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10 bonnes raisons de visiter Bâle

À trente-six kilomètres au sud-est de Mulhouse, au carrefour des Vosges, du Jura et de la Forêt-Noire, Bâle À trente-six kilomètres au sud-est de Mulhouse, au carrefour des Vosges, du Jura et de la Forêt-Noire, Bâle - © Bertrand Rieger / Détours en France

Publié le par Florence Donnarel

Les tours Roche, les plus hautes de Suisse signées par Herzog et de Meuron, dominent Bâle de leurs lignes dentelées. Un symbole pour cette ville « arty » avec quarante musées et des lieux à l’avant-garde. À trente-six kilomètres au sud-est de Mulhouse, au carrefour des Vosges, du Jura et de la Forêt-Noire, rendez- vous avec la culture.

La cathédrale

De style roman-gothique, la cathédrale de Bâle est l'emblème de la ville
De style roman-gothique, la cathédrale de Bâle est l'emblème de la ville. © Bertrand Rieger / Détours en France

Il faut commencer la visite du centre-ville de Bâle par cette œuvre fondamentale en grès rose. Vues des quais, ses deux flèches gothiques semblent jaillir d’entre les toits. La cathédrale s’élève sur le site le plus ancien de la cité, une colline surplombant le Rhin, là où s’installèrent les Celtes. Le parvis s’ouvre sur une grande place pavée bordée de maisons du xviie etdu xviiie siècle au parfum suranné. Sile monument millénaire a conservé des traces de ses origines romanes puis de sa période gothique, sa façade, ornée de pinacles et sculptures, ne frappe plus par son décor largement effacé au moment de la Réforme. L’intérieur, autrefois peint, abrite le tombeau d’Érasme, humaniste de la Renaissance. Avec la fondation d’une université en 1460, la première de Suisse, Bâle a inauguré une tradition d’ouverture intellectuelle toujours vivace qui explique son goût pour l’art.

L’hôtel de ville

L'hôtel de ville de Bâle (Rathaus Basel) est le siège du gouvernement de Bâle et du parlement © Bertrand Rieger / Détours en France

Flamboyante construction ocre rouge, l’hôtel de ville du centre-ville de Bâle flatte le regard avec ses deux hautes tours, ses grands portiques, ses peintures murales figurant des scènes de la mythologie et ses toits en tuiles vernissées. En 1501, c’est l’entrée de Bâle dans la Confédération suisse qui pousse à bâtir cet édifice Renaissance. Après la Réforme en 1529 et l’éviction de l’évêque, le Roothuus, ou Rathaus Basel, incarnera le pouvoir à Bâle. Il est situé au pied de la colline de la cathédrale, sur la place du marché. Une curiosité : dans la cour intérieure, les armoiries de Mulhouse jouxtent celles des treize cantons suisses, rappelant leur traité d’alliance défensive signé en 1515.

Le Schaulager

<em>Le Schaulager</em>, qui abrite la collection de la Fondation Emanuel Hoffmann, a pour mission à la fois d'entreposer, étudier et présenter l'art. © Bertrand Rieger / Détours en France

L’impression de se retrouver face à un entrepôt n’est pas erronée. Le Schaulager est bien un lieu de stockage... d’œuvres d’art du XXe siècle, issues de la collection de la Fondation Emanuel-Hoffmann lancée en 1933. Le lieu est spectaculaire par ses dimensions (l’atrium atteint les 28 m), par sa conception (des plateaux en béton éclairés de néons où l’on ne distingue plus le plafond des étages)et par son usage unique. Ici, les œuvres, pour beaucoup contemporaines, ne sont pas conservées dans des cartons mais exposées pour être mieux étudiées. C’est seulement pour des expositions temporaires ou des événements que l’on peut pénétrer ce lieu unique de Bâle, réalisé par Herzog et de Meuron, dans le quartier industriel de Dreispitz. L’occasion de voir deux installations permanentes qui ne laissent pas insensibles : Le Roi des rats, de Katharina Fritsch, ou Untitled, de Robert Gober.

La Kunsthalle Basel

La Kunsthalle Basel, est un musée suisse de la ville de Bâle consacré à l'avant-garde de l'art contemporain
La Kunsthalle Basel, est un musée suisse de la ville de Bâle consacré à l'avant-garde de l'art contemporain © Bertrand Rieger / Détours en France

L’avant-garde de l’art contemporain est ici chez elle, dans cette institution engagée auprès des artistes émergents. Au début de leur carrière, Edvard Munch, Sophie Taeuber- Arp, Jackson Pollock, Jeff Koons et, plus récemment, Anne Imhof ou Mark Leckey ont été présentés sous la verrière de ce bâtiment XIXe. Sur la façade, un haut-relief représentant un échange de bourse au-dessus du Rhin fait référence à sa fondation en 1872 par des industriels et autres entrepreneurs bâlois soucieux de créer un lieu consacré à l’art contemporain. Lors de notre passage, le thème de l’environnement était abordé par le Brésilien Pedro Wirz et la plasticienne koweïtienne et portoricaine Alia Farid.

Le musée Tinguely

Le musée Tinguely, créé et réalisé par l'architecte tessinois Mario Botta, rassemble la plus grande concentration d'oeuvres de Jean Tinguely
Le musée Tinguely, créé et réalisé par l'architecte tessinois Mario Botta, rassemble la plus grande concentration d'oeuvres de Jean Tinguely. © Bertrand Rieger / Détours en France

Un cliquetis répétitif, des mouvements saccadés, des pièces recyclées... Véritables machines à rêver, les œuvres cinétiques de Jean Tinguely interpellent. Sur les rives du Rhin, le musée qui lui est consacré invite à pénétrer dans l’univers onirique de ce bricoleur fou et inspiré, né à Bâle. En ce lieu, on trouve la plus grande collection de ses sculptures animées, comme Grosse-Méta-Maxi-Maxi Utopia, un ensemble d’engrenages de 17 mètres de long, ou Klamauk, un engin agricole doté de percussions. Dans le jardin, d’autres œuvres sont exposées ainsi qu’une sculpture de Niki de Saint Phalle qui fut sa compagne. Dans le centre-ville, la fontaine Tinguely (1975-1977) émerveille les passants en visite.

La vieille ville

La vieille ville est un lieu incontournable pour les amateurs d'architecture. Les rues pavées et les bâtiments historiques offrent un aperçu de l'histoire de Bâle
Les rues en pente et les bâtiments historiques offrent un aperçu de l'histoire de Bâle. © Bertrand Rieger / Détours en France

D’est en ouest, deux collines sculptent la vieille ville de Bâle sur la rive gauche du Rhin. De l’enceinte médiévale qui protégeait le bourg, demeure à l’ouest la porte de Spalen, ou le Spalentor. Tout près, les rues en pente Heuberg ou Spalenberg invitent à la flânerie entre boutiques et grandes maisons des XIVe et XVe. Leurs signes distinctifs ? Des encadrements de portes et de fenêtres peints, des toits bruns en tuile castor et de grandes lucarnes. Ici et là, des fontaines publiques et des passages cachés ouvrant sur des cours arborées. Dans ce paysage hors du temps, on découvrira quelques œuvres de street art comme un funambule en métal dansant sur un toit.

La fondation Beyeler autour de Bâle

La fondation Beyeler est une institution culturelle suisse de droit privé située à Riehen, à proximité immédiate de la ville de Bâle.
La fondation Beyeler est une institution culturelle suisse de droit privé située à proximité de Bâle, à Riehen. © Bertrand Rieger / Détours en France

Des nymphéas flottent dans un bassin devant le pavillon en porphyre rouge imaginé par Renzo Piano. Le chef-d’œuvre éponyme de Monet est souvent exposé dans la grande salle. Dans ce cube de pierre et de verre qu’est la Fondation Beyeler, les pépites de l’art moderne collectionnées par Hildy et Ernst Beyeler font chavirer. On trouve ici une concentration de grandes œuvres comme des statues de Giacometti et de Rodin, des tableaux de Gauguin, Van Gogh, Mondrian, Rothko... Avec l’objectif de faire entrer la nature dans le musée, de grandes baies vitrées ouvrent sur le parc qui accueille aussi des pièces monumentales comme une sculpture de Calder. Galeriste bâlois au flair hors pair, Ernst Beyeler a été l’un des initiateurs de la Foire internationale d’art contemporain Art Basel, qui a contribué à asseoir l’aura artistique mondiale de la ville depuis sa création en 1970.

Pause culturelle au kunstmuseum

possède la plus ancienne collection publique d’art au monde acquise dès 1661.
Le musée des beaux-arts (kunstmuseum) possède la plus ancienne collection publique d’art au monde acquise dès 1661. © Bertrand Rieger / Détours en France

Bâle, une ville hautement artistique grâce notamment au Kunstmuseum qui possède la plus ancienne collection publique d’art au monde acquise dès 1661. Sur trois sites, le musée offre un voyage à travers l’histoire de l’art, de la fin de Moyen Âge à aujourd’hui. Les collections couvrant la période jusqu’au xxe siècle sont exposées dans le Hauptbau (1936). Dans la cour intérieure, Les Bourgeois de Calais, de Rodin, donnent le ton. Des chefs-d’œuvre de Rembrandt, Rubens, Delacroix... ponctuent le parcours. Tout près, le Neubau présente, depuis 2016, les œuvres postérieures aux années 1950 et des expositions temporaires de haut vol. Pour l’art contemporain, il faut visiter le Gegenwart, sur les quais.

Les quais du Rhin à pied

Se promener sur les quais de la ville offre une vue sur la cathédrale et sur les vieux quartiers de Bâle
Les quais offrent une vue sur la cathédrale et sur les vieux quartiers de Bâle. © Bertrand Rieger / Détours en France

Le Rhin dessine une belle boucle dans laquelle s’est développé Bâle, célèbre pour ses industries pharmaceutiques et chimiques. Celles-ci trouvent leur origine dans la nécessité de créer des pigments pour colorer les rubans de soie qui ont fait la richesse de la ville au XXe siècle. Les arbres qui festonnent les rives ainsi que les jolies barques en bois donnent une couleur bucolique au fleuve. Aux beaux jours, les terrasses de café fleurissent sur les quais de la rive droite. Les cabanes privées de pêcheurs ponctuent la rive gauche. Mais c’est le grand bain estival des Bâlois qui se révèle le plus insolite. Leurs affaires protégées dans un sac étanche en forme de poisson, ils se laissent porter par le courant du Rhin.

Le Vitra campus

Le Vitra campus représente un lieu incontournable pour tout amateur de design et d'architecture
Le Vitra campus représente un lieu incontournable pour tout amateur de design et d'architecture. © Bertrand Rieger / Détours en France

Frank Gehry, Tadao Ando, Zaha Hadid, Herzog & de Meuron... Les grands noms de l’architecture ont réalisé des bâtiments sur le site de l’usine Vitra qui produit des chaises design depuis les années 1950, de l’autre côté de la frontière. Le campus compte même une station-service de Jean Prouvé. Un musée du Design questionne ce champ des arts appliqués avec de belles expositions temporaires. Le Schaudepot expose près de 400 pièces maîtresses du design mobilier de 1800 à nos jours, issues d’une collection de plus de 20 000 objets et 7 000 meubles. Un itinéraire de 5 kilomètres(le Rehberger-Web), jalonné de24 œuvres réalisées par l’artiste Tobias Rehberger, relie la Fondation Beyeler au Vitra Campus.

Sources

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