Les sources de la Loire : l'enfance du grand fleuve
Les monts du Vivarais au sud du Mézenc, sont un haut lieu du tourisme franco-français, où des retraités viennent voir de leurs yeux ce qu'ils apprirent jadis sur les bancs de l'école : "La Loire prend sa source sur le mont Gerbier-de-Jonc." Et c'est là qu'ils découvrent que la source de la Loire n'existe pas !
Aux confins de l’Ardèche et de la Haute-Loire, du Mézenc et du plateau du Vivarais, la Loire prend officiellement sa source au mont Gerbier-de-Jonc. Volcan de type péléen, le mont possède une qualité de lave particulière : le phonolithe. Cette roche magmatique, légère et résistante, est utilisée comme lauze pour la construction. Du sommet du cône volcanique du mont Gerbier-de-Jonc (1 551 mètres), couvert d’une carapace d’écailles rocheuses, la vue embrasse le Mézenc, les sucs de Sara, de Montfol, de La Barre… jusqu’à la chaîne des Alpes.
Tout commence au Mont Gerbier-de-Jonc
Née à un jet de pierre de la vallée du Rhône, à une latitude déjà provençale, la Loire traverse une bonne partie de la France pour rejoindre l’Atlantique aux confins de la Bretagne. On pourrait s’étonner que ses eaux aient choisi de tracer leur chemin vers le nord, au lieu de cavalcader vers la Méditerranée. Et l’on n’aurait pas tort, car à quelques centaines de mètres près, les eaux qui sourdent au pied du Gerbier-de-Jonc auraient alimenté le bassin du Rhône.
La Loire : un fleuve, plusieurs sources
Mais, si la source de la Loire n’existe pas, comment le fleuve naît-il ? Pour comprendre le phénomène, il faut voir le drôle de dôme, qui culmine à 1 551 mètres, comme une pomme d’arrosoir aux nombreux trous. Chacun de ces trous constitue l’une des sources de la Loire. C’est pourquoi, dans les environs du Gerbier-de-Jonc, se trouvent ici et là des panneaux indicateurs improvisés qui engagent le visiteur à pénétrer dans telle ou telle exploitation agricole, où il pourra admirer la seule, l’unique, la vraie source de la Loire... et goûter quelque spécialité locale. La vérité est qu’il existe un ensemble de petites sources qui toutes convergent dans un thalweg qui constitue l’extrémité de la haute vallée du feuve. Pas une seule d’entre elles ne saurait prétendre au titre de fleuve.
Aux beaux jours, ce sont des centaines et des centaines de voitures qui stationnent sous le Gerbier-de-Jonc. Pourtant, à quelques centaines de mètres des sources, vous êtes dans un des coins les plus désertiques de France. Faites donc l’expérience de suivre le ruisseau que les filets d’eau, en se regroupant, ont créé. Comme un explorateur, vous allez vous engager dans des gorges étroites, profondes qui se faufilent au milieu des bois et des fourrés.
Cinq kilomètres (à vol d’oiseau) plus loin, vous atteindrez Sainte-Eulalie, qui s’affiche comme « premier village sur la Loire ». Et quelle aventure vous aurez vécue ! Mais le plus beau se trouve en aval, dans les gorges profondes qui se creusent entre Issarlès et Goudet. Si le GR3 longe la Loire par le haut du canyon, faites en sorte de rester au bord de l’eau. Imaginez-vous que sur les berges du fleuve, galets et sable blanc dessinent de petites plages que seuls connaissent des pêcheurs à la mouche ? Et là où les parois du canyon tombent à pic dans l’eau, grimpez vers les crêtes. Cela tournera forcément plusieurs fois au crapahutage impossible. Vous vous sentirez vraiment au bout du monde, constatant que, mais oui !, la France sauvage existe pour de vrai.
- Office de tourisme intercommunal du Pays des sources de la Loire - Voir la fiche