Voyager par les chemins d’eau, c’est apprendre à aller tout doucement ; à considérer le bateau non comme un moyen de locomotion, mais comme une petite maison qui se déplace. Il ne faut donc pas s’en étonner, cette balade de 42 km au total demandera 10 heures de navigation, et surtout, 14 éclusages. Et chacun d’entre eux exige un peu de patience : à regarder les niveaux d’eau monter ou descendre dans le bief, on devient philosophe. On découvre les vertus de l’attente...
1er jour d'embarquement pour Nérac
Au moment d’embarquer ses provisions pour deux jours, on n’oubliera pas, bien sûr, de passer par la cave coopérative pour se procurer quelques flacons de ce côtes-de-buzet aussi plaisant en rouge qu’en blanc. Et une fois les amarres larguées, on prendra le rythme de cette navigation paisible entre les coteaux tapissés de vignes. La cité fortifiée de Vianne est notre première escale. Cette bastide, parfaitement conservée puisqu’elle possède encore tous ses remparts, ses portes et ses tours, ne manque pas d’impressionner. Ses fortifications s’étendent sur plus d’un kilomètre, avec des murailles de dix mètres de haut !
Promenade hors bateau
À Lavardac, il faut laisser le bateau au ponton d’accueil devant la ville, et traverser celle-ci pour se rendre à Barbaste. Les deux kilomètres de marche en valent la peine, car on découvrira une petite cité médiévale au bord de la Gélise, affluent de la Baïse qu’enjambe un pont roman à dix arches. Mais plus extraordinaire encore est le moulin fortifié avec ses quatre tours !
2e jour : Nérac et le retour à Buzet-sur-Baïse

À Nérac, le point d’arrivée de notre croisière, on trouve le souvenir d’Henri IV, qui y passa sa jeunesse dans le château de son grand-père, Henri d’Albret. Le jeune Henri, qui alors ne soupçonnait pas qu’il deviendrait un jour roi de France, appréciait particulièrement Barbaste et son moulin. N’existe-t-il pas des lettres signées « Henri, meunier de Barbaste »? Si l’on dispose de temps, on peut se rendre dans une autre petite ville pittoresque, Mézin, à 14 km, desservie par un train touristique dont la voie tourne, vire et disparaît sous un long tunnel: les enfants adorent! L’inconvénient de la grande majorité des croisières fluviales courtes est de contraindre à un aller-retour. Il ne faut pourtant pas s’en désoler. D’abord, parce que vers l’amont et vers l’aval, une rivière présente des perspectives étonnamment différentes ; ensuite parce que l’on peut aussi décider de répartir ses arrêts entre l’aller et le retour. Vianne à l’aller et Lavardac au retour... ou l’inverse.
