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Visiter Agde : Histoire et incontournables de la ville

Par Philippe Bourget

Fondée au IVe siècle avant notre ère, enrichie durant des lustres par le commerce maritime, la pêche et l’agriculture, la ville dénote dans le tableau occitan, en raison de sa pierre noire volcanique. Une austérité longtemps accordée avec l’appauvrissement urbain, mais en passe d’être ébranlée par une revitalisation artistique bienvenue. L’ensemble donne un intérêt réel à la cité, loin du déferlement touristique de sa voisine du Cap d’Agde.

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Agde

À Agde, on trouve des naturistes et des gens qui aiment le divertissement : ils prennent le Cap… d’Agde, complexe touristique international à la réussite incontestable, doté de dix quartiers balnéaires bâtis entre port et plages. On trouve aussi des gens curieux, préférant les charmes du patrimoine ancien et l’authenticité : ceux-là misent plutôt sur Agde et le Grau d’Agde, ville et port d’une commune parmi les plus atypiques du Languedoc. Atypique ? Quinze minutes passées dans le Vieux-Agde suffisent à s’en convaincre. Ici, pas de pierre calcaire comme on en trouve habituellement dans les bourgs de cette région. Pas de « gaieté méridionale », affichée d’ordinaire à grand renfort de terrasses fleuries et de fontaines rafraîchissantes. Agde est austère et ne prête pas le flanc à la fantaisie. La lumière semble la fuir. Une sobriété inattendue qu’elle doit à une roche : un basalte sombre et épais habille les façades. Soit la dernière réminiscence méditerranéenne d’un relief volcanique qui trouve ses origines dans le Massif central ; le mont Saint-Loup tout proche en est sa face la plus avancée.

Profitez-en pour vous vivre avec nous une croisière sur le canal du Midi 

Un air d'Antiquité

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la place de la Glacière à Agde

Cette pierre noire, les Grecs l’ont découverte en arrivant ici, au IVe siècle avant notre ère. Ils l’ont même utilisée pour bâtir une cité. L’embouchure de l’Hérault offrait des possibilités commerciales lucratives, doublées d’un vrai potentiel agricole grâce à une terre alluviale fertile. Le dernier pan de remparts, près de la place de la Belle-Agathoise, rappelle cette présence : sa base est 100 % grecque. Elle est surmontée d’un mortier médiéval et d’une élévation datant des XVIe-XVIIe siècles. Les immeubles de la Vieille-Ville ont beau être de cette dernière époque, on se prend à imaginer que rien n’a changé depuis la période hellène… Place de la Glacière, par exemple, là où ces mêmes Grecs ont posé les premières pierres sur l’ultime éminence basaltique de la ville. L’air d’antiquité y est tenace. Place Molière, plan Cécile, rues Blanqui, Jean-Roger, Haute… flotte ce parfum de vétusté millénaire, sur fond d’urbanisme étroit. Même l’alignement des maisons le long de l’Hérault, quai Alexandre-Dreuille, pourrait évoquer un port grec…

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L'hôtel d'Estella à Agde

Seules de rares façades et des cours intérieures ramènent à une Histoire plus contemporaine : l’escalier à colonne torsadée, au n° 7 de la rue Haute, dans l’hôtel d’Estella, maison noble du XVIe siècle ; un autre escalier à colonne en bois, qui habille gracieusement la cour de l’hôtel Baldy, à l’angle de la rue Terrisse et de la place Conesa ; l’hôtel Albaret, rue Michelet, et sa porte à décoration persane ; rue de la Maîtrise, une porte en ogive du XIVe siècle, la plus ancienne d’Agde ; place de la Marine et ses maisons portuaires à balcons en fer forgé ; enfin, rue Jean-Roger, la Maison consulaire, avec sa halle percée d’arcades sous trois étages, à l’allure clairement Renaissance.

Au belvédère, un petit monde méditerranéen

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La cathédrale Saint-Étienne à Agde

Fin de la méditation hellène et retour aux siècles du Ier millénaire. Les arabesques architecturales témoignent d’une autre fortune : celle du commerce maritime, pêche et chantiers navals inclus. Celle-ci perdurera jusqu’au XVIIIe siècle, faisant d’Agde l’un des grands ports méditerranéens. L’intérêt patrimonial d’Agde ne se limite pas à « l’enclave grecque ». Il se prolonge jusqu’à la mer. Un tour au sommet du clocher de la cathédrale Saint-Étienne, totem roman avec son donjon de 35 mètres, le démontre. Au-delà des tuiles, du canalet et du fleuve Hérault, et à l’opposé de la villa Laurens Art déco (en restauration depuis de longues années, sa réouverture est prévue cet automne), le regard porte jusqu’à la mer et le Grau d’Agde.

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La jetée du Grau d'Agde

Le port, déménagé d’Agde dans les années 1980, l’alignement de restaurants et de boutiques jusqu’à la digue et l’embouchure, sont une destination de balade pour les estivants. Certains s’amuseront à traverser l’Hérault par le passeur pour gagner le village de La Tamarissière, en face. Mais la criée et la visite de son exposition permanente (au Belvédère) valent à elles seules l’excursion. La criée est l’une des quatre que compte la Méditerranée française, avec Sète, Le Grau-du-Roi et Port-la-Nouvelle. Sa spécialité : le poulpe blanc.

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Bateau qui alimente la Criée du grau d'Agde

Chaque jour, mareyeurs et grande distribution s’en disputent les lots, ainsi que ceux de merlus, maquereaux, daurades, loups, raies, soles… L’ambiance est animée, les acheteurs râlent, invectivent le crieur quand il se trompe. À l’étage, un espace pédagogique, le Belvédère, théorise ce petit monde méditerranéen, présentant les techniques de pêche, la réglementation, les bateaux…  

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