Le tour du lac d'Annecy à vélo
Cet itinéraire à vélo ne possède aucun équivalent en France. Par sa longueur d’abord : le lac d’Annecy mesurant environ 15 km sur 3 dans ses plus grandes dimensions, il faut prévoir une quarantaine de kilomètres pour en faire le tour, dont une bonne partie sur piste cyclable. Quant au cadre ! L’horizon est fermé par des alpages riants, et sur les berges du lac se succèdent des villages pittoresques.
Une première chose à savoir : il faut faire le tour du lac dans le sens des aiguilles d’une montre, afin de descendre plutôt que gravir la côte entre le roc de Chère et Talloires. Ensuite, un système de fléchage permet d’éviter les chaussées à forte circulation : en cas de doute, il faut toujours chercher à se rapprocher de l’eau ! Pour l’heure, sur la rive est du lac, malgré les bandes cyclables qui garantissent une certaine sécurité ; même si les travaux d’aménagements de pistes cyclables en sites propres se développent, à Annecy-le-Vieux notamment, il faut garder à l’esprit qu’aux beaux jours, la circulation automobile reste omniprésente. Sur la rive ouest en revanche, le tracé de la voie de chemin de fer qui reliait Annecy à Albertville a été aménagé en piste pour vélos et rollers jusqu’à Ugine. Un vrai bonheur !
Le début de la balade vous maintient dans une ambiance nautique qui vous ferait oublier la Haute-Savoie puisque entre Veyrier-du-Lac et le roc de Chère, on compte déjà deux ports, tandis que les sillages se croisent à quelques encablures du rivage. On peut se demander quelle serait l’atmosphère de Veyrier-du-Lac sans la mythique Auberge de l’Éridan, le temple de la gastronomie créé en 1992 par Marc Veyrat, le chef au grand chapeau de feutre, repris brillamment en 2010 par Yohann Conte. L’impressionnante façade Belle Époque de l’établissement rebaptisé Yohann Conte, Bord du Lac abrite une table récompensée de deux étoiles Michelin.
La réserve naturelle
C’est à Menthon-Saint-Bernard que les maisons à balcons de bois ajouré nous ramènent dans les Alpes. Le château qui domine le lac, perché sur son nid d’aigle et orné de tourelles, échauguettes et toitures tarabiscotées, ferait plus précisément penser à une Bavière fantasmagorique. Avec les escarpements du roc de Chère, on reste dans l’étrange : il paraît en effet que le promontoire qu’il avance dans le lac garantit à Talloires un microclimat exceptionnellement doux. Les moines de l’abbaye aujourd’hui transformée en hôtellerie de luxe, eurent maille à partir avec leur hiérarchie qui estimait leur mode de vie trop épicurien. La vigne et les arbres fruitiers y poussaient si bien ! Bout-du-Lac est bel et bien le nom officiel de l’extrémité sud du plan d’eau !
Cette vaste roselière est une réserve naturelle où nous suggérons de laisser votre vélo pour emprunter le sentier qui mène à la tour de Beauvivier. Idéale pour observer foulques, grèbes et autres oiseaux aquatiques, elle autorise une nouvelle vision sur le lac : les premiers plans de roseaux mettent en valeur les sommets qui barrent l’horizon ! Pour cette balade, comptez 2,5 km à pied. C’est à partir d’ici que vous trouvez la piste cyclable qui conduit à Annecy : il faut auparavant traverser la nationale 508, mais ensuite, on oublie voitures et camions. Vous arrivez ainsi à Duingt, un de sites les plus emblématiques du lac, avec le château de Ruphy (ou Châteauvieux) posé sur ce promontoire qui prolonge, comme la pointe d’une épée, l’étroit massif du Taillefer. La presqu’île de Duingt offre peut-être le plus beau point de vue sur le lac et, derrière, la montagne vers la chaîne des Aravis et, au-delà, le massif du Mont-Blanc.
Des cloches réputées dans le monde entier
À Saint-Jorioz, n’hésitez pas à quitter la piste pour découvrir un coquet village derrière sa plage, son petit port et... son phare. Le sentier dit « des Roselières » permet aussi une jolie balade au bord de l’eau. En reprenant la piste vers Annecy, vous constaterez par ailleurs que l’espace plat entre les pentes abruptes du Semnoz et la berge du lac se rétrécit à l’extrême. Le village de Sévrier s’est donc développé tout en longueur. Vous y ferez une halte prolongée pour visiter l’exceptionnel musée de la Cloche. On sait que la Savoie a acquis au cours des siècles une réputation mondiale dans le domaine de la fonderie de cloches. La maison Paccard où officie aujourd’hui la septième génération de fondeurs coule entre 500 et 600 cloches par an ! D’où l’existence de ce musée où il est possible d’assister, le jeudi matin, au coulage d’une cloche. Vous n’êtes maintenant plus qu’à 4 km d’Annecy qui se dévoile soudain comme vous passez la pointe de la Puya.
Un lac exemplaire
Dans les années 1960, les communes riveraines comprirent qu’il n’était décidément pas raisonnable de continuer à déverser leurs eaux usées dans le lac. Mais il faut bien imaginer le chantier que représenta la mise en place d’un réseau collecteur ! Aujourd’hui, l’eau du lac d’Annecy est, dit-on, si pure qu’on la retrouve sur la table de ses riverains. Le fait est qu’on pêche aujourd’hui dans le lac d’Annecy l’omble, le brochet et la truite qui ne vivent que dans des eaux claires.