10 bonnes raisons de découvrir Brive-la-Gaillarde

Brive-la-Gaillarde regorge de richesses avec ses ruelles et ses bâtiments historiques. Brive-la-Gaillarde regorgent de richesses, entre façades historiques et boutiques repères épicuriens. - © Philippe Roy / Détours en France

Publié le par Vincent Noyoux

Le « riant portail du midi » fait entrer la Corrèze dans le sud. Ici, le Limousin prend le soleil ! Ses façades bourgeoises, sa faconde méridionale, ses marchés gras en font une bonne vivante, fière de son histoire, de son rugby et de son coup de fourchette.

Collégiale Saint-Martin

 La visite traditionnelle du centre-ville de Brive passe par la collégiale Saint-Martin.
La visite traditionnelle du centre-ville de Brive passe par la collégiale Saint-Martin. © Philippe Roy / Détours en France

Situé au cœur de Brive, cet édifice de style roman a vu la ville se développer autour d’elle dès le Moyen Âge. Il reste d’ailleurs une des maisons-boutiques, dites « ventouses », qui s’appuyaient autrefois contre les murs du bâtiment. À l’origine, un édifice paléochrétien fut construit à la fin du XV siècle à l’emplacement du tombeau de saint Martin l’Espagnol, premier apôtre de la ville, qui y fut martyrisé à mort. De l’église romane (1180) subsiste le transept, les murs et les contreforts de la nef. Sur les hautes colonnes de la nef, à 19 mètres du sol, les chapiteaux s’ornent de feuilles d’acanthe, d’entrelacs et de griffons dans le style roman auvergnat.

Grottes et sanctuaire de saint Antoine

Les grottes de saint Antoine de Padoue accueillent depuis plusieurs siècles pèlerins et visiteurs.
Les grottes de saint Antoine de Padoue accueillent depuis plusieurs siècles pèlerins et visiteurs. © Philippe Roy / Détours en France

Envoyé en France pour prêcher contre l’hérésie cathare, saint Antoine de Padoue créa en 1226 une fraternité pour les frères franciscains. Le prêtre aimait à se recueillir dans ces grottes- sanctuaires, en partie creusées de main d’homme dans un escarpement de grès. Notre-Dame du Bon Secours et l’enfant Jésus lui apparurent ici. Peu après sa mort, les grottes devinrent un lieu de pèlerinage. Une communauté de six frères franciscains continue aujourd’hui d’accueillir pèlerins (grande fête du 11 au 13 juin) et touristes. Après les grottes, on peut suivre un paisible chemin jusqu’au calvaire. Le domaine de 5 hectares fait un bel endroit pour se ressourcer. 

Centre ville historique de Brive

Le vieux Brive et ses nombreuses façades en pan de bois.
Le vieux Brive et ses nombreuses façades en pan de bois. © Philippe Roy / Détours en France

Un boulevard périphérique ceinture la vieille ville, suivant l’ancien tracé de l’enceinte médiévale. Ville sans seigneur, administrée par les bourgeois, Brive conserve un ensemble urbain harmonieux, d’où émergent quelques pépites : la chapelle Saint- Libéral avec son portail de style limousin, la maison des Échevins avec sa tour d’escalier Renaissance, le logis de l’abbesse des Clarisses (Archives municipales), la façade cossue du collège des Doctrinaires (hôtel de Ville). De belles maisons à tourelles se rencontrent à tour de bras au hasard des rues courbes, qui finissent toujours par se rejoindre... et nous faire tourner en rond. Ce centre-ville à la fois ancien et très vivant est truffé de commerces et de restaurants. Qui s’en plaindrait ?

Musée Labenche

Fondé en 1878 par la Société Scientifique, Historique et Archéologique de la Corrèze, le musée de Brive fait partie de la vague des établissements créés au XIXe siècle par des sociétés savantes.
Fondé en 1878 par la Société Scientifique, Historique et Archéologique de la Corrèze, le musée de Brive fait partie de la vague des établissements créés au XIXe siècle par des sociétés savantes. © Philippe Roy / Détours en France

Dans la vague des musées créés au XIXe siècle par des sociétés savantes, le musée Labenche présente l’histoire de Brive et de sa région, de la préhistoire à nos jours. Les 15 salles permanentes regorgent de pièces historiques, mais aussi d’œuvres d’art dont il serait vain de dresser la liste. On s’attardera surtout sur les tapisseries du XVIIe siècle de la manufacture royale anglaise de Mortlake, qui entourent un piano ayant appartenu à Claude Debussy (1862-1918). On viendra aussi pour admirer le bâtiment, édifié vers 1540 par Jean II de Calvimont, garde des Sceaux et greffier du roi François Ier pour le Bas-Limousin. Cet hôtel particulier Renaissance, l’un des plus beaux du Limousin, étonne par sa cour : dix bustes sculptés d’hommes et de femmes jaillissent des fenêtres (fausses baies), comme prêts à prendre vie.

Le Phare

Le phare, ancien château d'eau, est devancé d'un jardin public de type méditerranéen, avec oliviers et lavande.
Le phare de Brive, ancien château d'eau datant du XIXe siècle, est aujourd'hui devancé d'un jardin public de type méditerranéen, avec oliviers et lavande. © Philippe Roy / Détours en France

Cet ancien château d’eau se dresse, tel un phare, au-dessus de la place du 14-Juillet. Bâti au XIXe siècle dans une zone marécageuse pour alimenter les fontaines de Brive, l’édifice eut pour architecte un M. Limousin, assisté d’un M. Corrèze ! En 1960, la Corrèze en crue sortit de son lit et vint mourir au pied du château d’eau. Aujourd’hui, sa tour ronde abrite l’office de tourisme. Du sommet du belvédère, on jouit d’une belle vue panoramique sur la ville, au creux d’une cuvette. Presque à nos pieds, la halle Georges-Brassens rend hommage au chanteur libertaire, qui décrivit avec malice le marché de Brive dans Hécatombe.

Les Jardins de Colette

À 15 minutes de Brive, sur 5 hectares, les Jardins dédiés à l'écrivaine Colette proposent une escapade nature pour tous les âges.
Proches de Brive, les jardins dédiés à la romancière Colette proposent une escapade nature pour tous les âges. © Philippe Roy / Détours en France

À 15 minutes de Brive, ces jardins proposent de faire connaissance de façon ludique avec Colette, qui vécut onze ans juste à côté d’ici, au château de Castel Novel (désormais un luxueux hôtel-restaurant), propriété de son époux Henri de Jouvenel. Le parc floral de cinq hectares a été conçu en six tableaux paysagers, qui rappellent les villes et régions où vécut l’autrice des Claudine : Puisaye, Franche-Comté, Paris, etc. Les littéraires resteront sur leur faim, mais les enfants adoreront le labyrinthe en forme de papillon, le jeu de piste à énigmes, la forêt aux grelots... sans parler des poules et des brebis. Nocturnes en été.

Gouffre de la Fage

Le Gouffre de La Fage s'ouvre au cœur de la nature, dans un vaste sous-bois, sur la commune de Noailles, à 8 kilomètres au sud de Brive-la-Gaillarde,
Le Gouffre de La Fage s'ouvre au cœur de la nature, dans un vaste sous-bois du caussse corrézien. © Philippe Roy / Détours en France

Niché dans un sous-bois du causse corrézien, à 15 kilomètres au sud de Brive, ce gouffre annonce déjà les grottes spectaculaires du Quercy. D’ailleurs, le grand spéléologue Édouard-Alfred Martel, qui découvrit Padirac, l’explora en 1891 et 1892. Quelques années avant lui, des ouvriers de la voie de chemin de fer reliant Brive-la-Gaillarde à Cahors étaient descendus. La surprise est toujours au rendez-vous en descendant l’aven tapissé de mousse : les grottes couvertes de stalactites de toute taille, de cierges et de draperies de calcite se succèdent le long d’un sentier que l’on suit en file indienne. La colonne d’Hercule, la plus ancienne concrétion du site, affiche 1,6 million d’années au compteur. Au-dessus de nos têtes, discrètes, une colonne de 10 000 chauves- souris ! Le gouffre abrite aussi un étonnant gisement paléontologique : des ossements de mammouths, rhinocéros, lions des cavernes..

Le marché de Brive 

3 matins par semaine, Les Halles du marché de Brive étalent ses jolis produits du terroir parmi les fraises de Dordogne ou encore les melons de Moissac.
Trois matins par semaine, les producteurs venus de toute la région étalent leurs pépites du terroir : fraises de Dordogne, melons de Moissac... © Philippe Roy / Détours en France

Brive-la-Gaillarde pourrait se rebaptiser Brive-la-Gourmande. Les mardis, jeudis et surtout les samedis matin, la place du 14-Juillet accueille les meilleurs producteurs de la région. Les allées résonnent d’accents chantants et les stands débordent de bons produits du terroir : fraises de Dordogne, melons de Moissac, cabécous du Quercy, vins du Saillant... En automne, la truffe du Périgord et la noix de Corrèze triomphent sur les étals. Sous la halle Georges-Brassens, les conserves étincelantes renferment des trésors : confits, magrets, foies gras. Impossible d’en repartir les mains vides ! Un vrai marché vivant et sans conteste le plus beau du Limousin. Les bons vivants se rendront aussi à la halle Gaillarde, riche en comptoirs (boucher, fromager, épicerie fine, etc.) pour se restaurer sur place.

Distillerie Denoix

La Maison Denoix est spécialiste de la liqueur de noix depuis sa fondation en 1839.
La Maison Denoix est spécialiste de la liqueur de noix depuis sa fondation, en 1839. © Philippe Roy / Détours en France

Un alambic en cuivre étincelant nous accueille à l’entrée de cette distillerie fondée en 1839... et toujours en activité. Cinq générations se sont succédé, mais les recettes et les outils n’ont guère changé depuis deux siècles. La liqueur reine est fabriquée à partir de noix locale (Corrèze, Lot et Dordogne). La distillerie élabore aussi du vin de noix et divers apéritifs. Le chai, tout droit sorti du xixe siècle, fonctionne toujours avec ses cuves en cuivre étamé, sa charpente ancienne et ses beaux fûts de chêne à cognac où la liqueur de noix se bonifie. Dans le joli petit musée maison, on apprend que le tapissier Jean Lurçat, un ami de la famille, avait sa propre liqueur, créée sur mesure. C’est aussi ici que l’on trouve la fameuse moutarde violette au moût de raisin.

Le CAB

C’est dans les tribunes du stade Amédée-Domenech que le caractère frondeur et gaillard des Brivistes s’exprime à plein, les jours de match. Le Club Athlétique de Brive (le CAB) naît en 1910 avec l’arrivée du 126e Régiment d’Infanterie, qui compte dans ses rangs de solides joueurs toulousains. Le club rejoint rapidement l’élite du rugby français. Les noirs et blancs seront champions de France de 2e division en 1957, et trois fois finalistes du Championnat de France (1965, 1972 et 1996). En 1997, ils remportent même la Coupe d’Europe face aux Tigres de Leicester ! Actuellement, les temps sont durs. La ville attend que son club, en Pro D2, rejoigne le Top 14. Allez Brive !

Sources

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