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Côte d'Emeraude, de caps en îles à bord d'un kayak de mer

Fort La Latte Fort La Latte - © Bertrand Rieger / Détours en France

Publié le par Philippe Bourget

De Saint­-Malo aux Sables­-d’Or, la côte d’Émeraude déroule un littoral indenté de baies, de pointes et d’îles. Une chance à saisir en kayak de mer pour débusquer plages secrètes et patrimoine. Trois excursions révèlent les charmes exquis de cette Bretagne marine.

Saint-Malo
© Bertrand Rieger / Détours en France

Scindons la visite en trois sorties distinctes, une manière de découvrir aussi le littoral depuis la terre. Saint-Malo n’est plus à présenter. La cité corsaire vibre dans ses remparts d’un tourisme familial bon enfant, sur fond d’escapade possible vers Jersey ou Guernesey. Notre échappée est plus locale. Avec Les Corsaires Malouins, rendez-vous le soir pour assister au coucher du soleil sur la baie. Départ en kayak au pied des remparts pour une virée de 2 h 30 vers les îles de Petit Bé et Grand Bé, afin de déguster une bolée de cidre en regardant le jour décliner. L’intérêt est triple : pagayer au crépuscule au pied des rochers, voir la cité fortifiée depuis le large, et connaître l’histoire des îles Malouines. Petit Bé est un rocher fortifié construit par Vauban au XVIIe siècle. Tout comme le Fort National, accessible à pied à marée basse (visites guidées). Au large se trouvent les îles de Cézembre et de Grand Bé. La première est une réserve d’oiseaux. Elle abrite des vestiges de la dernière guerre et un sentier pédestre. La deuxième accueille un fort militaire bâti aussi par Vauban pour protéger la ville, et le tombeau de Châteaubriand, né à Saint-Malo. Les Corsaires Malouins ont plus d’une pagaie dans leur kayak : on peut aussi choisir un circuit autour des forts Vauban et une sortie de 6 heures à la découverte du milieu marin (huîtriers pies, cormorans, et peut-être phoques et dauphins)...

L’archipel des Ebihens

Par la route, l’estuaire de la Rance et la côte de Dinard montrent une opulence bourgeoise. Au fil des villas et résidences en beau granit, on se laisse guider par ce côté chic via les stations de Saint-Lunaire, Saint- Briac et Lancieux. Saint-Jacut-de-la-Mer est aussi un peu « parisien », mais ce bourg-presqu’île est un joyau. La mer de tous côtés, des marées immenses et une âme villageoise préservée : un vrai coup de cœur ! Il est d’autant mieux assumé après une sortie en kayak de mer. Depuis la plage du Rougeret, cap sur l’archipel des Ébihens, à portée de pagaie. Droite, gauche, droite, gauche... les épaules travaillent, alors que se rapproche la jolie plage de sable. Comme l’effort est exigé pour s’y rendre (accès en kayak, mais aussi à pied à marée basse), l’île n’est pas surchargée. Haut lieu de la pêche aux coques et aux palourdes, elle appartient à plusieurs propriétaires privés, mais son accès est libre. En kayak, on en fait aisément le tour par temps calme, après avoir profité d’une baignade méritée. Une demi-journée est conseillée pour profiter au mieux de cette sortie inédite.

Landes et genêts

Le Cap Fréhel sépare la baie de Saint­Malo de celle de Saint­Brieuc. Son vieux phare en granit (à droite), appelée tour Vauban, fut construit sous Louis XIV. À gauche, le phare actuel, haut de 32 m, date de 1946.
Le Cap Fréhel sépare la baie de Saint­-Malo de celle de Saint­Brieuc. Son vieux phare en granit (à droite), appelée tour Vauban, fut construit sous Louis XIV. À gauche, le phare actuel, haut de 32 m, date de 1946. © Franck Guiziou / hemis.fr

Vers l’ouest, la route file vers Les Sables­-d’Or. Changement de décor. Après le très breton estuaire de l’Arguenon et la station de Saint-Cast-leGuildo, voici la lande et les ajoncs. Deux bijoux sont à découvrir : le Cap Fréhel, à pied, et le château de Fort la Latte, en kayak. L’excursion d’environ 2 heures démarre dans la baie de la Fresnaye, au port de Saint-Géran. De plus en plus sauvage, elle remonte la côte en passant les pointes de la Touche et de la Cierge, avant de s’ouvrir sur le fort. Quel bonheur d’apercevoir depuis l’eau cette fantastique forteresse de pierre, dont l’origine remonte au XIVe siècle. L’effort du kayak est récompensé.

Sources

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