Saint-Céneri-le-Gérei, un immense tableau de maître
Lové dans un méandre de la Sarthe, visitez ce charmant bourg au sein des verdoyantes Alpes mancelles, à une dizaine de kilomètres d’Alençon.
Une beauté verdoyante
Administrativement, il est normand, géographiquement, ce village aux confins de l’Orne fait partie des Alpes mancelles, comme on appelle ce petit massif vallonné, entre Normandie et Pays-de-la-Loire. Saint-Céneri-le-Gérei, 120 âmes, est probablement le site le plus attachant de cette « montagne » née à l’ère tertiaire lors du plissement alpin.
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Il faut voir les ruines d’un château fort détruit durant la guerre de Cent Ans, et, juchée sur son promontoire, l’église romane dotée de belles peintures murales des XIIe et XVe siècles.
Céneri, un saint ermite italien
Plus loin, en poursuivant la rue de l’Église, surgit sous vos yeux une vaste prairie, où s’élève une chapelle encerclée par les eaux de la Sarthe. Le sanctuaire a été édifié au XVe siècle, à l’emplacement probable où fut fondé, au VIIe siècle, un ermitage par saint Céneri, venu d’Italie évangéliser la Gaule. Corot, Boudin, Courbet, Saïn, Osterlind, Buffet...
Nombre d’artistes et pas des moindres vinrent poser leur chevalet, ici, sur les bords de la Sarthe, au point que l’on parle quelquefois du village comme du « Barbizon de l’Orne ». Les raisons ?
Saint-Céneri est un site pittoresque – qui littéralement veut dire «digne d’ être peint» (Benoît Noël)
C’est un lieu où souffle l’esprit, une sorte de bout de monde pour les artistes parisiens, notamment près de la petite chapelle. Des roches, de l’eau, de la végétation, des monuments... Nous sommes en présence d’un concentré d’espaces, d’une topographie très changeante, dans un précipité de temps, d’où le charme et la grandeur de l’ensemble.
À partir de 1855, Auguste Poulet-Malassis, éditeur issu d’une grande famille d’Alençon et au riche carnet d’adresses, convie les peintres de Fontainebleau et de Bougival à rallier Saint-Céneri.
Le village de paysans, de pêcheurs et de tisserands est chamboulé par l’arrivée des peintres, séduits par le site, qui font vivre les auberges locales. Il pouvait y avoir une cinquantaine d’artistes chaque jour, selon la saison – peintres, mais aussi musiciens ou poètes... »
Résidences d'artistes plasticiens
Les traces du passage des peintres ne se découvrent pas que dans les musées ! Voyez l’étonnante « salle des décapités », au premier étage de l’ancienne auberge des sœurs Moisy, fermée en 1908 : la pièce doit son nom aux silhouettes tracées sur les murs, au fusain.
L’auberge des Peintres – l’ancienne auberge Lagangneux – est, elle, toujours en activité. Tout en déjeunant, vous pourrez admirer aux murs les panneaux peints par Mary Renard représentant le bourg ou encore le littoral normand.
Le village vibre toujours grâce à l’art. Certains artistes s’y sont établis pour de bon tel le peintre sculpteur Christian Malézieux – qui a réalisé un très beau chemin de croix pour l’église – et des artistes plasticiens sont régulièrement accueillis en résidence.
La rencontre des peintres
Depuis près de trente ans, à la Pentecôte, les habitants ouvrent même leurs portes pour exposer au public des œuvres d’artistes, lors des Rencontres des peintres, initiées par l’association des Amis de Saint-Céneri.
L’occasion d’admirer des œuvres d’art et des pépites architecturales !
- Office de tourisme des Alpes mancelles - Voir la fiche