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Voici peut-être la plus belle manière de découvrir la Corse...

À l’avant-poste de Porto Marina, le port de Porto, l’une de 67 tours génoises restantes sur les 85 que comptait l’île, érigées par la thalassocratique République de Gênes. Cette tour carrée du XVIe siècle, qui se fond dans « la muraille sanglante de granit rouge », a été restaurée. À l’avant-poste de Porto Marina, le port de Porto, l’une de 67 tours génoises restantes sur les 85 que comptait l’île, érigées par la thalassocratique République de Gênes. - © Bertrand Rieger / Détours en France

Publié le par Dominique Le Brun

En deux jours de mer, on ne découvrira bien sûr qu’une infime partie de la Corse. Quelles étapes sublimes conviennent-elles le mieux pour ce premier contact ? Pour la variété des paysages et des ambiances, nous nous sommes arrêtés à un Calvi-Cargèse avec nuit au mouillage dans le golfe de Girolata, à bord d’un catamaran de location avec skipper, pour le confort de croisière !

La première étape fait 26 milles nautiques, soit 48 km, et la seconde 23 milles, soit 42,5 km, ce qui correspond à une journée tranquille en mer avec possibilité d’explorer la côte au plus près et de s’arrêter ici ou là le temps d’une baignade.

1er jour : de Calvi à Girolata 

Bordée par une plage de sable fin clair, dominée par une citadelle, Calvi est la plus attachante des baies ; et sa vieille ville avec son port, d’un pittoresque saisissant. On prendra le temps de la contempler depuis les remparts avant d’appareiller avec la promesse de découvrir bientôt plus beau encore. On passe donc la pointe de La Revellata, dont on salue le phare, et on met cap au sud vers le golfe de Galéria en s’émerveillant encore et toujours que la mer puisse présenter de telles nuances de bleus. Mais à partir de Galéria, au fur et à mesure que l’on approche la presqu’île de Scandola, c’est le rouge qui s’impose dans le paysage : celui des falaises de porphyre, des rochers sculptés par le vent. Mais cela n’est encore rien à côté des fonds sous-marins que l’on découvrira avec masque et tuba en se mettant au mouillage dans une des nombreuses criques. On comprend que le site soit inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco ! Entre la presqu’île de Scandola et le cap Senino s’offre le golfe de Girolata, dont le fond est creusé par une crique quasi circulaire au pied d’une tour génoise. Le plus extraordinaire est qu’aucune route ne permet de l’atteindre : seuls les marins et les randonneurs ont ainsi accès à l’anse de Girolata, qui n’en paraît que plus exceptionnelle.

Les tours génoises

Lors d’un séjour en Corse, impossible de passer à coté des tours génoises ! Ce sont d’anciennes forteresses de défense.
Lors d’un séjour en Corse, impossible de passer à coté des tours génoises. Ce sont d’anciennes forteresses de défense, au nombre de 85. © Gilles Lansard / Détours en France

Ces tours en ruines qui jalonnent le littoral, toutes édifiés selon le même plan, sont une particularité corse. Sur ses 500 km de côte, l’île de Beauté en totalise 85. Elles furent construites au XVe siècle lorsque la Corse était aux mains de la république de Gênes : construites chacune en vue de sa voisine, elles servaient à guetter l’approche de pillards sarrasins. Dès que l’alerte était déclenchée, le message passait de tour en tour, de telle sorte qu’en une heure, tout le littoral se trouvait mis en alerte !

2e jour : de Girolata à Cargèse 

Passé le cap Senino, on entre dans le golfe de Porto, au fond duquel se trouve le port qui lui a donné son nom. En fait, il s’agit d’une simple marine plus à l’échelle des petits pointus que des bateaux de croisière. Nous ne ferons donc qu’y passer, avant de longer la côte sud du golfe : la célèbre côte des Calanche (calanques en corse). Nous y naviguerons au pied de ces falaises vertigineuses dans lesquelles le vent a sculpté des formes fantastiques, tout un bestiaire qu’on ne se lasse pas de contempler. Et au cap Rosso qui ferme le golfe, c’est le vertige qui nous attend : la tour génoise de Turghiu, qui surmonte le cap, se trouve 340 m au-dessus de nos têtes! Après ces paysages quelque peu effarants, on retrouve une côte corse plus paisible avec une succession de plages au sable fin blanc comme neige : Arone, Chiuri et Péru. On s’y attardera plus ou moins en fonction du temps que l’on souhaite passer à Cargèse qui marque la fin de cette minicroisière. Imagineriez-vous que ce bourg typique possède deux églises : l’une latine et l’autre orthodoxe? Car à la fin du XVIIe siècle, une communauté grecque fit souche en ces lieux. En Corse, on va de surprise en surprise !

Sources

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