L'île pour un nouveau départ
« Avec ma compagne Amélie, nous voulions changer de vie pour nos 30 ans », raconte Étienne, depuis la grève. En cette belle journée estivale, le soleil fusille les eaux turquoise. Quelques méduses dérivent au milieu des haricots de mer. Bientôt, nous cheminons parmi les mauves, sur cette île longue de 1 300 mètres.

Savoir anticiper

« Aujourd’hui, les brebis sont de l’autre côté, précise notre hôte, en désignant l’espace derrière nous. Ce sont des Landes de Bretagne, une espèce rustique qui aident à l’entretien en pâturant. » Des murets dévorés par le lichen encadrent le sentier. « Ils protègent la terre agricole du vent et des embruns salés. Quéménès a toujours été cultivée, son paysage a été façonné par l’agriculture. Aujourd’hui, sur 5 hectares, en rotation et en bio, nous faisons pousser des pommes de terre, de l’ail, des oignons et des échalotes, sans irrigation. » Nous voilà devant les anciennes fermes en pierre. Quelques poules errent sur le chemin. « Près d’une trentaine de personnes vivaient ici, rappelle Amélie Goossens, qui nous accueille avec Mathurin, 13 mois. Notre activité précédente dans la construction a pesé dans notre candidature », sourit-elle alors que s’achèvent des travaux de toiture sur un des bâtiments. La greffe à Quéménès a-t-elle été simple ? « J’ai été étonnée par la facilité à vivre ici. Nous apprenons beaucoup de la nature et de sa résilience. On plante, on pêche selon son rythme. Mais vivre sur une île nécessite d’anticiper, de s’assurer que l’on a tout ce qu’il faut en vivres, eau, matériel... », dit-elle. Des panneaux photovoltaïques et une mini-éolienne assurent l’autonomie en électricité. L’eau est récupérée depuis le toit. « Notre impératif ? Garder le bateau en sécurité. C’est notre ligne de vie », insiste Amélie.