épouse en septembre 2010). Pour les autres, les visites sont interdites, il faut se tourner vers Lascaux IV pour avoir un aperçu de la grotte.
Le saviez vous ?
L’une des énigmes de Lascaux est à plus de 5 mètres de profondeur : celle de l’homme à tête d’oiseau. L’homme fait face à un bison éventré ; un oiseau fiché dans un pieu est à ses côtés. Un mystère qui aurait à voir avec la mythologie des premiers hommes.
Les polémiques internationales accompagnent régulièrement les communications du Conseil scientifique. C’est que Lascaux, inscrite depuis 1979 au patrimoine de l’Unesco avec les autres grottes ornées de la vallée de la Vézère, est un bien universel que suivent avec beaucoup d’attention des observateurs sourcilleux à travers le monde.
Grotte sacrée ou sacralisée ?
Nul doute qu’elle est entrée dans le périmètre des sites sacrés de notre patrimoine, mais la grotte était-elle elle-même, à l’époque de sa création par des artistes magdaléniens (il y a environ 18 000 ans), un lieu sacré ? Nous sommes beaucoup moins sûrs de ce fait, même si divers indices concourent à lui donner une réelle dimension symbolique.
Le premier est le peu de représentations de cervidés sur les parois. C’était pourtant les animaux les plus abondants, ceux qui fournissaient la chair pour se nourrir, la peau pour se vêtir, les os pour fabriquer des sagaies. Le fait que les magdaléniens aient privilégié les félins, les rhinocéros ou les effrayants aurochs laisse à penser qu’ils donnaient à ces espèces une importance, un sens différent.
Les grottes ouvertes au public
Visiter le Centre International de l’Art Pariétal à Montignac.
Pour d’évidentes raisons de protection, la plupart des grottes ornées ne se visitent pas et leur emplacement est indiqué de façon volontairement imprécise sur les cartes pour décourager le pillage. Certaines sont cependant ouvertes au public. En voici une sélection :
- Arcy-sur-Cure (Yonne)
- Bédeilhac et Niaux (Ariège)
- Le Bugue, Les Combarelles, Font-de-Gaume et Rouffignac (Dordogne)
- Cougnac, Pech-Merle et Rocamadour (Lot)
- Pair-Non-Pair (Gironde)