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Veules-les-Roses, la belle normande inspire les artistes

Par Dominique Le Brun et Dominique Roger

Veules-les-Roses, blottie dans une valleuse boisée en Seine-Maritime, est une adorable station balnéaire qui a inspiré bien des artistes. Veules-les-Roses doit notamment sa richesse au plus petit fleuve de France qu'elle voit couler : la Veules, 1 194 mètres !

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Maison bordé du fleuve

La mer à la campagne ?

Veules-les-Roses, à quelques kilomètres à l'ouest de Dieppe est un rêve de peintre. Maisons coquettes couvertes de chaume, moulins à profusion et fleuve miniature : le village respire au rythme de son patrimoine, naturel et bâti, jalousement protégé.

Allez toujours droit devant vous, vers l’ouest, au hasard, jusqu’à la mer !

Citation que l'on doit à Anaïs Aubert un jour de 1826 à son postillon. C’est donc sans l’avoir prémédité que cette actrice de la Comédie-Française, fuyant Paris et un chagrin d’amour, tombe sur ce village de pêcheurs, de meuniers et de tisserands niché au creux d’une valleuse de la Côte d’Albâtre. Séduite par le bourg et la beauté de sa plage, elle fera de Veules-en-Caux – la commune ne prendra son nom actuel qu’en 1897 – un lieu de villégiature à la mode.

Dans son sillage, la jeune femme entraîne des comédiens comme le populaire Mélingue, des hommes politiques, des artistes, des écrivains comme Paul Meurice, qui lui-même y attire son ami Victor Hugo. L’auteur des Misérables offrit même, dit-on, aux enfants les plus pauvres du village un immense banquet en septembre 1882. Un casino, des hôtels et des villas balnéaires voient rapidement le jour – la plupart des édifices du front de mer ont disparu lors des destructions de juin 1940. Et Veules devient une source d’inspiration pour bien des peintres, dont une colonie de peintres russes réalistes.

La foule y gâterait tout. Il vaut mieux n’en pas parler.

Comme Jules Michelet, on aimerait garder rien que pour nous le village de Veules-les-Roses...

Découvrez notre sélection des plus beaux villages de Normandie 

L'attractivité artistique

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Peintre
Peintre inspiré par ce pittoresque village normand

Le paysagiste Alexei Bogoliubov est le premier de ces artistes russes, en 1857, à découvrir la Normandie. L’artiste y attire une pléiade de peintres de l’Académie impériale des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg. Vassili Polenov, Ilya Repine, Alexis Kharlamov… Les Ambulants, comme on les appelle, s’entichent de Veules et y immortalisent paysages et scènes de vie du bourg – une Fille de pêcheur, un Cheval pour le ramassage des galets, Chaumière dans la cavée du Renard… Des toiles qui livrent aujourd’hui un précieux témoignage du Veules d'antan.

Une destination estivale

Toujours très fréquenté à la belle saison, Veules-les-Roses, 600 habitants, est vraisemblablement l’un des plus anciens villages normands – il remonterait au IVe siècle. Son origine étymologique signifierait « point d’eau ».

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Rivière
Devant les modestes maisons de pêcheurs, un passage-piéton un peu particulier...pour traverser la Veules.

Guère étonnant, cette station balnéaire doit sa richesse au fait qu’elle voit couler le plus petit fleuve de France : la Veules, 1 194 mètres ! Parallèle à la rue principale, le circuit le long de ses rives – il s’appelle le chemin des Champs-Elysées ! – offre une balade des plus apaisantes.

L'or vert de la Veules

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Cresson

Patrick Mahieu exploite une cressonnière de 32 ares, aux sources de la Veules, dont l’origine remonte au XIVe siècle.
Riche en fer et en calcium, la plante herbacée, qui « remplace très bien la salade l’hiver, dit-il, n’a plus de secret pour moi. La saison ne dure que 9 mois. J’en produis de la fin août à fin mai. Je profite des mois de juin et juillet pour replanter, à la main. L’eau, courante, est on ne peut plus pure car aux sources du fleuve. »
Bottes de cresson, potage ou encore beurre de cresson... tout est direct du producteur au consommateur.

Le patrimoine du village

En parcourant le bourg, on peut avoir la chance de passer devant le clocher carré gothique de l’église Saint-Martin (XIIe-XIIIe siècles), aux piliers sculptés de motifs de navires, sirènes et coquillages. Le long de la Veules s’alignent de vieilles maisons en brique et silex typiquement cauchoises, des chaumières au jardin foisonnant, les pieds dans l’eau, une dizaine de moulins à eau et d’abreuvoirs, ou encore des « pucheux », l’endroit où les habitants venaient puiser l’eau.

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Moulin et toit en chaume
1 -  Les moulins sont restaurés, dans la mesure du possible. Celui-ci, le moulin Anquetil, fut détruit en juin 1940 : le bief, la roue, quelques murs sont heureusement parvenus jusqu'à nous. Le village en compte une dizaine, bâtis du XIIe au XIXe siècle. 
2 - Avec le temps, le chaume prend une belle teinte grisée. Bien entretenu, ce type de couverture peut durer une cinquantaine d'années.

Dans une lettre à la femme de Paul Meurice, en 1873, l’historien Jules Michelet dit n’avoir connu « rien de plus joli ».

L’originalité, c’est le parti pris d’ignorer absolument la mer, de ne pas vouloir la voir. La charmante petite rivière est l’âme, pure, rapide, fourmillante, de la contrée. (…) Cette eau gentille se dépêche sans savoir où elle va. Et tout à coup, la voilà en face d’un infini imprévu, noyée dans la grande eau amère.

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Plage de Veules-les-Roses

Contraste, ce village de poche traversé par un fleuve lilliputien présente à son embouchure, un deuxième visage, beaucoup plus grandiose. La plage laisse en effet découvrir à marée basse une superbe étendue de sable fin, paradis pour les amateurs de sports nautiques. Et, au pied des falaises crayeuses, sont cultivées depuis peu les seules huîtres élevées dans le département de la Seine-Maritime. Ce sont des ostréiculteurs bas-normands qui ont lancé le projet, notamment parce que l’endroit bénéfice des eaux douces de la Veules.