9 villages du Vaucluse qu'il faut avoir vu

Il est le village le plus célèbre de Provence. Sentinelle perchée du Luberon , il brille autant par la qualité de son architecture en pierres sèches que par son standing touristique. Gordes, c’est un peu l’incarnation d’une Provence élitiste, avec ses hôtels et ses adresses de charme, sa fréquentation internationale et son âme artistique. C’est surtout un village harmonieux, en étages, tourné vers le sud et couronné par un imposant château. A pied, on se perdra avec bonheur dans ses ruelles bordées de maisons parfaitement restaurées. En voiture, on se glissera entre les murs de pierres sèches jusqu’à l’abbaye de Senanque, merveille cistercienne.  

Quelle vision ! Arriver à Roussillon, autre icone du Vaucluse , c’est tomber nez à nez avec un village à la pierre incandescente, un rouge profond tendance Colorado issu de cet ocre qui inonde la pierre des environs et constitue encore le plus grand gisement d’Europe. De ruelles en escaliers et passages couverts, on restera subjugué devant les façades flamboyantes et leurs patines allant du jaune au rouge sombre, en passant par toutes les teintes orangées. Cerné de vignes et d’oliviers, scandé de petites boutiques d’art et d’artisanat, Roussillon est une merveille rare au cœur de ce Luberon emblématique, qui attire chaque année des milliers de touristes.  

Et de trois ! Dans la série des « Plus Beaux Villages de France » situés au nord du Luberon, voici Ménerbes , impressionnant vaisseau de pierre. Egalement posé sur une éminence rocheuse, au dessus des vignes et des champs, le bourg agrège avec talent patrimoine médiéval (anciens remparts) et Renaissance (très belles maisons des XVI^e et XVII^e s.). Ruelles de charme, citadelle et campanile forment le trio de choc d’un village réputé aussi pour sa Maison de la Truffe et du Vin du Luberon… et le souvenir de ses artistes de renom. Séduits par son charme, Picasso et Dora Maar, Nicolas de Staël et l’écrivain britannique Peter Mayle l’ont encensé dans leurs œuvres !  

Toujours dans le Luberon, mais côté sud cette fois, Lourmarin est un peu le pendant méridional de Gordes . Même qualité architecturale des maisons en pierres, parfaitement léchées et fleuries. Même atmosphère arty-chic illustrée par des petits magasins de mode et de déco, des galeries d’art et des restaurants Premium. Même clientèle cosmopolite venue profiter de cette ambiance élégante... et de son marché des producteurs, le mardi en saison. Dans ce village à forte identité provençale où trône aussi un château Renaissance, un homme illustre s’est fait remarquer : Albert Camus. Habitué du village, il repose dans le cimetière communal.  

Non loin d’ Aix-en-Provence , c’est le « dernier » bourg du Luberon à appartenir au club fermé des « Plus Beaux Villages de France » - le massif en compte cinq, un record ! Il le mérite. Autour de son château millénaire dominant un paysage de cocagne, formé de vignes étalées au pied du Mourre Nègre (1 125 m, point culminant du massif), il brille par cette forteresse entamée au XII^e s. et restée jusqu’en 2007 dans la même famille. On y appréciera ses ruelles et ses calades pavées, son microcosme de maisons bien restaurées, son église Saint-Martin adjacente au château et son « balcon du Barri », offrant une vue exceptionnelle sur la campagne environnante.  

Cap sur le Comtat Venaissin, au pied du mont Ventoux , pour voir cet autre village perché (une constate, en Provence !), situé à une dizaine de kilomètres de Carpentras. Sa singularité ? A voir été un temps la capitale du Comtat Venaissin. Fortifié par les Romains, il conserve sur son rocher des tours des XI^e et XII^e s. protégeant un cœur de village jalonné de maisons nobles et sujet à une jolie animation boutiquière, qui s’étend de La Planette à la fontaine, le long de la Grande Rue. Classé aussi au titre des « Plus Beaux Villages de France », il cache un remarquable baptistère dont les fondements remonteraient au VI^e s., soit l’un des plus anciens édifices religieux de France.  

Situé, comme Séguret, à proximité de Vaison-la-Romaine, ce village est une pépite cachée . Un amas de vieilles maisons en pierres calcaires étagées sur un versant et restaurées dans les règles de l’art. Des calades pavées étroites qui se faufilent secrètement entre elles. Une grande fontaine au pied de l’église. Un vieux lavoir. Des figuiers poussant dans des recoins de terre. Les ruines d’un château sommital. Et la vue grand angle, plein est, sur le mont Ventoux et le massif des Baronnies. Tel est Crestet, minuscule village résidentiel de charme, dépourvu de commerces mais pas d’harmonie, à découvrir dans le silence du petit matin.  

Versant sud du Luberon, regardant la plaine de la Durance, Mérindol attire autant par son atmosphère sereine de village provençal que par l’histoire tragique des Vaudois, des protestants arrivés ici au XV^e s. et massacrés en 1545 sur ordre du Parlement d’Aix-en-Provence. Dans le bourg, un centre d’information muséal évoque cette histoire. On se baladera sinon avec plaisir dans les ruelles d’un village cerné d’oliviers, à la découverte de ses maisons typiques, de son église à bulbe « sarrasin » et de son moulin à huile, très actif au moment de la récolte des olives. A voir aussi : l’observatoire ornithologique, sur les rives de la Durance.  

Avec son hôtel de luxe déployé au cœur du village, Crillon-le-Brave, situé en retrait des flux touristiques majeurs du « pays de Carpentras », respire la quiétude et l’authenticité provençales. Un petit village, donc, perché sur son promontoire rocheux (qui prit le nom de Roc Libre à la Révolution !), au dessus des vignes et des oliveraies, regardant dans les yeux le mont Ventoux. On s’y promène en liberté à travers un lacis de ruelles bordées de belles demeures des XVII^e s. et XVIII^e s. aux façades fleuries, ouvrant des points de vue charmants sur la campagne. A voir également : des vestiges de remparts ; un château d’origine médiévale ; et un beau beffroi à campanile.