La pointe du Roc, promontoire rocheux de la Manche

Promontoire rocheux, anciennement nommé cap Lihou, la pointe du Roc a servi de base solide puisque naturellement surélevée (40 mètres) pour y installer la cité. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les occupants ne s’y tromperont pas et installeront une batterie sur la pointe, de part et d’autre du phare. La balade sur ce piton rocheux permet de découvrir un panorama exceptionnel et, par temps clair, une vue imprenable sur la baie du Mont-Saint-Michel, les îles Anglo-Normandes et l’archipel de Chausey.
Le port et ses quais

Tous types de bateaux se retrouvent coque à coque dans le port de Granville. La plaisance est, elle, regroupée au port de Hérel aménagé depuis 1975. Premier port coquillier de France, il approvisionne la France et l’Europe en Saint- Jacques, bulots, araignées de mer, homards, palourdes, huîtres. Autant de plaisirs gustatifs qui se dégustent dans l’un des restaurants qui jalonnent les quais. De la cale de Radoub au village du Marité, la rue du Port assure l’ambiance portuaire de la ville. À marée basse, dans l’avant-port, les bateaux s’assoupissent surles fonds sableux, tandis que dans le bassin à flot les coques tanguent sur l’eau. La visite guidée « Granville maritime et portuaire », proposée par l’office de Tourisme, s’impose pour qui veut s’imprégner de l’esprit des gens de la mer.
Les remparts

Construits au XVe siècle lors de la fondation de la ville, les remparts seront démolis en 1689 et reconstruits entre 1727 et 1749, en même temps que la Grand’Porte et, juste au-dessus, le logis du roi, historiquement maison du gouverneur de Granville. Sur environ 450 mètres de long et une centaine de mètres de large, en faire le tour à pied est sans doute la première chose à faire quand on découvre Granville. La splendeur et le positionnement stratégique de la cité portuaire sautent aux yeux et les points de vue sur la mer sont prodigieux. Dans la Haute Ville, les vestiges du Moyen Âge, les demeures des armateurs terre-neuviers et corsaires, les minuscules venelles transversales aux noms évocateurs (rues Courte, Droite, Marché-au-Pain…), qui permettaient aux défenseurs de la cité de se rendre rapidement d’un côté à l’autre des remparts, emportent immédiatement les promeneurs dans un saut dans le temps.
Visiter « Le Marité »

Seize voiles dessinent la remarquable silhouette du prestigieux trois-mâts. Le Marité navigue au large de Granville en compagnie d’autres vieux gréements, le Charles-Marie, le Courrier des Isles et la bisquine la Granvillaise. Baptisé à Fécamp en 1923, il est le dernier témoin de la pêche morutière. À bord, vous mettrez le cap sur l’archipel de Chausey ou la baie du Mont-Saint-Michel. Aidé d’un équipage de cinq à six marins aguerris, vous pourrez vous essayer aux manœuvres. Des visites à quai sont aussi possibles. L’année 2024 marque le 150e anniversaire du très populaire Carnaval de Granville. En février, à la veille du départ en mer pour de longs mois des terre-neuviers, en direction du lointain Canada, les habitants fêtaient dignement les valeureux marins pêcheurs.
La maison haute-couture de Normandie

Avec vue sur mer, nichée en haut de la falaise dans un magnifique écrin de verdure, la villa les Rhumbs, maison d’enfance du célèbre couturier Christian Dior, est un musée ouvert à la visite, dédié à sa mémoire et à son œuvre. Le cheminement dans les allées bordées de bambous et de charmilles offre une découverte progressive de la demeure balnéaire. La roseraie de Madeleine Dior délivre des effluves délicieux dont celui de la rose « Jardin de Granville ». Le style Art déco, le mobilier des années 1920 et le salon de thé installé sous la pergola transportent les visiteurs dans un univers au temps suspendu. La propriété, acquise par la famille Dior en 1906, est vendue dans les années 1930 à la Ville de Granville qui prendra la décision de l’aménager en jardin public dès 1938. Des expositions inspirées de l’œuvre du styliste sont renouvelées chaque année.
L’église Notre-Dame-du-Cap-Lihou

Notre-Dame du-Cap-Lihou est située dans la Haute Ville. Selon la légende, une première chapelle en granit voit le jour au XIIe siècle en hommage à la statue de la Vierge retrouvée dans un filet de marins en 1113. Après leur prise de possession du cap Lihou en 1440, les Anglais entament la construction d’une église dédiée à Notre-Dame en même temps qu’ils élèvent l’enceinte de la Haute Ville. Le granit est extrait à Chausey et acheminé à l’aide de gabares. C’est dans cette église que Christian Dior fut baptisé, en août 1908, et c’est sous l’impulsion de Lucien Dior, alors maire de Granville, que l’édifice sera classé.
Face à la mer, le Plat-Gousset et ses cabines de plage

La longue promenade à flanc de falaise est baptisée ainsien référence au gousset que les promeneurs plaçaient dans la poche de leur gilet. Dès lors qu’elle était plate, cela signifiait que les pièces venaient à manquer et que l’entrée au casino était compromise. Depuis 1946, par beau temps, les flâneurs longent la mer en dégustant une glace artisanale de la Maison Yver. Par grand vent, les amateurs de sensations fortes, eux, admirentles déferlantes sur le parapet. Et, aux premiers rayons du soleil, face à la mer, les très attractives cabines de plage rouvrent leur porte.
Les galeristes du centre-ville
Rue des Juifs et place Cambernon, les galeries s’inscrivent comme un élément incontournable. Les nombreux artistes, peintres, illustrateurs, graphistes, sculpteurs, modeleurs, brocanteurs… ouvrent leurs portes aux promeneurs une bonne partie de l’année et transforment leur écrin en atelier de création le reste du temps. Parmi eux, Rose Warda propose des dioramas (mode de reconstitution d’une scène en volume), des cyanotypes (procédé photographique monochrome négatif ancien, dont on obtient un tirage photographique bleu de Prusse, bleu cyan), et des photographies savamment mises en scène dans son atelier-boutique.
La place Cambernon
Anciennement place du Carrefour, elle porte désormais le nom d’un chirurgien. Son implication dans la vie communale et son sens de la charité feront que l’homme en question sera surnommé « Le bon docteur Cambernon ». Point de rencontre des rues Notre-Dame et Saint- Jean, la place est devenue le quartier des artistes dans la continuité de la rue des Juifs, en remplacement des échoppes qui remplissaient l’espace jusqu’à la moitié du XXe siècle. Ici, à l’abri du vent, le bar la Rafale fait le plein. À l’angle de la place et de la rue Notre-Dame, une plaque révélée par le prince Albert II de Monaco rappelle que les comtes de Matignon ont gouverné Granville sur plusieurs générations. Jacques IV de Goyon de Matignon devint en effet Jacques Ier de Grimaldi après le décès de son épouse, Louise-Hippolyte, souveraine de Monaco.
Le pont-levis
Construite entre 1580 et 1640, la porte à pont-levis avait pour vocation de protéger la ville des attaques ennemies qui arrivaient souvent par la mer. Elle était fermée chaque soir, excepté la veille de Noël. Deux poutres d’origine servant à basculerle pont subsistent encore. Sur la gauchede l’entrée, une plaque commémorative rappelle l’épisode de la ville tombée sousles feux vendéens pendant le siège des 14 et 15 novembre 1793. Les assaillants battront en retraite dès le lendemain sans avoir vu l’ombre d’un seul vaisseau anglais à l’horizon. La « Grand’Porte » cochère de Granville donnait accès à la Haute Ville dans sa partie fortifiée et permettait le passage des voitures à cheval. Pour les piétons, la petite porte disposait elle aussi d’un pont-levis.