L'Alpe-d'Huez : les 21 virages du Tour de France
La montée vers l'Alpe-Huez, une mythique ascension ponctuée de 21 lacets très courts numérotés. Du grand spectacle sur le bord de la route comme à la télévision.
Le 25 juillet 2015 : rendez-vous pour la 20ème étape Modane-Valfréjus-Alpe d'Huez, soit 110 km de suspens. Pour la 29ème fois, les coureurs du tour partent à l'assaut de cette montée mythique.
La montée de l'Alpe-d'Huez, une étape décisive du tour de France
« Le Tour se gagne à l’Alpe », assure l’écrivain passionné de vélo Jean-Paul Vespini. « L'Alpe bouillonne de toute l'alchimie propre à l'épopée cycliste. Elle devient le passage obligé, l'étape clef, la grimpée reine, le jour stratégique où le Tour se gagne ou se perd. Voilà le vrai succès de l'Alpe, la montée joue toujours le rôle de justicier. »
Du monde au bord de la route
Au départ de la petite ville de Bourg d’Oisans, l’ascension s’éternise sur 13,1 km - 1073 mètres de dénivelé avec des pentes à 12 % au kilomètre 6,5. La route serpente au fil de vingt-un mythiques lacets très courts... qui portent chacun le nom d’un vainqueur ! Voici Coppi, Zoetemelk, Herrera, Hinault, Bugno… A chaque virage, c’est l’Histoire et ses rois de la route qui contemplent et narguent le cycliste ! Mais la vraie star de l'Alpe, un temps surnommé « montagne des Hollandais » tant ils gagnaient souvent, n'est-ce pas le public ?
Chaque étape, quelque 500.000 aficionados, arrivés quelques jours plus tôt en voiture, à moto ou en camping-car, s’amassent le long de la route, formant jusqu'au plateau une chaîne humaine ininterrompue. Marco Pantani, triomphant en 1995 et 1997, dira avoir « grimpé à l’aveuglette au milieu de cette mer de gens qui s’ouvrait devant (lui) ». La foule colorée, massive, qui applaudit, qui crie, qui porte, qui transcende les coureurs, mais qui effraie aussi. Greg Lemond, apeuré, laissera Bernard Hinault, en 1986, fendre la foule à sa place. On se souvient encore, en 1999, de l’Italien Giuseppe Guerini, en tête, renversé par un spectateur en train de prendre une photo – cela ne l’empêchera pas, heureusement, de remporter l’étape.
Un p'tit chrono ?
Tous les mercredis à 10h, du 8 juillet au 26 août, les offices de tourisme de Bourg d'Oisans et de l'Alpe d'Huez organisent la montée chronométrée des 21 virages. Une centaine de participants s'y mesure chaque semaine. (5 € l'inscription).
Au sommet, le vaste plateau déboisé se niche entre les sommets de la Grande Sure (2114 m) et le Signal de l’Homme (2176 m). Longtemps dédiée à l’activité pastorale, la « plate forme d’Huez », accueille depuis les années 1930 une station de sports d’hiver qui a connu une incroyable croissance à partir des années 1950 – comme le prouvent les innombrables hôtels édifiés (plus de 30.000 lits !). C’est l’un des plus grands domaines skiables de France, avec quelque 250 kilomètres de pistes.
Village de mineurs devenu station de sports d'hiver
L’Alpe d’Huez fut fréquentée bien avant d’être une station de sports d'hiver et l'un des grands domaines skiables de France. Dans la seconde moitié du XIIe siècle, des mineurs y ont en effet construit un village sur le plateau de Brandes, à 1800 mètres d’altitude. Deux siècles durant, ils exploiteront là un important gisement de plomb argentifère. Des fouilles archéologiques ont permis d'exhumer quelques vestiges de cette mine et son « coron » médiéval s’étendant sur cinq hectares, avec une église paroissiale et un cimetière. Les quelques 80 maisons étaient à moitié enterrées et orientées plein sud pour se protéger du froid, durant six longs mois. Extrait à ciel ouvert ou en galeries, le minerai, broyé et lavé sur place, était acheminé à dos de mulets jusqu’à un atelier monétaire de Grenoble, où il était fondu. Pour en savoir plus, visiter le musée de l’Alpe d’Huez, 04 76 11 21 74.
- Musée d'Huez et de l'Oisans - Musée/Monument/Site - Voir la fiche
- Office de tourisme de l'Alpe-d'Huez - Voir la fiche