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Les chemins vers Saint-Jacques-de-Compostelle

Bourges - Via Lemovicensis

Publié le par La rédaction de Détours en France

Passé la Loire, vous êtes immergé dans la Champagne berrichonne : vous découvrez un plat pays qui se ferme à ceux qui refusent de le regarder, mais pour peu qu'on essaie de le comprendre, il recèle bien des merveilles. Une halte s'impose à Bourges, la cité de Jacques Cœur, mais aussi un haut lieu de la Via Lemovicensis, un des chemins de Saint-Jacques de Compostelle. Bourges ; sa cathédrale, sa ville souterraine, ses petites rues... Zoom.

Cathédrale Notre-Dame de Bourges

L'église Notre-Dame de Bourges a été bâtie au XVIème siècle par l'architecte de la cathédrale. 

La cathédrale Notre-Dame de Bourges

On l'aperçoit de loin, imposante, bâtie sur la pente d'une colline... La haute silhouette de la cathédrale de Bourges annonce au marcheur un riche passé médiéval à découvrir derrière les remparts de la cité ancienne. Des cathédrales de Chartres (1194), de Reims (1211), d'Amiens (1220) et de Bourges édifiée à partir de 1195, c'est cette dernière qui est assurément la plus originale : elle ressemble presque à une pyramide ! Elle est consacrée à la fin de son édification en 1324 et constitue une réelle étape de la voie de Compostelle Via Lemovicensis.

Architecture de la cathédrale de Bourges

La cathédrale Saint-Étienne, construit à partir de 1443, s'enorgueillit de cinq portails et de nefs d'une hauteur vertigineuse. Probablement l'un des plus beaux édifices civils gothique. Mais, quel dommage, nul ne sait qui fut son architecte ! Jacques Cœur (1395-1456), argentier de Charles VII, souhaitait un lieu de résidence et de vie mondaine, afin d'affirmer son prestige social. Son palais est décoré de multiples coquilles – il avait fait le vœu d'aller à Compostelle. Il n'est pas achevé, quand son propriétaire - avait-il tellement d'ennemis ? - est emprisonné en 1451 pour malversation.

Sculptures gothiques à l'intérieur de la cathédrale Notre-Dame de Bourges

La pierre jaune exalte les sculptures gothiques de la cathédrale.

Du haut du Vézelay : le Berry à vos pieds

Une galerie vous mène à la crypte, construite à la fin du XIIe siècle. Vous pourrez également, s'il vous reste des forces, gravir les trois cent quatre-vingt-seize marches de la tour de la cathédrale. La récompense, bien méritée, est au sommet : le Berry est à vos pieds. À Bourges, impossible de ne pas visiter le palais Jacques-Cœur, la splendide demeure du marchand berruyer, son propriétaire – avait-il tellement d'ennemis ? – est emprisonné en 1451 pour malversation. Enfin, vous flânerez avec plaisir dans les ruelles médiévales de la ville. Ouvrez bien les yeux ! On compte à Bourges plus de quatre cent trente maisons en pans de bois, édifiées surtout au début du XVe siècle. Le Vézelay est une cité radieuse, prenez-en plein les yeux.

« À coeur vaillant, rien d'impossible », le pélerin fait sienne la devise de Jacques Coeur

Les ruines de Crozant

« On ne sait en ces lieux qui a été le plus hardi ou le plus inspiré de la nature et des hommes », a écrit George Sand dans Le Péché de monsieur Antoine. Au confluent de la Creuse et de la Sedelle, Crozant est perché sur un éperon long et étroit à l'arête aiguë et déchiquetée. Quelle vue spectaculaire sur Crozant, les ruines du château et la vallée de la Creuse qui se fraie un chemin au fond des gorges. La citadelle, bien qu'en ruine, continue de monter la garde. Une forteresse semble avoir été édifiée sur ce site entre 997 et 1018. Mais c'est au XIIIe siècle que le château fort prendra sa forme d'aujourd'hui. Une longue enceinte entourait autrefois l'éperon rocheux – bien que protégé par les douves naturelles de la Creuse et de la Sedelle. Il ne reste que des lambeaux de cette citadelle, dont quelques tours. Le charme romantique de Crozant qui inspira George Sand, puis bon nombre de peintres du XIXe siècle, ne vous laissera pas insensible.

Michèle Lemaire, guide dans la dédale des souterrains berruyers

Le saviez-vous ? 

Sous la ville de Bourges, il y a... la ville. Une "cité engloutie" de caves et de souterrains communicants, dont la construction et l'objet restent encore mystérieux. Ce réseau n'est pas perdu pour tous : des chauves souris, amies des habitants, hibernent chaque hiver sous le palais Jacques-Coeur. La présence de deux niveaux souterrains, l'un sec, l'autre humide, avec une température constante de 9 à 11 °C abritent environ 1200 colonies de chauves-souris, le record de France. Il existe même des spécialistes de ces petits rhinolophes, comme Michèle Lemaire, qui organisent des visites de ces souterains. Découvrez aussi quelques colonies de chauves-souris à Baume-les-Messieurs.

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Aubrac Saint-Jacques de Compostelle