Le port

La baleine et la morue firent la richesse des marins luziens jusqu’au XVIIIe. La sardine, l’anchois et le thon prirent ensuite le relais. En 1960, Saint-Jean-de-Luz était le premier port sardinier et thonier de France et comptait des conserveries– aujourd’hui démolies – le long de la ligne de chemin de fer. Les bateaux partaient alors sur les côtes du Maroc et du Sénégal et pêchaient le thon à la peïta, l’appât vivant (sardine). Une technique toujours pratiquée par L’Aïrosa (1953), un thonier canneur classé monument historique. Aujourd’hui, le port de Saint-Jean-de-Luz abrite une quarantaine de bateaux, dont certains récoltent les algues rouges à l’origine de l'aga-agar.
Maison de Ravel

Parmi les belles maisons à colombages et encorbellement qui longent le quai Maurice-Ravel, une exception attire l’œil. Au n° 27 se dresse la seule maison de style hollandais, reconnaissable à son pignon. Elle fut construite en 1630 par un armateur de retour d’Amsterdam, Esteban d’Etcheto. Elle accueillit Mazarin pour le mariage de Louis XIV et, beaucoup plus tard, vit naître Maurice Ravel, l’enfant du pays, qui est célébré tous les ans à la fin de l’été par un festival de musique classique qui porte son nom
Baie de Saint-Jean-de-Luz

Du fort de Socoa à la colline de Sainte-Barbe, la baie forme un joli croissant de lune, protégé par trois digues, Socoa, Artha et Sainte-Barbe, construites en 1864 par Napoléon III après le passage d'une violente tempête. Ainsi très protégée par quelque 8000 blocs de 50 tonnes, la plage longue de prés de 1 kilomètre est la plus agréable pour la baignade. Autre avantage, elle est au centre-ville. Il arrive que l'océan en colère se rie des digues et fasse exploser les vitres du centre de thalasso Hélianthal en bord de plage, conne en 2016. D'avril à octobre, une navette, le Passeur, relie la plage au fort de Socoa.
Maisons de Louis XIV et de l’infante

Un mois avant son mariage avec l’infante d’Espagne, conséquence du traité des Pyrénées (1659), le jeune Louis XIV est accueilli dans la cité luzienne. Il séjourne chez les Lohobiague-Enea, une des plus riches familles d’armateurs du port. Leur maison a été construite en 1643 dans le style Louis XIII et arbore toujours ses deux tourelles d’angle. Restée propriété des descendants de l’armateur, elle se visite et présente un bel intérieur, comme la cage d’escalier tout en bois, le salon et ses glaces en bois doré, la salle à manger et son décor peint de scènes de chasse à la baleine, et la chambre à coucher où séjourna Louis XIV lors de sa nuit de noces. De l’autre côté de la place, la maison Joanoenia – ou maison de l’infante (XVIIe) – ne se visite pas, mais conserve une belle façade en pierre et brique rose avec sa double galerie à arcades.
Église Saint-Vincent de Ciboure

De l’autre côté du pont de la N10, Ciboure s’est affranchi de la paroisse d’Urrugne, dont elle dépendait, dès le XVIe siècle. Elle s’enorgueillit d’une très belle église baroque, dont le clocher octogonal surmonté d’un lanternon de bois est reconnaissable entre tous. Elle est vouée
à saint Vincent de Saragosse et non pas à l’évêque de Dax, comme à Urrugne. L’intérieur vaut pour ses galeries en bois, typiques du Labourd, son retable, dont une partie provient du couvent voisin des Récollets, et son baptistère qui servit pour le tout jeune Maurice Ravel. Une petite porte était réservée aux « kaskarots » ou « cagots », les parias d’autrefois.
Église Saint-Jean-Baptise

Au XVIIe siècle, décision est prise d'agrandir l'église gothique, car Saint-Jean-de-Luz, qui s'est enrichie avec la pêche et le commerce aux Antilles, est densément peuplée. Les travaux durent un demi-siècle, épargnant le mur sud et la tour-clocher, juste rehaussée d'un étage. Le grand portail n'est fini qu'en 1671. Louis XIV et Marie-Thérèse ne l'empruntèrent donc pas lors de leur mariage en 1660. L'histoire raconte qu'ils passèrent par une porte qui fut ensuite murée, pour éviter qu'un autre couple la franchisse. Lors d'une incendie en 1706, les habitants sauvèrent les cloches en les enveloppant de voiles de bateaux mouillées. À l'intérieur, le retable baroque, œuvre de Martin de Bidache, est le plus grand du Pays basque, avec 18 status de saints. Le plafond, en forme de coque, est orné d'une maquette de bateau rapportée de Terre-Neuve. Le bel ensemble de galeries, autrefois réservées aux hommes, a été restauré par un don du couple impérial en 1857.
Fort de Socoa

Vauban ne l’a pas construit, mais remanié avec l’aide de son adjoint, Fleury. Dès Henri IV, la question de la protection de la baie se posa. Des désaccords entre les communes concernées repoussèrent sa construction au règne de Louis XIII. Les Espagnols s’en emparèrent en 1636 et l’appelèrent « fort de Castille » avant qu’il ne revienne quelques années plus tard dans le giron de la France sous le nom de Socoa. En 1686, Vauban lui adjoint une jetée, une caserne et une chapelle, surélève la tour de deux étages pour en faire le gardien de la baie. Ce qui n’empêcha pas les Espagnols d’abord, en 1793, puis les Anglais, en 1814, de l’investir. Le site ne se visite pas mais offre une belle occasion de balade extérieure au plus près de l’océan et des digues de la baie.
Le front de mer

Au plus près de la plage, la promenade Jacques-Thibaud (grand violoniste amoureux de la ville où il est enterré), puis celle des Flots- Bleus, égrène depuis l’entrée du port, une belle lignée de maisons à volets rouges : certaines, protégées par un perré, sont reliées à la promenade par des passerelles. Au milieu, la Pergola– bâtisse en béton armé édifiée en 1928 par Robert Mallet- Stevens – abrite le casino, le centre de thalassothérapie, des restaurants et des boutiques.
Pointe et chapelle Sainte-Barbe
Sur la colline face à Socoa, la chapelle a été construite à la fin des années 1950 par André Pavlovsky à la demande d’un industriel et mécène belge, Firmin van Bree, tombé amoureux de la pointe Sainte-Barbe. Sous la chapelle, il fit adjoindre une crypte où il est enterré. Elle est décorée d’azulejos où il s’est fait représenter ainsi que tous ses amis luziens. Le lieu n’est pas ouvert au public.
Les phares

Installé à Saint-Jean en 1925, l’architecte André Pavlovsky, fils d’émigrés russes, a construit en 1936 les deux phares qui marquent l’entrée du port. En rouge celui de Saint- Jean-de-Luz, au bout de la promenade Jacques-Thibaud (pour lequel il construisit la villa Zortziko) ; en vert celui de Ciboure à l’entrée du chenal.