Le parc naturel régional de Camargue : une terre riche en biodiversité
La Camargue, ses lumières extraordinaires, sa faune étonnante et son ambiance si particulière. D'abord on croit à un mirage, à une petite île au centre de l'étang du Fongassier. Mais quand on s'approche, les plumes rose pâle, les cous sinueux et les longues pattes rose vif ne laissent plus de place au doute. Une colonie de flamants roses... à la découverte de tout un écosystème.
L'origine de la Camargue
La première observation des flamants roses en Camargue remonte à 1551. La région n'est alors que dunes, lagunes et sansouïres, ces steppes salées où seules les plantes halophiles poussent : tamaris, salicorne, obione et la soude ligneuse, qui entrait autrefois dans la composition du savon de Marseille. La Camargue est née du grand fleuve qui, avant de se jeter dans la Méditerranée, traverse un vaste pays très plat. Si horizontal qu’avant les aménagements conçus pour le rendre navigable, le Rhône ne possédait pas une vitesse suffisante pour charrier ses alluvions jusqu’à la mer. Ses eaux s’éparpillaient en un réseau de bras, d’étangs et, au bord de la mer, de lagunes.
Le delta aux deux cours et l'étang de Vaccarès
Aujourd’hui, ce delta se compose de deux cours d’eau : le Grand-Rhône, qui se jette dans la mer près du golfe de Fos, et le Petit-Rhône, dont l’embouchure se situe près des Saintes-Maries-de-la-Mer. Entre les deux s’étend la Grande Camargue où alternent des zones de vase dure gorgée de sel (les sansouires), de pâtures, de marais et d’étangs. C’est dans ce milieu en vérité inhospitalier que vivent, en liberté, les taureaux et les chevaux immortalisés par Crin-Blanc.
Situé dans le delta du Rhône dont il contrôle les eaux, l’étang de Vaccarès, surnommé la « Grand Mar » par les Camarguais, est entouré à gauche par le Petit-Rhône et, à droite par le Grand-Rhône, tandis qu’au sud la Méditerranée le borde. Sur cette réserve naturelle qui s’étire sur 12 kilomètres de longueur et recouvre 6 500 hectares, une importante population de flamants roses a élu domicile.
Les flamants roses et autres oiseaux en Camargue
Une autre image forte de la Camargue est celle des flamants roses. Certains sont sédentaires, tandis que d’autres vont et viennent entre l’étang du Fangassier (principalement) et l’Afrique. Le Parc naturel régional de Camargue assure une mission de surveillance et de mise en valeur du seul site français de reproduction du flamant rose, dans l’étang du Fangassier. On a dénombré 18000 couples en 2014.
Mais les gracieux volatiles ne sont que les plus visibles des 280 espèces d’oiseaux répertoriées sur le territoire du parc naturel régional de Camargue ! Il suffit de s’installer derrière une paire de jumelles sur un observatoire de la Capelière (au bord de la D 36b, là où elle longe la partie orientale de l’étang de Vaccarès), pour observer par dizaines les hérons, les aigrettes, les martins-pêcheurs, les cigognes noires…
Balade à cheval en Camargue
Site hautement emblématique, le Vaccarès se confond avec l’ensemble d’étangs qui constituent la réserve naturelle zoologique et botanique de Camargue. Un milieu qu’on ne peut réellement approcher qu’à cheval, dans la meilleure tradition gardiane car il s'agit d'une zone humide. De l’autre côté de l’étang, vers le mas de Cacharel, le sentier du Vaccarès longe les étangs des Impériaux et de Vaccarès jusqu’au pont de Méjanes, 15 kilomètres plus loin. Le domaine de la Palissade (sur l’embouchure du Grand-Rhône), et le domaine du Vigueirat (vers le Mas-Thibert) sont les autres sites aménagés pour observer la faune camarguaise.
Pour profiter du paysage, il n’existe qu’une solution : le cheval. Non pas les tristes promenades au bord de la route proposées aux Saintes-Maries, mais les vraies chevauchées vers des sites à grand spectacle tel le Grand Radeau, sur la rive droite du Petit-Rhône. En selle, vous serez à la bonne hauteur pour mesurer quelles étendues infinies s’étendent autour de vous. Et vous comprendrez combien est juste cette réfexion de Frédéric Mistral : « Sur le Vaccarès, on ne sait jamais ce qui appartient à la terre, à l’eau ou au ciel. »
L'or blanc dans les marais salants
Les Salins du Midi nous ont ouvert leurs portes : des pyramides de sel se dressent et les marais se parent d’une teinte rose, une couleur donnée par la Dunaliella salina, une algue qui se développe dans les milieux hypersalins. Enfin, comme dans un vaste bain moussant, une nuée de bulles dansent avec le vent près des puissantes pompes électriques qui déplacent l’eau d’un bassin à un autre. À travers 7000 hectares, l’eau sinue le long d’un parcours de 50 kilomètres où sa densité en sel passe de 29 à 260 g/l. Elle atteint alors les tables salantes où s’opère la cristallisation. L’entreprise a mis au point une technique particulière : le contre sel. Un talon de sel d’une dizaine de centimètres est conservé dans les cristallisoirs. Seule la couche supérieure est rabotée au moment de la récolte. Chaque année, les Salins du Midi fabriquent près de 350 000 tonnes de sel de déneigement...
Se renseigner :
Parc naturel régional de Camargue
Mas du Pont de Rousty
13200 Arles
04 90 97 10 82 et parc-camargue.fr
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