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Deauville, histoire d'une station balnéaire mythique

Par Hugues Dérouard

Les planches, la plage, les hôtels, les boutiques de luxe, les décapotables, les yachts et les ventes de yearlings. Deauville ne compte que quatre mille résidents permanents. Pourtant, cette chic cité, à deux heures de Paris, est la station normande la plus connue au monde.

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Les plaisirs iodés

Difficile de l’imaginer aujourd’hui mais, au milieu du XIXe siècle, il n’y a rien, ou presque, à « Dosville ». Seulement un tout petit village sur les coteaux du mont Canisy, dominant une vaste zone de marais et de dunes. En 1858, avec la vogue des bains de mer, le duc de Morny, financier et demi-frère de Napoléon III, flaire la bonne affaire. Il pressent le potentiel de ce site pour accueillir et satisfaire la haute société parisienne avide de plaisirs iodés et de divertissement.

« Quelle immensité et quelle beauté ! Nous allons bâtir ici le royaume de l’élégance »,

Le duc de Morny.
 

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Le duc de Morny s’associe avec un médecin, un banquier et un architecte pour créer de toutes pièces, à l’ouest de Trouville, rive gauche de la Touques, une station balnéaire, en suivant un plan orthogonal. Très vite, des villas cernées de jardins magnifiques jaillissent des marais. Suivent une gare, un hippodrome, des hôtels, des bains hydrothérapiques... Après la chute du Second Empire, Deauville s’essouffle pourtant, à l’ombre de sa voisine et grande sœur, Trouville.

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La villa Strassburger a été construite en 1907 pour le baron Henri de Rothschild. 
 

Le tout-Paris en villégiature

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Il faut attendre le début du XXe siècle, pour que, avec le soutien du maire Désiré le Hoc, Eugène Cornuché, le patron du casino trouvillais et de la brasserie parisienne Maxim’s, impulse à Deauville un nouvel élan. Le casino est construit en 1912, dans un style néoclassique qui rappelle le Petit Trianon de Versailles. Il est doté d’un superbe théâtre à l’italienne.

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La même année, Le Normandy, hôtel aux allures de manoir normand, est élevé. Un autre palace, Le Royal, sort de terre à son tour, en 1913. Coco Chanel, la grande couturière, ouvre une de ses premières boutiques: c’est dans cette station balnéaire qu’elle invente le beige Chanel, s’inspirant du sable mouillé de la plage. La légende est née. Le Tout-Paris, aristocrates et célébrités, s’invite en villégiature :  la capitale n’est qu’à deux heures.

« Deauville, c’est pratique: c’est près de Paris mais finalement assez éloigné de la mer »,

Tristan Bernard, en référence à la largeur de la plage.

Venir à Deauville, c’est mettre ses pas dans ceux des illustres personnages qui séjournèrent ici, de Marcel Proust à Eugène Boudin, de Sacha Guitry à Clint Eastwood : une manière de prendre un peu la lumière des stars internationales qui défilent sur les planches, au mois de septembre, pendant le festival de Cinéma américain...

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Second empire et Art déco

Les rues sont peuplées de boutiques de luxe qui rayonnent autour de la centrale place Morny et qui font de Deauville le «XXIe arrondissement de Paris ». Les arpenter, c’est aussi contempler un musée à ciel ouvert de l’architecture balnéaire. Sur les planches, tout d’abord, on ne peut manquer les Bains pompéiens, exceptionnel et complexe ensemble Art déco. Résolument modernes pour leur époque, ils sont construits en béton et recouverts de mosaïques.

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À côté, Le Point de Vue, ancien club-house du Deauville Yacht-Club, lui aussi de style Art déco, et aujourd’hui espace d’expositions, impressionne tout autant. Tout près, dans un style Second Empire, la villa Le Cercle, plus sobre mais tout aussi admirable, avec la rotonde axiale percée de baies cintrées, a été édifiée en 1873, pour accueillir les propriétaires des écuries de course.

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Des folies architecturales 

C’est par sa centaine de villas que Deauville subjugue. Une promenade entre le front de mer et le cœur de ville permet de se rendre compte de l’exubérance, de la variété et de la densité de « folies architecturales », bâties entre 1860 et nos jours... Boulevard Eugène-Cornuché, on peut voir la villa Les Abeilles, un chef-d’œuvre de style normand, avec épis de faîtage, mâtiné d’Art nouveau. Un bijou signé Auguste Bluysen – l’auteur du Grand Rex à Paris –, et habité dans les années 1930 par l’industriel André Citroën. Sur le même boulevard, la villa Camélia, décorée de lambrequins et de garde-corps en bois à motifs ajourés, évoque la rusticité montagnarde. Construite en 1864 pour le marquis de Salamanque, elle est l’une des plus anciennes de la cité. Toujours à la même adresse, la villa Grisélidis (1871) semble tout droit sortie de la Renaissance flamande, avec ses pignons à redans. L’Augeronne, avenue de la République, constitue la quintessence du courant régionaliste normand, puisque la demeure ras-semble des éléments récupérés sur d’anciennes bâtisses du pays d’Auge après la Seconde Guerre mondiale...

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Le visiteur pourra encore découvrir, avenue du Golf, la villa mauresque El Djezaïr, datant des années 1930. S’il fallait n’en découvrir qu’une, ce serait la très belle villa Strassburger, dres-sée au milieu d’un vaste parc planté de pommiers. Cette extravagante propriété a été voulue, en 1907, par le baron Henri de Rothschild, amateur de courses de chevaux, à proximité de l’hippodrome. Elle est acquise par le richissime éditeur américain Ralph Beaver Strassburger en 1924 ; son fils l’a léguée à la ville en 1980. Par bon- heur, elle est ouverte au public.

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