Port-Louis

Le temps semble avoir suspendu son cours sur cette petite presqu’île fortifiée qui ferme la rade de Lorient, à l’est. Ici, les rues pavées garnies de maisons anciennes se serrent autour d’une église du XVIe siècle. On se croirait dans un vieux bourg sil’on ne portait pas attention aux jolies boutiques et cafés de la Grand-Rue et alentour. On peut rêver sur la plage des Pâtis quand la marée basse dévoile un beau paysage rocheux ou flâner le long des remparts qui bordent lacité maritime. La vue ? L’océan, l’île de Groix et la presqu’île de Gâvres au sud ; Lorient et sa monumentale base de sous-marins allemands au nord. Ça y est, le décor historique est planté, on peut partir découvrir Lorient.
L’hôtel Gabriel

Entre le port de plaisance et l’arsenal militaire, où l’on construit aujourd’hui des frégates à l’endroit où la Compagnie des Indes bâtissait des vaisseaux, se trouve l’Enclos du port. C’est l’un des rares témoignages du Lorient des XVIIe et XVIIIe siècles. Propriété de la Marine nationale jusqu’en 2017, cet espace ouvrant sur la rade est désormais accessible au public. Dès l’entrée, l’hôtel Gabriel flatte le regard avec son architecture classique, son toit en ardoise sombre et sa façade nord en tuffeau. Hôtel des ventes de la Compagnie des Indes, il exposait chaque première semaine d’octobre des échantillons de produits venus d’Orient. Il accueille actuellement les archives et le service du patrimoine de la ville.
La citadelle de Port-Louis

À tribord, sentinelle postée à l’entrée de la rade sud de Lorient, elle toiseles marins avec ses remparts et ses échauguettes penchés sur l’eau. Quand on l’approche à pied, son plan intrigue et l’on perçoit combien la citadelle de Port-Louis est un remarquable exemple d’architecture défensive avec demi-lunes et bastions. Érigée vers 1620 sur les vestiges d’un fort espagnol détruit pendant les guerres de Religion, c’est surtout comme port d’attache de la Compagnie française des Indes orientales, créée par Colbert en 1664, qu’elle entre dans l’histoire. Les chantiersde construction et d’armement des navires de commerce en partance pour l’Orient vont vite s’établir en face, sur des terrains vierges de la rive droite du Scorff. Ils donnent naissance à la ville de Lorient. Dans la citadelle, un musée consacré à la Compagnie des Indes retrace cette grande aventure maritime et commerciale, tandis que le musée national de la Marine raconte l’histoire du sauvetage en mer.
Lorient - La Base

L’ancienne base de sous-marins allemands situées à l’entrée de la rade, sur la pointe de Keroman, crée un choc. Ces trois gigantesques blocs de béton armé percés d’alvéolés, indestructibles ont motivé le bombardement de la ville par les Alliés en 1943. Aujourd’hui, le site abrite des entreprises nautiques, un pôle de course au large, un sous-marin visitable, un musée et d’autres équipements de loisirs. La Cité de la voile Éric-Tabarly s’est aussi installée ici pour faire découvrir le mode des grandes navigateurs. Les monocoques amarrés devant le grand bâtiment en verre ? Oui, ce sont bien les Pen Duick de Tabarly, les cinq qui bravent toujours les flots et qui viennent d’être classés monuments historiques.
La tour de la Découverte

Cette vigie de 38 mètres perchée sur une colline dans l’Enclos du port permettait autrefois de signaler l’arrivée des bateaux et de surveiller d’éventuelles manœuvres de contrebande sur l’île de Groix. Depuis sa restauration il y a trois ans, il est possible (lors de visites guidées) d’accéder au sommet coiffé d’une coupole en cuivre. Là-haut, le regard embrasse la rade avant de se poser sur une étrange sphère fixée sur un mât de la tour : une boule horaire qui donne chaque jour l’heure solaire de midi en chutant. Au tournant du XXe siècle, elle permettait aux marins de régler leurs instruments de navigation.
Place Polig-Monjarret

C’est le cœur battant de la ville au moment du Festival Interceltique de Lorient quand plus de 500 musiciens, chanteurs, danseurs et autres artistes celtes s’emparent des lieux,. Mais en dehors des dix jours de cet élément qui se déroule à la mi-août, la place délicieusement ombragée est l’endroit préféré des Lorientais pour se retrouver, boire un verre ou dîner. Située à mi-chemin entre l’Enclos du port et l’église Notre-Dame-de-Victoire, elle doit son nom à Polig-Monjarret (1920-2003), grand défenseur de la musique bretonne. Le samedi matin, la place accueille un marché.
L’église Notre-Dame-de-Victoire

Son architecture moderne raconte la renaissance de Lorient après les bombardements alliés en 1943. Immense, atypique avec sa coupole surbaissée sur de fins piliers, l’église est un spectaculaire édifice en béton armé de la taille d’une cathédrale. C’est Jean-Baptiste Hourlier, Grand Prix de Rome et architecte en chef de la reconstruction de la ville, qui a imaginé un intérieur ouvert et épuré, espace unique pour rassembler les fidèles. Les murs en parpaing rappellent le travail d’Auguste Perret, le « maître » qui a œuvré au Havre. Il faut venir au coucher du soleil, quand les vitraux en pavés de verre éclaboussent l’église de couleurs.
Les Halles de Merville

Le marché couvert est un bel exemple d’architecture moderne avec sa coupole ronde, sa structure en métal et béton, et sa mosaïque de plaques de lave émaillée évoquant l’univers maritime. Les produits de la mer sont à l’honneur ici et donnent une idée de la richesse des retours de pêche sur les côtes bretonnes. Selon la saison, les étals débordent de pouces-pieds, d’araignées de mer, de homards, de merlus… Pour évoquer le terroir et déguster des produits fins, il faut boire son café chez Henri et Joseph, tenu par l’ancien chef étoilé Philippe Le Lay. Prévoir une visite plutôt le samedi ou le mercredi matin, quand le marché déborde à l’extérieur et s’anime autour des produits de saison.
Le Pôle course au large

Pour approcher les géants des mers qui courent la Route du rhum ou le Vendée Globe, il faut venir ici, sur les pontons de Lorient - La Base. Il n’est pas nécessaire d’avoir le pied marin pour être fasciné par ces multicoques taillés pour l’exploit. Lors de notre passage, c’est le maxi-trimaran Maxi Banque populaire XI d’ArmelLe Cléac’h, vainqueur à son bord de la dernière Transat Jacques Vabre avec Sébastien Josse, qui nous a hypnotisés. Avecses 32 mètres de long et23 mètres de large, c’est l’une des vedettes du Pôle course au large de Lorient. Ce port d’attache de grands skippers compte également deux autres trimarans de classe Ultim, une vingtaine de monocoques Imoca, larges et plats, des Class40 et des Mini 6.50 qui traversent l’Atlantique.
Larmor-Plage

Est-ce les villas de villégiature datant du XIXe siècle, alignées devant le port de Kernével ? Les quatre belles plages de sable fin ouvrant sur la passe de la rade ou sur la pleine mer ? La promenade piétonnière ponctuée de glaciers et de restaurants à Port-Maria ? Sur la rive ouest à l’entrée de la rade de Lorient, Larmor-Plage a le goût des vacances. Il suffit de franchir le Ter pour gagner cette station balnéaire prisée des Lorientais. Frangé de pin, le boulevard Roger-le-Port longe la côte et offre une vue imprenable sur l’ancienne base de sous-marins.