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Vivre sur une ferme au large, le quotidien des habitants de Quéménès

Situé à 2 milles marins de Molène et à 9 kilomètres du continent, le gros caillou de Quéménès est habité depuis la préhistoire. Longtemps, les paysans-goémoniers y exploitèrent une ferme avant que celle-ci ne soit abandonnée. Depuis 2003, le Conservatoire du littoral y développe un projet de ferme biologique autonome en énergie, aux mains depuis 2017 d’Amélie Goossens, d’Étienne Menguy et de leur petit Mathurin. Situé à 2 milles marins de Molène et à 9 kilomètres du continent, le gros caillou de Quéménès est habité depuis la préhistoire. - © Bertrand Rieger / Détours en France

Publié le par Florence Donnarel

Etienne Menguy, ingénieur de formation, ne s’imaginait pas agriculteur, encore moins sur une île isolée du Finistère Nord. Puis, il y a eu cette annonce en 2017. Un appel à candidatures du Conservatoire du littoral pour entretenir et valoriser Quéménès, 30 hectares flottant à 9 kilomètres du port du Conquet, en mer d’Iroise. Des terres à exploiter, des bâtiments à maintenir et restaurer, du public à accueillir dans un gîte l’été.

L'île pour un nouveau départ

 « Avec ma compagne Amélie, nous voulions changer de vie pour nos 30 ans », raconte Étienne, depuis la grève. En cette belle journée estivale, le soleil fusille les eaux turquoise. Quelques méduses dérivent au milieu des haricots de mer. Bientôt, nous cheminons parmi les mauves, sur cette île longue de 1 300 mètres.

Depuis 2003, le Conservatoire du littoral y développe un projet de ferme biologique autonome en énergie, aux mains depuis 2017 d’Amélie Goossens, d’Étienne Menguy et de leur petit Mathurin.
Depuis 2003, sur l'île de Quéménès, le Conservatoire du littoral développe un projet de ferme biologique autonome en énergie, aux mains depuis 2017 d’Amélie Goossens, d’Étienne Menguy et de leur petit Mathurin. © Bertrand Rieger / Détours en France

Savoir anticiper

Étienne Manguy, ingénieur de formation reconverti en agriculteur sur l'île isolée du Finistère, Quéménès.
Étienne Manguy, ingénieur de formation reconverti en agriculteur épanoui sur l'île du Finistère, Quéménès. © Bertrand Rieger / Détours en France

« Aujourd’hui, les brebis sont de l’autre côté, précise notre hôte, en désignant l’espace derrière nous. Ce sont des Landes de Bretagne, une espèce rustique qui aident à l’entretien en pâturant. » Des murets dévorés par le lichen encadrent le sentier. « Ils protègent la terre agricole du vent et des embruns salés. Quéménès a toujours été cultivée, son paysage a été façonné par l’agriculture. Aujourd’hui, sur 5 hectares, en rotation et en bio, nous faisons pousser des pommes de terre, de l’ail, des oignons et des échalotes, sans irrigation. » Nous voilà devant les anciennes fermes en pierre. Quelques poules errent sur le chemin. « Près d’une trentaine de personnes vivaient ici, rappelle Amélie Goossens, qui nous accueille avec Mathurin, 13 mois. Notre activité précédente dans la construction a pesé dans notre candidature », sourit-elle alors que s’achèvent des travaux de toiture sur un des bâtiments. La greffe à Quéménès a-t-elle été simple ? « J’ai été étonnée par la facilité à vivre ici. Nous apprenons beaucoup de la nature et de sa résilience. On plante, on pêche selon son rythme. Mais vivre sur une île nécessite d’anticiper, de s’assurer que l’on a tout ce qu’il faut en vivres, eau, matériel... », dit-elle. Des panneaux photovoltaïques et une mini-éolienne assurent l’autonomie en électricité. L’eau est récupérée depuis le toit. « Notre impératif ? Garder le bateau en sécurité. C’est notre ligne de vie », insiste Amélie.

Sources

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