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La montagne Bourbonnaise : contes et légendes d'Auvergne

Par Sophie Bogrow

De vallées encaissées en landes mélancoliques, de frais bocages en forêts drues et sombres, de cascades pétillantes en rocs taillés par l’érosion, ce petit massif granitique à l'est de Vichy, recèle d’innombrables balades qui dévoilent une nature authentique et préservée.

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Vue sur le puy de Montoncel

Depuis le sommet du rocher Saint- Vincent, entre Ferrières-sur- Sichon et Lavoine, profitez de la vue sur le puy de Montoncel,
 point culminant de l’Allier.

C’est à peine une montagne, qui ne dépasse guère les 1 000 mètres, sinon au sud, où les pentes à sapins des Bois Noirs culminent au puy de Montoncel (1 287 m), et à l’est, dans les monts de la Madeleine, où quatre remonte-pentes font de la Loge des Gardes (1 175 m) une station de ski miniature. Les curistes de Vichy y venaient en excursion, avant guerre, profiter de la fraîcheur. Un petit train à voie étroite, le Tacot, mis en service en 1910, mettait des heures à les conduire de Vichy à Lavoine et Laprugne en passant par Cusset, Le Mayet-de-Montagne et Ferrières : 38 kilomètres, 13 stations... Pour ceux de la Montagne, c’était le seul moyen d’exporter leurs productions. La ligne a fermé en 1949, mais son tracé demeure, qu’on repère ici et là à la présence d’un viaduc (telle l’arche de béton de Ferrières) ou à une maisonnette typique des gares.

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Le pont du Moulin Neuf

Édifié en 
1910 près de Ferrières-sur-Sichon, le pont du Moulin Neuf est un vestige 
de l’ancienne ligne de chemin de fer du Tacot. Son arche de plus de 50 mètres 
a été conçue 
en béton armé.

Une atmosphère de mystère

Entre-temps, on est passé d’une douce houle céréalière à des collines herbues, secouées de plissements, puis aux pentes abruptes des vallées où la forêt l’emporte. Tout ici est propice aux légendes : les blocs de granit moussus, que les fées ou les druides, c’est certain, ont creusés de cupules rondes, à l’image des Pierres du Jour à Laprugne ; les hêtres que des siècles de taille ont transformés en tortueux décor pour conte fantastique, près de Saint-Nicolas-des-Biefs.

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Les Bois noirs

Dans les Bois noirs, proches
de Saint-Nicolas- des-Biefs, 
des hêtres tortueux âgés de 400 ans bordent un chemin de randonnée,
 l’allée des Géants, lui donnant un
 air de décor pour conte de fées.

Même le brouillard, qui se lève souvent sur le dédale des bois et des haies, contribue à créer le mystère. De tous ces mystères, le plus passionnant est l’énigme de Glozel. En 1924, le jeune Émile Fradin, alors qu’il labourait, tomba sur une fosse enfouie qui regorgeait d’ossements, de poteries, de galets gravés, d’objets en os, et surtout de tablettes couvertes de signes inconnus. Les plus grandes sommités s’accordant à dater du néolithique la moisson recueillie par le docteur Morlet, on spécula sur l’existence d’une écriture antérieure aux Phéniciens. Mais en 1927, un de ces messieurs, auteur d’une autre théorie sur la question, décida de disqualifier la concurrence en criant à la fraude et une commission officielle décréta le jeune paysan, armé de son certificat d’études, coupable d’une gigantesque falsification qui eût exigé une thèse en anthropologie... Quand, après des années de procès, les tribunaux eurent fini de blanchir Fradin, le mal était fait. Son honneur était terni.

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Le bourg de Ferrières

Le bourg de Ferrières, traversé par le Sichon, était autrefois prospère. En témoignent les sept foires annuelles qui rythmaient la vie des villageois. Au fond, le clocher de l’église Saint-Désir.

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Le château de Chappes

Entouré
 de douves alimentées par un canal, le château de Chappes à Ferrières- sur-Sichon (XVe siècle)
a abrité de prestigieux personnages de l’histoire de France. 
Il est classé Monument historique depuis 1992.

Au pays des Verriers

Pourtant, à partir des années 1970, de nouvelles analyses, confirmées vers 1995, ont permis de préciser certaines datations. Ainsi, bien que les tablettes gravées affichent entre 3 000 et 7 000 ans (sauf une part de copies médiévales), Glozel aurait été un site funéraire et cultuel de l’époque gauloise et romaine, réinvesti au Moyen Âge pour servir peut-être de four à des verriers. La forme ovale de ses tombes pourrait être liée à ces inexplicables souterrains annulaires creusés en nombre (au moins 34) dans la région.

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La tourbière du plateau de la Verrerie
La tourbière
 du plateau
 de la Verrerie.
 Ce milieu protégé se découvre en suivant les pontons de bois, au ras des sphaignes et des droséras.

Quant aux verriers, ils étaient nombreux entre autres vers Saint-Nicolas-des-Biefs, fondant le sable des rivières grâce aux hêtres des forêts. En 150 ans, avant la Révolution, ils ont ainsi entièrement dénudé le bien nommé plateau de la Verrerie. Restent 60 hectares de lande mauves de callunes, myrtilles et genêts, gardés par des chèvres et moutons, et de tourbière avec vue plongeante sur la plaine de Roanne.

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Notre-Dame de Châtel-Montagne

Dominant 
la vallée 
de la Besbre, l’imposante église Notre-Dame de Châtel-Montagne (1095-1216).