Visiter la basilique Saint-Martin

Œuvre de l’architecte tourangeau Victor Laloux, célèbre pour être l’auteur de la gare d’Orsay à Paris, cette imposante basilique de style néobyzantin est construite sur le site même de la tombe de saint Martin de Tours. Vieille de tout juste un siècle, elle remplace un édifice médiéval plus monumental encore, jadis étape majeure de la via Turonensis tombée en ruines puis démolie à la fin du XVIIIe siècle. Pour se figurer ses proportions, nul besoin de se plonger dans les archives. Deux vestiges éloquents, distants d’une soixantaine de mètres l’un de l’autre, s’élèvent à proximité de l’église. Du haut de leurs 50 mètres respectifs, la tour Charlemagne et la tour de l’Horloge contemplent Tours depuis près d’un millénaire.
Au centre-ville, la place Plumereau

C’est devenu un incontournable de Tours. La place « Plum », comme on l’appelle ici, est à la fois un temple de la fête tourangelle et l’un des sites patrimoniaux les plus remarquables de la cité. Perdue dans le dédale des ruelles du Vieux Tours, cette place devenue piétonne en 1985 est bordée de maisons à pans de bois du XVe siècle, toutes soigneusement restaurées au tournant des années 1950. Prise d’assaut aux beaux jours, elle est l’endroit idéal pour déjeuner en terrasse ou pour prendre l’apéro.
La cathédrale Saint-Gatien

Les hautes tours de 69 et 70 mètres qui coiffent l’édifice émergent du paysage urbain telles deux vigies de pierre. Ne vous fiez pas à leur couronnement de style Renaissance, la construction de la cathédrale Saint-Gatien remonte à la fin du XIIe siècle et s’est étalée sur près de quatre siècles. Le résultat n’en est que plus extraordinaire avec un éclatant melting-pot de styles : quelques touches de roman, un chevet sobre, mais une façade en gothique flamboyant, finement ciselée et sculptée de gargouilles grimaçantes et autres créatures fantastiques. À l’intérieur, la pureté des lignes rectilignes procure une atmosphère de sérénité. Les magnifiques verrières qui ornent les chapelles du déambulatoire et les fenêtres hautes du chœur, en gothique rayonnant, constituent l’un des plus beaux ensembles de vitraux à médaillon du XIIIe siècle.
Le prieuré Saint-Cosme

Pour les chanoines du XIIe siècle, c’était un paradis sur terre permettant d’atteindre plus facilement « le vrai paradis ». Situé à 3 kilomètres de Tours, sur une île de la Loire aujourd’hui rattachée à la terre ferme, ce prieuré médiéval est surtout célèbre pour avoir hébergé Pierre de Ronsard (1524-1585). Au XVIe siècle, celui qui est alors le poète officiel de Charles IX est nommé prieur de Saint-Cosme. Il y séjournera à de nombreuses reprises durant les vingt dernières années de sa vie. C’est aujourd’hui un lieu de mémoire dédié à la vie et à l’œuvre de son illustre occupant, « le poète des princes ».
Le cloître de la Psalette

À l’intérieur de la cathédrale, un passage mène au cloître de la Psalette, classé lui aussi au titre des monuments historiques. Lieu de travail des chanoines à partir du haut Moyen Âge, cette oasis de tranquillité est construite entre le milieu du XVe siècle et le début du XVIe siècle. Les trois galeries du site illustrent la transition architecturale qui s’opère alors entre gothique et Renaissance. Par une porte rehaussée d’un riche décor sculpté, on accède à l’un des joyaux de l’ensemble, un escalier à vis ouvert sur l’extérieur qui semble s’inspirer de son majestueux homologue du château de Blois. En grimpant sous son plafond à caissons orné de rosaces, on accède au scriptorium et à la bibliothèque, ainsi qu’à une terrasse panoramique d’où l’on peut admirer la cathédrale dans toute sa complexe splendeur.
Musée des Beaux-Arts

Dès l’entrée, le visiteur en prend plein les yeux. Un cèdre du Liban gigantesque trône au milieu de la cour de cet ancien palais épiscopal. Planté en 1804, ce conifère classé « arbre remarquable de France » n’est pas la seule originalité du site. Dans une annexe, le dénommé « Fritz », éléphant de cirque mort et empaillé à Tours en 1902, attire lui aussi les promeneurs. Le clou du spectacle, toutefois, se trouve à l’intérieur : l’exceptionnel fonds qu’a rassemblé le musée au cours du XXe siècle, constitué entre autres de l’une des plus riches collections de peinture française du XVIIIe et de chefs-d’œuvre des Primitifs italiens.
Hôtel Goüin

Légèrement en retrait de la rue du Commerce, un hôtel particulier peine à se faire discret. Richement ornementée, inspirée sans doute de compositions vénitiennes et florentines, son éclatante façade, récemment restaurée, offre au regard un exemple typique de la première Renaissance française. Mêlant harmonieusement éléments du gothique flamboyant et de la Renaissance italienne, sa pierre est sculptée aussi bien de pignons triangulaires, de pinacles ornés de crochets et fleurons que de pilastres cannelés. Un foisonnement décoratif que l’on peut admirer à loisir depuis la rue, mais qui gagne à être admiré de plus près à l’occasion des expositions temporaires et manifestations culturelles qu’y organise le département tout au long de l’année.
Musée du Compagnonnage

Aménagé dans l’ancienne abbaye Saint-Julien, ce musée retrace l’histoire du compagnonnage en France. Il possède une impressionnante collection d’outils, de maquettes d’apprentissage et quelque 400 œuvres de Compagnons charpentier, menuisiers, couvreurs... Chaque espace est soigneusement agencé pour mettre en valeur les techniques, gestes et savoir-faire propres à chaque métier représenté. Une manière ludique de découvrir l’univers et la philosophie de ces élites de l’artisanat français.
Centre de création contemporaine Olivier-Debré

La cité tourangelle ne se résume pas à son passé, aussi prestigieux soit-il. Résolument inscrite dans son temps, la ville abrite la fine fleur de la création contemporaine, à commencer par son très réputé Centre de création contemporaine, rebaptisé « CCCOD » en 2017 en hommage au peintre Olivier Debré (1920- 1999). Doté depuis cette date d’un spectaculaire bâtiment de verre et de pierre conçu par l’agence lisboète Aires Mateus, ce centre de création pionnier, dont les racines remontent à 1977, fait dialoguer les œuvres de l’artiste tourangeau, fils du professeur Robert Debré, avec les créations les plus actuelles.
Les Halles de Tours

Ce bâtiment aux airs de préfabriqué est une caverne d’Ali Baba de la gastronomie. Parmi les produits stars tels les rillons de Touraine, les rillettes de Tours, l’andouillette de Vouvray et les poires tapées de Rivarennes, c’est le sainte-maure-de-Touraine qui trouve ici sa plus belle déclinaison. Le fromager Thierry Cartereau de la Montagne aux Fromages y propose des tartes salées-sucrées « balzaciennes » qu’il a créées en l’honneur de l’auteur tourangeau. Dans La Rabouilleuse (1842), Balzac vante en effet les mérites de ce fameux fromage frotté au sel cendré.