Le château de Puymartin, l'ombre de la Dame blanche
Entre Sarlat et les Eyzies, cette impressionnante forteresse est habitée, depuis cinq siècles, par la même famille. Depuis cinq siècles aussi, elle est associée à une légende célèbre dans le Périgord noir. Le fantôme qui hanterait ses couloirs n'a pas fini de faire tourner la tête des visiteurs !
Découvrir Puymartin un jour de ciel bleu, sans nuage à l’horizon, peut être trompeur. Tours rondes, donjon néogothique dominant majestueusement la vallée de la Beune, pierres blondes éclatantes au soleil. Xavier de Montbron, propriétaire des lieux, nous accueille aux côtés de sa mère, comtesse, et sa sœur Bernadette : « Le château nous habite, plus qu’on ne l’habite !, s’amuse-t-il. Édifié au XIIIe siècle, il est détruit durant la guerre de Cent Ans pour éviter qu’il ne serve de point d’appui aux Anglais. Puis il est reconstruit au XVe siècle par Radulphe de Saint-Clar, un de mes ancêtres. Le château, abandonné, a été restauré à la fin du XIXe siècle par le marquis de Carbonnier de Marzac. »
Cheminée en trompe-l'œil
Xavier de Montbron connaît chaque porte dérobée, chaque recoin, chaque meuble de la demeure. Passé la cour Saint-Louis, qui permet d’y accéder, il désigne un tableau représentant l’un de ses aïeuls puis décrit avec minutie les tapisseries d’Aubusson du XVIIIe siècle, la cheminée « peinte en trompe-l’œil au XVIIe siècle » de la chambre d’Honneur, ou encore le « plafond à la française de la Grande Salle » ornée, elle, de tapisseries flamandes. La visite est détendue, jusqu’au moment d'aller dans la tour Nord. Laquelle reste associée, depuis le XVIe siècle, à une sombre légende.
Rencontres avec la Dame blanche
On raconte que Jean de Saint-Clar, lorsqu’il rentra au château après s’être illustré aux combats, y surprit son épouse Thérèse dans les bras d’un jeune seigneur. Jaloux et rageux, il l’enferma dans la tour. Elle y mourut après « quinze longues années de repentir » et son corps y fut même, dit-on, emmuré. Depuis, son fantôme ne cesserait, à la nuit tombée, de hanter les couloirs... Xavier de Montbron affirme, calmement : « Au cours de toutes ces années, je ne l’ai jamais croisée mais mon père, Henri, décédé en 2002, si. Et à plusieurs reprises. Je dois avouer que ses rencontres avec la Dame blanche l’ont bien chamboulé. Il a eu du mal à s’en remettre. » Les propriétaires, toutefois, ne souhaitent pas s’étendre sur le sujet, qui a bien trop souvent fait tourner la tête des visiteurs. Pour les amateurs de frissons, une chambre d’hôtes, magnifique, a été aménagée dans une pièce du château. Elle est régulièrement louée par les amateurs de paranormal...