Compostelle : du Puy-en-Velay à Saint-Privat-d'Allier
En route pour Compostelle en empruntant la via Podiensis au départ du Puy-en-Velay. Découverte des paysages et témoignage d'un randonneur dans les premiers kilomètres de ce pèlerinage, qui démarre place du Plot. Entre Le Puy-en-Velay et Saint-Privat d'Allier, une immersion directe avec un panneau vous indiquant les kilomètres à parcourir jusqu'à Saint-Jacques de Compostelle : 1521 km... C'est parti !
Jour du grand départ. Place du Plot, c’est parti pour Compostelle. En route vers la Galice sur cette via Podiensis, qui, visiblement, ne manque pas de tempérament : à peine sorti du Puy-en- Velay, la route grimpe déjà raide ! Puis, bientôt, dans la montée des Capucins, un panneau retient l’attention de chaque pèlerin : Compostelle, 1521 km.
«Ultreia ! » lance symboliquement un marcheur, ce cri de ralliement et d’encouragement des pèlerins – dont les origines restent mystérieuses.
Découvrez notre article sur les 10 infos à savoir sur le périple de Saint-Jacques de Compostelle
Le fameux GR®65, balisé en rouge et blanc
Le temps de nous retourner pour apercevoir une dernière fois le Puy, et c’est parti. Bientôt, le GR nous mène à La Roche, premier village traversé. Déjà, nous ne suivons plus un chemin, mais un sentier qui vagabonde sur les collines du Velay. Au devant s’ouvrent les vastes plateaux basaltiques vélaves, témoins de la fureur magmatique qui embrasa la région durant des millions d’années.
Un pays brut, sauvage avec ses roches accrochées aux collines
Les maisons de basalte noir coiffées de toits de lauzes sont en harmonie avec le décor.
Nous passons bientôt Saint-Christophe-sur-Dolaison. Un groupe de soixante-dix-huit jeunes est sur le chemin. « Nous n’allons pas bien loin », précise Éric, qui encadre ces ados de la communauté de l’Emmanuel de Lyon. «C’est symbolique. On profite du dimanche pour effectuer cette étape. »
Sur un brancard, un jeune handicapé. Ses amis se relaient pour le porter. Mêlées au groupe, deux cousines papotent, gros sac
sur le dos. L’une est de Paris, l’autre de Bordeaux. « C’est l’occasion de se retrouver entre nous. On prend huit jours. » Jusqu’où
comptent-elles aller ? « Jusqu’où Dieu le voudra ! », lance dans un sourire Marie, topoguide en main. Mais elles en sont persuadées: elles iront jusqu’à Saint-Jacques, « un jour ou l’autre ».
Compostelle. Le but est lointain, mais fait briller les yeux. Secrètement, beaucoup de ceux qui marchent quelques jours sur ce chemin rêvent, sans l’avouer, d’aller jusqu’à cet imaginaire champ des étoiles.
Peu avant le village de Montbonnet, il faut faire une halte à la chapelle Saint-Roch, qui remonte au XIIe siècle et était à l’origine dédiée à Saint-Jacques. Le petit groupe de jeunes Lyonnais fait une pause ici et médite en silence. La descente vers Saint-Privat-d’Allier offre ensuite de superbes points de vue sur ces monts du Velay. C’est dans ce bourg que l’on s’endormira, tout en continuant à marcher dans ses rêves. L’auberge est loin d’être confortable. Nous y trouvons un groupe de pèlerins, des retraités picards qui vont jusqu’à Conques. Ils font un vacarme infernal. Mais qu’il semble bon, ce refuge, après une première journée de marche !