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Sarlat, un patrimoine hors normes

Bâtiment ancien en pierre avec des gens et une terrasse de café en ville. Ci-contre, le manoir de Gisson (XIIIe siècle), l'un des trésors architecturaux de Sarlat. - © Philippe Roy / Détours en France

Publié le par Philippe Bourget

Cela n'aura échappé à personne en sillonnant la ville : Sarlat est riche de patrimoine. Fief religieux dès le IXe siècle après la fondation d’une abbaye, ville noble à partir du XIIIe siècle et la création d’un consulat, la cité brille de ses édifices religieux et civils, longtemps ceints par une couronne de remparts dont il reste des bribes.

Visiter onze hectares de secteur sauvegardé

Une demeure périgourdine traditionnelle des XVIe et XVIIe siècles, avec son pigeonnier accolé, située au 7 de la rue Montaigne, dans le cœur historique.
Ci-contre, une demeure périgourdine traditionnelle des XVIe et XVIIe siècles, avec son pigeonnier accolé, située au 7 de la rue Montaigne, dans le cœur historique. © Philippe Roy / Détours en France

Si l’on s’extasie devant une telle richesse, il faut en remercier Malraux. C’est parce que l’homme de lettres avait découvert la ville durant la Seconde Guerre mondiale et avait été frappé par sa dégradation qu’il lancera sa fameuse loi de protection du patrimoine. De nos jours, la ville de Sarlat compte onze hectares de secteur sauvegardé et quantité de bâtiments classés. L’ascenseur panoramique de l’ancienne église Sainte-Marie permet d’observer, au milieu des toits de tuiles, les édifices majeurs, tels la cathédrale Saint-Sacerdos ou le cloître des Récollets.

Saint-Sacerdos, église abbatiale devenue cathédrale

La cathédrale Saint-Sacerdos (XIIe-XVIIe siècles), de style gothique, a conservé quelques éléments romans de l’ancienne abbatial
La cathédrale Saint-Sacerdos (XIIe-XVIIe siècles), de style gothique, a conservé quelques éléments romans de l’ancienne abbatiale. © Philippe Roy / Détours en France

C’est depuis le sol qu’on apprécie le mieux cette richesse. Ainsi de la cour des Fontaines, vestige de l’enclos abbatial du couvent fondé par les moines bénédictins, devenue une jolie place ; de la cour des Chanoines, à la splendide chapelle Saint-Benoît (XIIe siècle) en pierre jaune de Sarlat et toit de lauzes ; de Saint-Sacerdos, bien sûr, bâtie comme église abbatiale dès le XIIe siècle et devenue cathédrale grâce au pape Jean XXII, qui érigea Sarlat en évêché au début du XIVe siècle. Derrière celle-ci, un monument intrigue : la lanterne des morts (XIIe siècle). Chapelle sépulcrale en forme d’obus inspirée de la Terre sainte, après le retour des Croisés ? L’usage du monument, l’un des plus anciens de Sarlat, reste à prouver.

nsolite édifice circulaire de style roman datant de la fin du XIIe siècle, la lanterne des morts, peut-être une chapelle sépulcrale, est posée derrière le chevet de la cathédrale Saint-Sacerdos.
Insolite édifice circulaire de style roman datant de la fin du XIIe siècle, la lanterne des morts, peut-être une chapelle sépulcrale, est posée derrière le chevet de la cathédrale Saint-Sacerdos. © Philippe Roy / Détours en France

Quittons le Sarlat des chanoines, longtemps régi par un puissant abbé, pour celui du pouvoir civil. Dans cette cité toujours restée française – hormis dix ans aux mains des Anglais durant la guerre de Cent Ans –, fidèle au roi et catholique, les nobles ont su contrer le pouvoir religieux et s’imposer après les guerres de Religion. Exerçant la justice royale, ils embellissent la ville avec leurs hôtels particuliers de style Renaissance. La partie haute de Sarlat, autour de la rue de la Salamandre, en accueille plusieurs, comme l’hôtel de Grézel (XVe siècle).

rès agréable à arpenter, commerçante et très séduisante, la rue de la Salamandre est dotée d’un admirable patrimoine bâti, à l’image de l’hôtel particulier de Grézel, du XVe siècle, avec sa tour de noblesse au portail gothique flamboyant.
Très agréable à arpenter, commerçante et très séduisante, la rue de la Salamandre est dotée d’un admirable patrimoine bâti, à l’image de l’hôtel particulier de Grézel, du XVe siècle, avec sa tour de noblesse au portail gothique flamboyant. © Philippe Roy / Détours en France

En les autorisant à construire des tours de noblesse, Charles VII va leur donner l’occasion d’afficher leur puissance. Autour de la place de l’Oie, le manoir de Gisson et les hôtels particuliers Vassal et Plamon, en témoignent. Comme, aussi, l’hôtel de Vienne ou la maison de La Boétie (XVIe siècle), bâtie par le père du poète. La ville de Sarlat est aussi gourmande... d’architecture.

Place du Marché- aux-Oies, le remarquable hôtel de Vassal (XVe siècle) est composé d’un imposant corps de logis, d’une tour d’escalier quadrangulaire et d’une double tourelle en encorbellement
Place du Marché- aux-Oies, le remarquable hôtel de Vassal (XVe siècle) est composé d’un imposant corps de logis, d’une tour d’escalier quadrangulaire et d’une double tourelle en encorbellement. © Philippe Roy / Détours en France
Sources

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