Top 10 des meilleurs endroits pour observer les étoiles
De tout temps, les étoiles ont exercé sur nous leur fascination. D’autant qu’avant l’apparition de l’éclairage urbain, le ciel était beaucoup plus spectaculaire. Heureusement, il reste encore en France des lieux relativement préservé de la pollution lumineuse, où l’on peut les observer à loisir et dans toute leur immensité. Suivez le guide !
Comment et où observer les étoiles ?
Avant de vous lancer à la recherche du spot idéal, voici quelques conseils et prérequis, dispensés par un passionné d’astronomie, Bernard Nomblot, spécialiste des étoiles à la Cité des Sciences et de l’Industrie.
- Pour regarder les étoiles, il faut être patient ! Il faut d’abord attendre que l’œil s’habitue à l’obscurité (entre 1/4 d’heure et 1/2 heure), et éviter toute source de lumière. « Même la lumière émise par un briquet détruit le pourpre rétinien, cette substance qui se forme dans l’œil pour nous permettre de mieux voir dans le noir », explique le spécialiste.
- Éviter les soirs de pleine Lune. Son éclat parasite la visibilité. Privilégier les premiers et derniers quartiers de Lune.
- Ne pas avoir peur de veiller jusque tard dans la nuit. « Il faut attendre la fin du crépuscule astronomique, c’est-à-dire le moment où le Soleil atteint les 18° sous l’horizon. L’heure à laquelle cela se produit dépend de la saison ». Éviter la période qui va de la mi-juin à la mi-juillet, il n’y a justement pas de véritable nuit astronomique, le Soleil ne descend pas suffisamment bas sous l’horizon pour que la nuit soit totalement noire.
- Choisissez un lieu où l’horizon sud-est est dégagé. C’est dans cette partie du ciel que vous verrez le Voie Lactée, et donc le plus d’étoiles visibles à l’œil nu.
- Montez sur les hauteurs. L’altitude idéale se situe entre 2 000 mètres et 3 000 mètres. Au-dessus, le manque d’oxygène diminue les capacités de nos yeux et il faut quelques jours pour d’adapter. En dessous, on se trouve encore dans la zone où se concentrent les particules en suspension, qui réfléchissent la lumière des lampadaires.
- Équipez-vous d’une paire de jumelles classiques, cela permet de distinguer tout un tas de choses : la teinte des étoiles, les détails à la surface de la Lune, les amas d’étoiles, les nébuleuses… Et cela permet de s’orienter facilement dans le ciel, ce qui n’est pas le cas avec une lunette ou un télescope.
- Si vous voulez vous servir d’un télescope et d’une lunette, et que vous ne savez pas bien vous orienter dans le ciel, mieux vaut se greffer à un club d’astronomie. Ils organisent régulièrement des soirées publiques. Il en existe beaucoup en France. Pour vous y retrouver, commencez par vous adresser à l’Association française d’astronomie, qui recense la majorité d’entre eux.
Les 10 lieux avec le moins de pollution lumineuse en France
La généralisation des éclairages publics, même en milieu rural, génère des halos lumineux qui troublent la pureté du ciel. Or, moins un ciel est sombre et plus les éléments qui le constituent deviennent difficiles à observer.
L’association Avex publie des cartes de la pollution lumineuse en France. En blanc, les lieux très pollués, en bleu, ceux qui le sont moins.
Il existe également une liste des sites les plus favorables en France, le Gravex (Grand répertoire des sites astronomiques communautaires), recensés par des passionnés.
Le triangle noir du Quercy (Lot)
Remarquablement préservé de la pollution lumineuse, le Quercy a été estampillé « meilleur ciel de France métropolitaine » par le mensuel Ciel et Espace. Afin de préserver ce patrimoine nocturne exceptionnel, plusieurs communes du Lot éteignent chaque soir après minuit leur éclairage public et/ou installent des lampadaires spécifiques. Toutefois, le Parc naturel régional des Causses du Quercy, dont le tracé englobe la zone du triangle, même s’il a fait l’objet d’un coup de projecteur, n’est pas le seul endroit en France à bénéficier d’une nuit bien noire. D’autres zones ont une pollution lumineuse au moins aussi faible.
Le plateau de l’Aubrac (Lozère, Cantal, Aveyron)
À cheval sur les départements de la Lozère, du Cantal et de l’Aveyron, le plateau de l’Aubrac tire son nom de l’expression occitane alto braco, qui signifie « lieu élevé ». Dressé à 1 200 mètres d’altitude, il offre un ciel nocturne, particulièrement magnifique, préservé de la pollution lumineuse, et à l’horizon dégagé. C’est aussi l’une des plus belles étapes de la Via Podiensis, l’un des chemins de Saint-Jacques de Compostelle.
Le plateau de Millevaches (Haute-Vienne, Creuse, Corrèze)
Plus haute terre du Limousin, le plateau de Millevaches culmine à près de 1 000 mètres d’altitude. À lui seul, l’origine de son toponyme explique son intérêt astronomique, il vient d’un mot gaulois, melo, signifiant la montagne, et de l’adjectif vacua, soit un espace vide. Si vous y allez, profitez-en pour découvrir son magnifique parc naturel de jour, caractérisé par ses forêts de conifères, ses parterres de fleurs, de genêts et de bruyères, son sol de tourbe, et ses nombreux petits ruisseaux.
Les îles bretonnes
Les îles sont généralement synonymes d’un beau ciel nocturne. En Bretagne, même si la météo ne s’y prête pas toujours, les terres insulaires offrent un environnement particulièrement épargné par la pollution lumineuse, en témoigne la carte de France ci-dessus. Belle-île en mer, île d’Houât, Hœdic, Ouessant, île de Sein… Faites votre choix ! Et sinon, il y aussi les îles de la côte Atlantique !
Les montagnes corses
« Formidable ! » C’est en ces termes que les astronomes amateurs décrivent le ciel nocturne des sommets de Corse. Quand il est dégagé – ce qui n’est pas toujours le cas, car le lieu est un aimant à nuages –, les montagnes corses offrent le spectacle d’une nuit étoilée hors du commun. Forcément, c’est la montagne au milieu de la mer !
En montagne, préférez une altitude comprise entre 2 000 et 3 000 mètres. Cela permet de se trouver au-dessus de la couche d’inversion thermique, qui concentre les particules en suspension et réfléchit donc trop la lumière, et en dessous du seuil où le manque d’oxygène commence à diminuer nos capacités visuelles.
Nuit dans un observatoire astronomique (Alpes et les Pyrénées)
En France métropolitaine, les Alpes et les Pyrénées offrent également un cadre idéal à l’observation des étoiles, à condition bien sûr de se trouver un spot d’observation entre 2 000 et 3 000 mètres, à l’horizon Sud dégagé. Le must ? L’observatoire du Pic du Midi, dans les Pyrénées, perché à 2 877 mètres d’altitude, accessible grâce à l'un des plus époustouflants téléphériques de France. Ce sommet mythique accueille des centaines de visiteurs lors des nuits étoilées, mettant à leur disposition de puissants télescopes. Pour les plus mordues, il est possible tout au long de l’année de réserver une chambre au sommet. Autre adresse incontournable, l’Observatoire des Baronnes Provençales, dans les Hautes-Alpes. On y observe le ciel au grand télescope tous les samedis soir lors des « nuits coupoles ». Des nuits étoilées sont également organisées tous les mois avec visite de l’observatoire, soirée, hébergement pour une nuit, dîner et petit déjeuner compris !
La Ferme des étoiles (Lot)
Encore un lieu historique de l’observation du ciel : la Ferme des étoiles, située à Mauroux, dans le Gers. Idéalement situé sur une ligne de crête, l’endroit dispose de nombreux instruments d’observation, dont un télescope de 620 mm, ainsi que la plus grosse paire de jumelles du monde. Sur place, « simulateur de vol » entièrement équipé. La Ferme aux étoiles propose également l’hébergement, soit dans des chambres situées dans le bâtiment principal, soit dans des « astrobulles » dans le parc à l’extérieur.
Le Centre Bretagne
En regardant la carte de pollution lumineuse, on remarque que le centre Bretagne est remarquablement épargné par la pollution lumineuse, notamment entre les monts d’Arrée et les montagnes noires, une région encore souvent sauvage, où les spots pour planter sa tente et passer la nuit à la belle étoile ne manquent pas.
Le Perche normand (Orne, Eure-et-Loire)
Pour ceux qui ne pourraient pas trop s’éloigner de la région parisienne, le meilleur rapport pollution lumineuse/kilomètres, se situe dans le Perche normand. À moins de 2 heures de Paris, cette province vallonnée offre déjà des ciels remarquables. Idéal pour une virée nuit des étoiles filantes improvisée !
Et à Paris, est-il possible de voir des étoiles filantes ?
Oui ! Ces perles rares peuvent aussi être admirées durant la Nuit des étoiles. Parmi les spots conseillés : la butte Montmartre, le parc des Buttes-Chaumont, le parc de Belleville ou encore la butte Bergeyre.
LES NUITS DES ÉTOILES : UN RENDEZ-VOUS PHARE
Les Nuits des étoiles d'été ont lieu comme chaque année, en début du mois d'août. Les dates officielles ne sont pas encore connues mais le programme de cette nouvelle édition s'annonce encore riche et varié : conférences, ateliers, observations avec des lunettes astronomiques ou des télescopes. Évènement ouvert à tous, dans l’esprit d’un partage des connaissances et de découvertes.
Le Morvan (Côte d’Or)
Même si son altitude ne dépasse pas 900 mètres, le massif de basse montagne du Morvan est une région idéale pour observer les étoiles. Loin de toutes villes, l’air y est pur et épargnée de la pollution lumineuse. Parfait pour observer les astres !
Des chercheurs ont calculé qu'un Européen doit parcourir 1 500 km, en direction de la mer, pour observer un ciel sans aucun rayonnement dû à l'éclairage artificiel. Toutefois, pour profiter d’un beau ciel pur, il n’est pas nécessaire d’aller aussi loin, quelques kilomètres suffisent, quand on est loin des grandes villes ! Mais ce sera une observation à l’œil nu, bien sûr, inutile d’installer un télescope sur un bateau…